à France Inter, l’affaire Meurice ne passe pas et les départs se poursuivent

à France Inter, l’affaire Meurice ne passe pas et les départs se poursuivent
à France Inter, l’affaire Meurice ne passe pas et les départs se poursuivent

La sentence, prononcée après quelques minutes d’émission, paraît bien anodine. Ce n’est pas au vu des tempêtes qui ont secoué la « bande Charline » sur France Inter ces dernières semaines. « Nous sommes une équipe et nous le restons. » Après une semaine de repos pour cause de soirée électorale le week-end dernier, Charline Vanhoenacker a repris sa place au micro du « Grand dimanche soir », ce 16 juin.

Le show s’annonçait spécial, voire explosif. La première depuis le non-lieu prononcé par Radio France contre le chroniqueur vedette de l’émission, l’humoriste Guillaume Meurice, évincé pour « déloyauté répétée » après avoir réitéré à l’antenne sa plaisanterie polémique sur Benyamin Netanyahou, comparé à « une sorte de nazi sans prépuce ». »

“Encore une démission et le gars de la cantine prend un micro”

Pour soutenir leur confrère licencié après douze ans de présence à l’antenne, Aymeric Lompret, figure montante du programme, mais aussi le chanteur GiedRé et Thomas VDB, autre pilier « historique » du groupe, ont tous annoncé cette semaine quitter la gare publique. Alors, à quoi pourrait ressembler ce dossier, avant-dernier d’une saison qui aura été marquée par plus de sept mois de tensions autour de cette affaire du Meurice ?

Réponse : le public a assisté à une édition (presque) normale. Du moins dans sa forme puisqu’après plusieurs émissions (très) spéciales au cours desquelles le fil conducteur du « Grand dimanche soir » avait été largement remanié en raison de la suspension de son chroniqueur, les rubriques habituelles ont fait leur retour. Avec un changement de casting imposé par les départs successifs. «Encore une démission et le gars de la cantine, il prend un micro», a ironisé le jeune comédien Rodrigue, invité du Tremplin hebdomadaire.

VidéoGuillaume Meurice viré par Radio France : vague de démissions en soutien à l’humoriste

Dans son post introductif, contrairement aux semaines précédentes, Charline Vanhoenacker a d’abord à peine évoqué le sort réservé à son ami ni le danger qui plane sur la liberté d’expression des comédiens, préférant placer son meeting satirique sous le sceau d’une actualité politique très chargée depuis la dissolution. . “Ce soir, j’espère que les rires étoufferont le bruit des bottes”, a-t-elle déclaré. Dans le viseur de la présentatrice belge et de toute son équipe, dont les engagements à gauche ne font aucun secret : la désormais possible arrivée au pouvoir de l’extrême droite.

Ironiquement sur « le coup de poker à grenades tirées » tenté par le président de la République, Charline Vanhoenacker a débuté par des plaisanteries visant le locataire de l’Élysée. ” Il dit C’est moi ou le chaos. Même Jésus, à l’époque, jouait un rôle plus modeste. » Puis, ce fut au tour des sympathisants du RN de faire les frais des plaisanteries de l’humoriste, qui en profita pour glisser une allusion à l’affaire du Meurice. « Cette semaine, Cyril Hanouna a invité toute la crème des xénophobes (…). Au moins, on ne peut pas l’accuser de déloyauté envers l’extrême droite. » « Déloyauté », le motif officiel brandi par la direction de Radio France pour justifier le départ de la « comédie d’investigation » dont le « fantôme » planait sur le studio ce dimanche soir.

« Nous pensons bien sûr très fort à Guillaume Meurice et à ceux qui sont partis »

“Malgré les embûches, nous resterons en votre compagnie pendant deux heures”, a poursuivi l’animateur. Nous pensons bien sûr très fort à Guillaume Meurice, nous saluons ceux qui sont partis : croyez-moi, ils auraient préféré être là ce soir mais ils ont préféré rester fidèles à leur engagement. » Tout au long de l’émission, comme un deuxième fil rouge parallèle à celui de la dissolution, il y avait ces messages d’amour répétés de ceux qui restent envers ceux qui partent.

Comme lors de cette séquence où les chroniqueurs restants, pour plaisanter, ont refusé de s’exprimer “par solidarité avec Djubaka, solidaire de Laurence, solidaire d’Aymeric, solidaire de Guillaume”. Et comme ceux qui restent sont de moins en moins nombreux, il a fallu modifier un peu le rôle de chacun. Et place à une nouvelle voix, Lou Trotignon.

Moins insoumise que les précédentes, l’émission a tout de même été l’occasion d’égratigner la direction à plusieurs reprises. Exemple avec cette pique adressée par Rodrigue à Adèle Van Reeth, patronne de France Inter, qui assurait le SAV pour le licenciement de Meurice dans « Quotidien », sur TMC. « Elle a dit là : à France Inter, on a un profond sens de la famille. Euh… Pour le repas du dimanche prochain, ne fais pas trop de pommes de terre, Adèle, ça va être du désordre… »

Et puis, un peu avant 19h30, à l’heure habituelle où Guillaume Meurice proposait ses drôles de micros de trottoir, le présentateur a enfoncé le clou. “A cette heure-là, normalement, c’est le moment du Meurice et je ne pensais pas dire ça un jour à l’antenne, mais c’est un moment qui est désormais interdit”, regrette-t-elle, avant de diffuser pendant quelques secondes d’anciennes punchlines de Guillaume. Meurice dans un éclat de provocation envers ses employeurs.

“Il y aura un avant et un après de cette sanction”, avait réagi Charline Vanhoenacker jeudi dernier avant de préciser que, désormais, chaque diffusion serait un “crash test” où elle testerait les limites de la “loyale irrévérence”. Marchant sur une ligne de crête, la Belge ne semble pas savoir ce que son avenir lui réserve. Sera-t-il diffusé à la rentrée pour une nouvelle saison ? Rien n’est moins sûr, comme elle l’a indiqué en incitant le public à s’inscrire rapidement à l’hebdomadaire de la semaine prochaine. “Peut-être le dernier”, a-t-elle glissé.

Pour Doully, c’est fini ce dimanche soir. L’humoriste a indiqué à la fin, après sa comparution, qu’il s’agissait de “(sa) dernière chronique”. “Ma famille va terriblement me manquer, c’est navrant”, a-t-elle réagi en pleurant, faisant pleurer Charline Vanhoenacker.

 
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