Il y avait d’abord son partenaire, puis tous ceux dont elle avait entendu parler. Frappée par le nombre de cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA) près de Windsor, en Estrie, Julie Dubois a convaincu la Santé publique de s’y intéresser. Gros plan sur cette enquête au long cours.
Qu’est-ce que la SLA ?
Également appelée maladie de Lou Gehrig, la SLA est une maladie neurodégénérative pour laquelle il n’existe aucun remède. Huit patients sur dix décèdent deux à cinq ans après le diagnostic. Le conjoint de Mmoi Dubois, Marco Brindle, est malade depuis un peu plus de trois ans. Il est décédé en janvier dernier, à 61 ans. « Il est devenu tétraplégique, avec assistance respiratoire. La seule chose qui fonctionnait encore dans son corps, c’était sa parole”, explique M.moi Dubois au téléphone.
Que se passe-t-il en Estrie?
Depuis le décès de son partenaire, Mmoi Dubois a eu connaissance de trois autres cas de SLA « dans un rayon de cinq kilomètres » en 2024. Sur une période plus longue, elle a « recensé, de bouche à oreille, 18 personnes » près de Windsor et de Richmond. En incluant le reste des MRC du Val-Saint-François et de Sherbrooke, elle compte « plus d’une cinquantaine de noms ».
Est-ce beaucoup ?
La maladie touche deux à cinq personnes pour 100 000 habitants, note le Dconcernant Angela Genge, directrice de la clinique de SLA au Neuro (Institut-Hôpital neurologique de Montréal). Windsor et Richmond comptent au total un peu plus de 6 000 habitants. «La première étape est de vérifier s’il y a effectivement plus de personnes touchées que ce à quoi on pourrait s’attendre pour cette communauté», a indiqué par courriel la Direction de santé publique de l’Estrie. Il faut notamment « déterminer si le cluster de cas provient d’une ou deux familles touchées par une forme génétique de SLA ». [responsable de] 10 à 15 % des cas », précise le Dconcernant Genge, qui sera la personne de contact pour l’enquête.
Quand serons-nous réparés ?
Il faudra plusieurs semaines pour vérifier s’il y a plus de cas que d’habitude. Ensuite, il faudra voir s’il est possible de mener « une étude plus approfondie [pour] explorez les causes environnementales potentielles », écrit Public Health. Une telle étude pourrait durer « plusieurs années ».
La SLA a-t-elle des causes industrielles connues ?
Non, “cela n’a pas été rapporté dans la littérature”, répond le D.concernant Gengé. Les études se sont concentrées sur le football américain et les footballeurs italiens, l’armée américaine et l’exposition aux cyanobactéries des lacs du nord-est des États-Unis, mais les causes restent hypothétiques. .
Est-ce une bonne idée d’enquêter ?
“J’étais très heureux qu’ils l’aient pris au sérieux car cela montre qu’ils en comprennent l’importance”, reconnaît le D.concernant Gengé. “Je suis comme Marco : il y a une solution, il y a une réponse quelque part, il faut chercher parce que si on n’avance pas, il ne se passera rien”, plaide M.moi Dubois.