l’évolution au fil des années est souvent fluctuante, avec des périodes intermittentes de rémission complète ou partielle et de récidive, selon une étude publiée en octobre 2024 dans la revue
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Margaret H. Sibley du département de psychiatrie de la faculté de médecine de l’Université de Washington et ses collègues ont analysé les données de 483 personnes atteintes de TDAH combiné qui ont fréquenté six centres aux États-Unis. et au Canada. Le TDAH de type combiné se caractérise par une présence significative à la fois de symptômes d’inattention et de symptômes d’hyperactivité/impulsivité. (Trois types de TDAH : symptômes et critères diagnostiques)
Ces personnes participaient à une étude depuis au moins 16 ans, de 8 à 25 ans en moyenne, dans laquelle elles étaient évaluées pour leur TDAH tous les deux ans.
Quatre groupes ont été identifiés :
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TDAH stable persistant (11 %) : Ces participants répondaient aux critères du TDAH chaque année de l’étude.
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Rémission partielle stable (16 %) : Ces participants sont passés d’un TDAH persistant à une rémission partielle, qui s’est maintenue jusqu’à la fin de l’étude. En rémission partielle, les patients se portent mieux au point de ne plus répondre aux critères du TDAH, mais présentent toujours des problèmes plus légers qui affectent leur fonctionnement.
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Récupération (9 %) : Ces participants ont connu une rémission complète du TDAH qui a persisté pendant au moins deux évaluations consécutives sans être suivie d’un épisode de récidive. En rémission, les patients ne présentent pratiquement aucun symptôme ni déficience et ont terminé leur traitement.
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Fluctuations (64%) : ces participants oscillaient entre ces trois statuts de rémission complète, de rémission partielle et de TDAH à part entière. Au cours de la période de suivi de 16 ans, ils peuvent avoir connu trois ou quatre périodes de rémission au cours desquelles les évaluations n’ont pas indiqué de TDAH. Ces rémissions sont apparues pour la première fois au début de l’adolescence, vers l’âge de 12 ans, avec une réapparition des symptômes après quelques années.
Selon l’étude, les fluctuations semblent être influencées par des facteurs environnementaux. Les participants avaient tendance à présenter moins de symptômes lorsqu’ils étaient à l’école, au travail ou lorsqu’ils avaient des obligations envers les autres.
À première vue, cette découverte contredit la pensée conventionnelle sur la manière dont les exigences quotidiennes affectent les symptômes du TDAH, explique le chercheur.
«Nous avons effectivement trouvé une relation forte, mais elle était à l’opposé de notre hypothèse. Nous avons constaté que pendant les années où les gens allaient mieux, ils semblaient en réalité mener une vie beaucoup plus exigeante.
».
On peut en déduire soit qu’ils réussissent mieux lorsqu’ils sont occupés et ont des responsabilités extérieures, soit que ce n’est que pendant les périodes de la vie où les symptômes sont sous contrôle qu’ils sont capables de répondre aux exigences de leur vie, commente-t-elle.
Les chercheurs soulignent l’importance, pour une meilleure prise en charge du TDAH, d’identifier les facteurs personnels qui contribuent aux périodes de rémission.
«Bien que la science ne sache pas encore quels facteurs aident les gens, il est possible pour un patient de travailler avec un thérapeute ou simplement de réfléchir sur sa propre vie pour comprendre : « Quand j’ai eu ces périodes de rémission, quand j’étais vraiment bien, qu’est-ce qui a fait que je me sens bien ? Puis-je reproduire cela dans ma vie ?
»
«Si vous êtes médecin et que vous parlez à un patient qui reçoit un diagnostic de TDAH pour la première fois, il est très utile que cette personne entende le message suivant : « Vous allez avoir de bonnes années et d’autres moins bonnes. . mais les choses peuvent très bien se passer pour vous si vous parvenez à mettre en place les bons facteurs.
»
Pour plus d’informations, consultez les liens ci-dessous.
(1) DSM-5, 5e édition du « Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux»,Association américaine de psychiatrie2013. Traduction française : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentauxMasson, 2015. La première édition du DSM a été publiée en 1952.
Psychomédia avec sources : Journal of Clinical Psychiatry, Université de Washington.
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