l’essentiel
Les Siestes s’apprêtent à réinvestir le jardin Compans-Caffarelli du jeudi 27 juin au dimanche 30 juin. C’est la 22e édition à proposer une programmation pointue et 100% gratuite. Quel est le secret de leur longévité ?
« Un festival qui parvient à rester gratuit aussi longtemps, c’est plutôt rare », souligne Jeanne-Sophe Fort, responsable de la communication des partenariats. Les Siestes (ils ont supprimé leur adjectif « électronique ») préparent leur 22e édition, qui aura lieu, cette année encore, au jardin public de Compans-Caffarelli, du jeudi 27 juin au dimanche 30 juin.
Avec une scène située au bord du lac et une autre sous les arbres, du côté du Palais des Congrès, comme à leur habitude, ils proposeront une programmation avant-gardiste d’artistes de niche. « C’est un festival qui permet d’entendre une musique qui n’est pas diffusée ailleurs, à la radio ou à la télévision, poursuit Jeanne-Sophie. « Le but est de découvrir des genres surprenants. »
Ici, pas de têtes d’affiche : toutes les propositions artistiques sont au même niveau. Certains musiciens se concentrent sur un seul instrument, comme Chris Imler à la batterie ou Sophie Bernado au basson. D’autres, comme An-i, Clarissa Connelly ou Manuka Honey, jouissent d’une certaine notoriété. La sélection, faite par la programmatrice Marie Desseauves, mène à la découverte des « musiques aventureuses ». Nous pouvons donc y aller à l’aveugle.
Accessibilité géographique et financière
L’autre marque de fabrique de Siestes, c’est qu’il est gratuit. « C’est notre fil conducteur », insiste la responsable de la communication. Si la programmation est spécialisée, l’accès se veut grand public, « populaire en réception ». Les familles peuvent même trouver leur bonheur en début de soirée, avec une musique plus calme et la proximité des jeux pour enfants. Le choix d’un jardin public, facilement accessible en métro, s’inscrit également dans cette démarche. « L’accessibilité géographique et financière est au cœur de l’événement », ajoute-t-elle. « L’accès gratuit fait émerger une audience incroyable, il y a vraiment tous les profils. Cela met tout le monde sur un pied d’égalité : les amateurs comme les non-amateurs. Ils n’ont aucune pratique culturelle. Il y a même des sans-abri.
Maintenir ce service gratuit au fil des années est tout un défi, comme vous pouvez l’imaginer. “Ça devient militant, d’une certaine manière”, ajoute Jeanne-Sophie. Le festival Siestes est financé à hauteur d’un tiers par des subventions publiques (mairie, Département, Europe), un autre tiers par des partenariats privés et le dernier tiers est généré par les recettes du bar. Un équilibre délicat, que l’équipe, composée de 7 personnes, parvient à maintenir d’année en année. Entre 15 000 et 20 000 personnes sont attendues pour cette nouvelle édition.
Une lettre pour les riverains
Pour limiter les problèmes de voisinage, Siestes a distribué 2 000 courriers dans les boîtes aux lettres des quartiers, pour avertir les riverains et les informer de leurs engagements, à savoir : maintenir un niveau sonore inférieur à 100 dbA, distribuer des protections auditives, assurer un nettoyage quotidien et une sécurité renforcée dans le jardin, et horaires de fermeture. allant de 21h à 23h30 le samedi.
