un rapport épicé sur la gestion de l’EID méditerranéenne

un rapport épicé sur la gestion de l’EID méditerranéenne
un rapport épicé sur la gestion de l’EID méditerranéenne

Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

1 juillet 2024 à 19h27

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Le cour des comptes régionale -CRC- Occitanie a procédé à un audit des comptes et de la gestion duAccord interministériel de lutte contre les moustiques sur le littoral méditerranéen, EID-Med, dont le siège est basé à MontpellierUn rapport épicé de 56 pages.

L’EID-Med est un syndicat paritaire qui gère, pour le compte des départements des Pyrénées-Orientales, de l’Aude,Hérault, from Gard, Bouches-du-Rhône and the Occitanie region, mosquito control operations on the Mediterranean coast, from Albères to Bouches-du-Rhône.

La chambre régionale des comptes d’Occitanie a audité les exercices 2018 et suivants. L’EID-Med est habilitée, statutairement, à mener des opérations de démoustication sur le littoral méditerranéen complétées par une mission dite de lutte anti-vectorielle connexe (LAV). La recherche et le développement et la réalisation d’études ou de travaux relatifs à la protection et à la gestion des espaces naturels complètent son activité.


Cette observation est notée : c’est un opérateur public local incontournable pour lutter contre les moustiques qui nuisent au cadre de vie et au développement des activités humaines sur le littoral méditerranéen. Depuis sa création en 1959, la mission principale de l’EID-Med est de réguler les espèces de moustiques présentes dans les zones côtières et marécageuses.

1,6 million d’habitants

Doté d’une organisation territorialisée et mutualisée, cet établissement public interministériel dont dépend le Occitanie regionconstitué sous forme de syndicat mixte, est le seul opérateur public capable d’opérer sur une bande côtière continue regroupant 1,6 million d’habitants permanent sur 220 communes.

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« Depuis 65 ans, l’EID-Med a permis le développement des stations balnéaires et a contribué à une meilleure qualité de vie grâce à ses opérations de régulation de la propagation des moustiques côtiers. Les campagnes de lutte contre les moustiques, principalement par traitement larvicide, visent à réduire les densités de moustiques lorsqu’ils deviennent source de nuisance pour les populations. Elles concernent des zones délimitées par arrêté préfectoral », analyse la CRC.

Invasion du moustique tigre

Elle observe que « cette mission historique est aujourd’hui impactée par lainvasion du moustique tigreoriginaire d’Asie du Sud-Est, classée parmi les espèces les plus invasives au monde grâce à son adaptabilité et implantée dans 71 départements.

Capable de transmettre des virus tels que le denguede chikungunya ou Zikaelle fait l’objet d’une surveillance de la part des pouvoirs publics nationaux. Dans ce cadre, fort de son expertise, EID-Med est un acteur important de la lutte antivectorielle pour prévenir les maladies à virus potentiellement transmises par ces derniers, notamment. Cependant, depuis le 1er janvier 2020, les départements, la Région Occitanie et EID-Med ne sont plus en première ligne.

« Le rôle du maire pour limiter leur prolifération est réaffirmé, en tant que garant de l’hygiène et de la santé publiques, tandis que le décret du 29 mars 2019 relatif à la prévention des maladies à transmission vectorielle confie aux agences régionales de santé – ARS – les missions de surveillance entomologique et intervention autour des nouvelles implantations de moustiques tigres et des cas suspects. L’EID-Med se retrouve depuis sur un marché devenu concurrentiel et soumis aux règles de la commande publique au regard des missions confiées à l’ARS », écrit le CRC.

Le moustique tigre fait partie du combat permanent de l’EID Med (©EID)

Elle recommande de « définir une stratégie d’intervention pour mieux évaluer le service rendu aux populations » et souligne que, « la communication sur les succès, mais aussi sur les difficultés rencontrées dans les opérations de démoustication côtière doit être renforcée. Ainsi l’EID-Med a développé des outils de restitution et de communication sur sa mission originelle et principale, ainsi que sur l’efficacité de ses traitements, notamment depuis la mise en place de l’observatoire des nuisances en 2021 ou encore du bulletin opérationnel hebdomadaire. Cependant, toutes ces démarches ou actions n’ont pas été utilisées de manière permanente ni même régulière année après année. Surtout, cette communication doit pouvoir refléter les difficultés croissantes à mener à bien sa mission historique d’intervention et la réalité du niveau de service rendu aux populations. »

