l’essentiel
L’artiste Aude Hérail Jäger, née à Narbonne, a vécu plusieurs décennies à Londres où elle a étudié les Beaux-Arts, revenue temporairement dans l’Aude, comme commissaire et artiste d’une exposition bicéphale avec Tisna Westerhof.
“C’est pendant la pandémie que j’ai réalisé à quel point Aude était encore « chez elle ». Dès que nous avons pu voyager à nouveau, je suis venu. Et comme à chaque fois, je suis allée à Sigean rendre visite à Layla Moget, au LAC. C’est là que j’ai proposé cette idée d’exposition avec Tisna, également rencontrée pendant ou grâce au confinement », explique le plasticien. En puisant dans les langages de Molière et de Shakespeare le mot le plus précis, Aude Hérail Jäger, exprime que pour les deux artistes, la notion de « chez-soi » est importante. On travaille dans l’immédiateté, socialement engagé, sur les thèmes du racisme, de l’injustice, de la migration et de la misogynie. L’autre, plus contemplatif, travaille sur « .la mémoire, l’enfance et l’humain des thèmes génériques à tous : la mort, le deuil et ces histoires personnelles qui marquent à jamais. “
“J’ai aussi lu « Le Parfum des fleurs la nuit », de Leïla Slimani, qui m’a beaucoup touché, avec entre autres le thème du « déplacement » : ce fait d’être à la fois d’où l’on vit tout en restant d’où l’on vient. . Je suis narbo-londonien depuis trop longtemps pour ne pas être originaire de là-bas, mais je suis toujours d’ici ; être chez soi nulle part et chez soi partout à la fois. Cette double identité donne aussi beaucoup de liberté.» C’est cette notion qui a fait tomber le sous-titre de l’exposition. Conçu, non pas comme un espace où se côtoient les œuvres, l’accrochage était en soi une installation artistique qui permettait au spectateur d’entrer dans les lignes d’interaction des œuvres entre elles.
« La porte ouverte » d’Aude Hérail Jäger et Tisna Westerhof était visible jusqu’à récemment. Parmi les œuvres présentées, on a également pu admirer le travail d’ateliers d’une soixantaine de personnes, animés à distance par l’artiste, et qui, sous forme de patchwork, ont été intégrés à l’installation monumentale qu’était cette exposition.
