« Le melon charentais » de Marie-Luce Ribot – .

« Le melon charentais » de Marie-Luce Ribot – .
« Le melon charentais » de Marie-Luce Ribot – .

Jeudi, Marie-Luce Ribot nous emmène en cuisine pour une chronique en partenariat avec le journal Sud-Ouest .

Comme l’été, le melon se fait attendre depuis longtemps. Et pendant ce temps, un débat grandit autour du nom de celui que l’on consomme le plus en France : le melon charentais…

Ce n’est pas une tempête mais un tsunami que les experts de l’ONU vont devoir calmer. Rien de moins ! Il y a quelques jours, le quotidien Charente Libre posait cette question « Le melon charentais doit-il changer de nom ? ». C’est ce que recommande l’interprofession qui regroupe 75 % des melonniers français et qui voudrait le rebaptiser « melon à côtes ». En fait, la Charente compte 45 hectares sur les 12 434 exploités sur l’ensemble du territoire. C’est epsilon. Et sur les 315 596 tonnes récoltées en 2023, la moitié vient du Sud-Est. Quand ce n’est pas d’Espagne, du Maroc ou du Sénégal. « Cette mention géographique crée une grande confusion pour le consommateur », déplore Myriam Martineau, présidente de l’interprofession, productrice dans les Deux-Sèvres. Mais l’État reste inflexible : ce terme est patrimonial – il date de la Renaissance – et il faut l’entretenir. En définitive, ce sera à l’ONU, à Genève, d’arbitrer ce Yalta sémantique.

Mais qu’est-ce qui ne va pas avec ce melon charentais ?

C’est le nôtre, à notre goût ! Variétés et sous-variétés de melon, il y en a plein dans le monde et curieusement, chaque pays doté d’un Sud, un vrai, a aussi son melon. En général, nous n’aimons que les vêtements des autres en vacances. Prenez par exemple l’Espagnole jaune et oblongue… On l’adore pour rafraîchir deux tapas à Séville… Mais, de retour chez nous, on achète le Charentais avec sa couleur verte, sa chair orange et sa bonne teneur en sucre. Il n’y a pas plus chauvin qu’un consommateur de melon !

Ce Charentais dont la qualité ne cesse de s’affirmer…

Rappelez-vous que jusqu’à la fin du XXe siècle, le melon était une loterie. Pâle, sans sucre ni acidité, il provoquait l’extase au début des repas lorsqu’il était bon. Aujourd’hui, grâce au travail génétique sur les semences et à un plus grand professionnalisme dans les champs, il arrive bien meilleur sur les tables.

A Cézac, dans le Lot, Yvan Poiret, président de l’Indication Géographique Protégée Melon du Quercy, débute la saison. L’IGP fête également cette année ses 20 ans et Yvan exploite trois hectares depuis 1986. « Ici, le soleil et le sol argilo-calcaire nous permettent de produire des fruits exceptionnels. Le melon a considérablement évolué pour s’adapter au changement climatique. Il est moins friand d’eau et de soins », nous confie-t-il. Son bonheur ? Avalez-en un qu’il cueille dans son champ, tôt le matin, lorsqu’il commence la récolte. Il gardait en lui la fraîcheur de la nuit.

Et comment allons-nous le manger cette semaine ?

Mariné et rôti avec du magret de canard. Ce week-end, le festival Plein de saveurs se déroule à Cahors et le melon y aura bien sûr une place de choix. Notamment grâce à David Blanco, président des Bonnes Tables du Lot. Coupez le melon en rondelles, faites-les mariner la veille avec trois pistils de safran, du poivre de Sichuan, du cumin, du piment d’Espelette, deux cuillères à soupe de sucre roux et une de vinaigre de Xérès. Réservez au frais. Le lendemain, ajoutez le jus du melon à un peu de bouillon de volaille. Faites revenir les rondelles dans une poêle avec un peu de beurre. Disposez sur une assiette, versez la sauce épicée et accompagnez le tout de tranches de magret de canard grillé.

Et pas besoin de prendre le melon avec cette recette extrêmement simple.

 
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