La chambre régionale des comptes regrette que, « malgré le retour de compétence à l’État, l’EID-Med continue d’intervenir en matière de VBL dans des actions de lutte, de prévention et de communication sur le moustique tigre. Elle mobilise donc des moyens financiers qui sont statutairement affectés à sa mission historique et essentielle de démoustication du littoral. L’accord interministériel devra définir les conditions d’exercice de cette mission, son territoire d’application et les moyens financiers qu’elle peut y consacrer sans fragiliser le cœur de son métier. »

De ce constat, le CRC souligne que, « c’est donc une stratégie d’intervention que le conseil d’administration de l’EID doit redéfinir au travers d’objectifs qu’il se fixera, qui permettront également d’évaluer sa performance globale au regard de la satisfaction des besoins des populations. A l’heure actuelle, le niveau de service rendu aux populations n’est guère évalué, ni partagé et discuté avec les communes, les départements et la région Occitanie qui les financent. Le modèle de financement de l’EID-Med ne permet plus aujourd’hui d’assurer dans des conditions satisfaisantes la couverture des missions relevant de son objet statutaire ».

La CRC assure que « les équilibres financiers restent fragiles et conditionnés. L’enjeu est notamment la capacité de l’EID-Med à maîtriser ses dépenses de fonctionnement, dont certaines sont dues à des facteurs externes (traitements aériens, acquisition de biocide) ainsi qu’à récupérer, selon des rythmes réguliers, l’intégralité des coûts. . participation de ses membres. Les modalités de ces dernières sont complexes et s’écartent du cadre précis fixé par les lois et règlements. Ils ne sont pas directement liés au service rendu aux populations concernées et reposent sur un équilibre institutionnel fragile. Cette situation prive l’EID-Med de visibilité sur ses perspectives financières. Elle est alors contrainte d’utiliser la masse salariale et le niveau d’engagement dans ses interventions comme variables d’ajustement.

Et le CRC prévient : « Dans ce contexte, l’accord interministériel doit fixer ses priorités d’action, revoir son modèle économique et œuvrer vers une nouvelle gouvernance afin d’assurer la pérennité financière nécessaire au plein exercice de ses missions. »

La réaction du président de l’EID Med

Christophe Morgo, maire de Villeveyrac, élu du département de l’Hérault et président de l’EID Méditerranée réagit à la lecture du rapport d’observations finales « qui souligne l’importance fondamentale de la mission historique de l’EID-Med dans le contrôle de la prolifération des moustiques des zones humides, mission essentielle au développement économique et touristique de notre vaste zone côtière. Depuis 65 ans, notre établissement s’engage résolument dans la protection d’un territoire d’action abritant près de 2 millions de résidents permanents, dépassant ainsi les estimations évoquées dans ce rapport.

Il souligne également « l’intérêt financier, technique et scientifique de mutualiser les ressources des communautés côtières, sous l’égide d’un opérateur public de démoustication. Cette mutualisation permet d’allier efficacement les compétences de Recherche et Développement (R&D) avec l’expertise environnementale et l’éthique, dans le but de sécuriser la mission avec une adaptation constante des savoir-faire opérationnels. Par ailleurs, le rapport souligne les défis posés par l’arrivée du moustique tigre, qui génère une confusion avec nos méthodes traditionnelles de contrôle des zones humides. En effet, ces méthodes, principalement axées sur les traitements aériens, s’avèrent inefficaces contre ce grave ravageur présent en milieu urbain – ce qui justifie à nos yeux l’intérêt de l’EID-Med pour lui dans un mode opérationnel, actuellement essentiellement préventif – et potentiellement vecteur. de maladie.

Pour Christophe Morgo, « malgré les efforts de recherche et d’expérimentation en cours, il n’existe actuellement aucune solution collective éprouvée pour atténuer efficacement les nuisances provoquées par le moustique tigre. L’EID-Med sera amenée à reconsidérer ses stratégies, à explorer de nouvelles approches et à trouver sa juste place pour accompagner ces évolutions, en accord avec ses membres. Un reportage qui intervient au moment où la campagne de lutte contre les moustiques bat son plein sur le littoral languedocien.

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