L’ESSENTIEL
- L’hypertrophie bénigne de la prostate touche environ 30 % des hommes de plus de 65 ans.
- Elle se traduit par une augmentation du volume de l’organe pouvant entraîner des problèmes urinaires (envies fréquentes, diminution de la force du jet…).
- Plusieurs approches existent pour soulager les patients : mesures sanitaires et diététiques comme limiter les boissons excitantes ou mieux répartir les boissons dans la journée, médicaments et chirurgie.
“Tous les hommes vieillissent et à mesure qu’ils vieillissent, leur prostate aussi.», débute le Dr Souhil Lebdai, chirurgien urologue, lors d’une conférence de presse offerte par l’Association française d’urologie (AFU) mercredi dernier. “Il faut sensibiliser les hommes de 50 ans et plus qui ont des problèmes urinaires.« La prostate est un organe de l’appareil reproducteur masculin situé à la sortie de la vessie et par lequel passe l’urètre. Son rôle est de produire du sperme et de l’expulser au moment de l’orgasme. “Avec l’âge, on constate des changements dans la conformation et la structure de la prostate, avec des tissus exubérants qui compriment le passage de l’urine.», explique le spécialiste. “C’est ce qu’on appelle l’adénome prostatique, ou hypertrophie bénigne de la prostate, et elle touche environ 30 % des hommes de plus de 65 ans.»
Adénome de la prostate : symptômes à surveiller
L’hypertrophie de la prostate peut obstruer le passage de l’urine et empêcher la vessie de se vider correctement. L’homme atteint peut ressentir des symptômes pouvant avoir un impact important sur sa qualité de vie, tels que : la sensation d’avoir des difficultés à vider sa vessie, des envies urgentes et fréquentes d’uriner de jour comme de nuit, une diminution de la force du jet, une jet haché ou largages retardés, etc.Les patients s’inquiètent généralement d’un blocage urinaire appelé « rétention urinaire aiguë », mais heureusement cette complication est assez rare (seulement 2 % à 2 ans).», ajoute l’AFU.
L’hypertrophie de la prostate est une pathologie bénigne qui peut être soulagée
“L’hypertrophie bénigne de la prostate ne doit pas être confondue avec le cancer de la prostate car il s’agit d’une affection qui n’est pas grave en soi. En revanche, elle a un impact sur la qualité de vie des patients, il faut donc en prendre soin.», souligne le Dr Lebdaï. Pour ce faire, le médecin donne plusieurs conseils santé et alimentation à mettre en œuvre, tels que :
- mieux répartir les boissons tout au long de la journée : «vous devez éviter les erreurs grossières comme s’hydrater abondamment avant de se coucher» ;
- limiter les boissons excitantes : café, thé, alcool ;
- traiter la constipation.
“Ensuite, on devra peut-être prescrire des médicaments pour détendre la prostate.“, réduisent l’inflammation ou réduisent la taille, comme : un alpha-bloquant, un inhibiteur de la 5 alpha réductase, un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 ou des extraits de plantes “qui ont l’avantage de ne pas avoir d’effets secondaires sexuels».
Si ces différentes approches ne suffisent pas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. “Le principe de ces interventions est de désengorger la prostate pour que les urines puissent s’écouler plus facilement. Nous disposons aujourd’hui de nombreuses techniques mini-invasives pour soulager les patients tout en limitant les risques de complications ou de séquelles. L’un des enjeux modernes de ces traitements est d’améliorer le confort des patients sans altérer leur sexualité.», indique l’AFU.