Lors d’une exposition, le tableau « La Nuit étoilée », peint en 1888 par Vincent Van Gogh, est revenu à Arles, « à quelques mètres » du lieu où il a été peint. « Van Gogh et les étoiles » propose également 160 œuvres de plus de 75 artistes, du XIXe siècle à nos jours.
« Le tableau trouve un peu sa place, si on veut », sourit Bice Curiger, co-commissaire de l’exposition « Van Gogh et les étoiles », qui s’ouvre samedi jusqu’au 8 septembre à la Fondation Van Gogh Arles.
« Le » tableau est « La Nuit étoilée » sur le Rhône. « L’un des tableaux les plus populaires au monde », comme le décrit Jean de Loisy, l’autre co-commissaire de l’exposition au Fondation Van Gogh Arles. Et cette œuvre revient donc pour la première fois, grâce à un prêt exceptionnel du musée d’Orsay.
Pièce centrale de l’exposition, cette « invention » marque le dixième anniversaire de la Fondation, fondée et dirigée par les héritiers du géant pharmaceutique suisse Roche. Et autour, 160 œuvres de plus de 75 artistes, du XIXe siècle à nos jours, dont des pièces spécialement créées, visent à en explorer les origines et les conséquences.
Au commencement était la science
L’exposition progresse par étapes, des Ténèbres aux Chemins de l’Âme, car les étoiles ont toujours eu une valeur métaphysique pour l’Homme, en passant par le Cosmos, le Firmament, l’Astronomie ou les Spirales du ciel.
Avec pour point commun qu’au début il y avait la science, dans ce XIXème siècle où l’astronomie s’allie à l’art pour entrer dans la culture populaire. Avec Jules Verne ou Victor Hugo bien sûr, mais aussi Camille Flammarion, fondateur de la « Société astronomique de France » (FAS) et « passager clandestin de l’exposition », explique Jean de Loisy.
Et la science apporte des progrès, comme l’éclairage au gaz installé dans la ville d’Arles quelques années avant l’arrivée de van Gogh. Éclairage que l’on retrouve dans cette « nuit étoilée » peinte une nuit de septembre 1888, où Vincent « inverse la constellation de la Grande Ourse pour que les étoiles répondent à chaque réverbère, elles-mêmes se reflétant dans l’eau » bleue du fleuve. , faisant écho au ciel.
Autour du joyau de l’exposition (qui reviendra à Orsay le 26 août) cohabitent des constellations sur toile ou dessinées par le Tchèque Frantisek Kupka, le Français Yves Klein ou l’Argentin Lucio Fontana, ou encore un mobile-suspension de pierres, « Extrêmement lourd ». ciels», de la Polonaise Alicja Kwade.
Et partout des planètes – ou des cercles – dans tous leurs états, chez Kandinsky, Malevitch, Klee, le futuriste italien Giacomo Balla et Odilon Redon. Des stars, comme avec la photographe française Juliette Agnel, dans de grands formats nocturnes dans le désert soudanais. Ou des réminiscences directes du tableau de van Gogh, du Belge Léon Spillaert ou de l’Américaine Georgia O’Keeffe.
Si je veux aller vers les étoiles, je prends la mort
En conclusion, un « observateur de nébuleuse » spécialement créé par le sculpteur français Jean-Marie Appriou. Un corps qui se met en mouvement, surmonté d’une tête de Vincent prise dans une bulle de verre qui cache des éclats : scaphandre, planète, constellation…
AFP/SJAQ