Plus d’un millier de personnes ont rendu hommage jeudi dans un parc du centre de Nice à l’amour et à l’exubérance en saluant l’artiste Ben et son épouse Annie Vautier, décédés une semaine plus tôt à quelques heures d’intervalle, après 60 ans de vie commune. .
Né à Naples (Italie) en 1935, de nationalité franco-suisse, Ben vivait à Nice (sud-est de la France) depuis l’âge de 14 ans et y avait fondé « l’École de Nice » avec Arman, Yves Klein et Martial Raysse. . Il était à la fois un artiste populaire iconoclaste et un roi du marchandisage.
Jeudi, les deux cercueils de Ben et de son épouse, recouverts chacun d’un drapeau occitan, étaient placés côte à côte devant une grande photo du couple s’embrassant, au son d’un vibrant « Bella Ciao », une chanson italienne de révolte. devenu un symbole universel du combat pour la liberté, revisité par le groupe niçois Nux Vomica.
La semaine dernière, Annie Vautier a été victime d’un accident vasculaire cérébral et est décédée quelques jours plus tard. Dans les heures qui suivent, Ben, connu pour ses slogans écrits en lettres manuscrites sur fond noir, se suicide à 88 ans dans leur maison remplie d’œuvres d’art, sur les hauteurs de Nice.
Une photo de la maison était affichée bien en évidence à l’entrée du parc, derrière des plantes installées dans des bidets ou des éviers, tandis que de nombreux participants à la cérémonie portaient des t-shirts noirs arborant les célèbres « écritures » de Ben.
Bernard Blistène, directeur honoraire du musée d’art moderne du Centre Pompidou à Paris, a rendu hommage à un artiste “dont le travail singe une fraîcheur naïve pour rappeler qu’il serait toujours temps de changer le cirque de notre monde en théâtre”.
Les deux cercueils ont été emmenés pour être incinérés en toute intimité, tandis que chacun était invité à déposer une fleur devant la photo du couple et à signer les registres. “Merci Ben”, “Ben n’est pas mort”, “Adieu les amis”, “Ben, ton départ est de l’art”, a-t-on pu lire.
« Annie, vivre avec Ben n’est pas facile. Mais Annie, tu sais, vivre avec Ben, c’est vraiment vivre. Eh bien, vivre avec Annie est inattendu. Mais Ben, tu nous l’as prouvé, vivre sans Annie est tout simplement sans espoir. C’est l’amour avec lequel vous nous avez éblouis”, a salué le maire de Nice, Christian Estrosi.
Alors que le musée des arts naïfs de la ville vient de clôturer une vaste exposition d’un an consacrée à l’artiste, l’édile a annoncé qu’un débat serait ouvert avec la famille pour savoir où et comment Nice pourrait « continuer à dire au monde que (Ben est ) vivant.
