L’exposition parfaitement conçue tient un grand nombre de promesses : un espace aéré, une sélection d’œuvres avant-gardiste et, aux murs, des univers singuliers, très différents les uns des autres, mais capables de dialoguer entre eux, avec pertinence et réactivité.
La question du féminin
Parmi les 27 artistes de la première partie de la 20e Biennale, on notera une bonne représentation d’artistes femmes : Chantal Bregnard, Katia Bucher, Garance Finger, Esther-Lisette Ganz, Regula Hauser, Lyne Héritier, Liuba Kirova, Katja Kundig, Vanessa. Kunz, Line Marquis, Sylvie Müller, Anouk Richard, Loranne Rotunno et Anne Sanglard.
L’installation vidéo de Garance Finger donne le ton, un peu caustique sur l’usage du corps féminin, tandis que la récente série de portraits de couples d’artistes réalisée par Sylvie Müller explore différentes problématiques relationnelles : d’égal à égal (Liuba Kirova et Peter Fürst), l’égérie qui éblouit le photographe (Lee Miller et Man Ray) ou la femme dans l’ombre de son compagnon (Lee Krasner et Jackson Pollock).
Plumes « Travail de dames »
Ailleurs, Regula Hauser propose deux immenses tissus en coton recyclé aux motifs au pochoir qui évoquent le « travail des dames », ceux du point de croix. Préoccupation je (2024) dessine un soldat armé d’un fusil et, du fait du changement d’échelle, les croix qui le composent changent pour devenir celles d’un cimetière militaire.
Anouk Richard “détourne, quant à elle, l’image des armes à feu avec une coloration insolite, légère et acidulée”, explique Liuba Kirova, membre du jury.
