Une dizaine de femmes, parmi lesquelles scénaristes, actrices et techniciennes, expliquent que le réalisateur a créé un environnement « toxique » et « déstabilisant » lors de son tournage.
Les témoignages, qui couvrent une période de vingt ans, font état de tensions, d’humiliations, de dénigrements et de pressions psychologiques de la part du cinéaste, décrit comme créant délibérément des conflits. Certains salariés parlent également d’une ambiance sexualisée et d’avancées inappropriées. Ils dénoncent également un « système de contrôle » et un « schéma de prédation » instauré sur les plateaux du réalisateur.
L’actrice belge Virginie Efira, qui a travaillé avec le cinéaste sur le film « Continuer » (2019), a confié que cette expérience de tournage était « probablement » parmi les « pires » de sa carrière, décrivant « une équipe qui n’a pas pu prendre plus.
Une assistante réalisatrice accuse de son côté Joachim Lafosse d’actes pouvant constituer une agression sexuelle, survenus la veille du premier jour de tournage de “Nue Propriété” alors qu’elle avait 23 ans. En outre, elle affirme également avoir subi un incident le dernier jour du tournage, lorsque le réalisateur lui a enfoncé une bouteille d’air comprimé dans l’oreille, ce qui lui aurait fait souffrir d’acouphènes pendant deux ans.
A ce stade, aucune plainte officielle n’a été déposée contre le cinéaste.
Dans un courriel adressé à Libération, Joachim Lafosse a contesté les accusations portées contre lui, affirmant n’avoir “jamais cherché à offenser ou humilier intentionnellement qui que ce soit”. Il avoue cependant qu’il aurait pu être « sec, stressé et anxieux », notamment sur ses premiers films.
