Par
Pierre Choisnet
Publié le
27 novembre 2024 à 7h00
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«C’est insupportable!» » « Ça nous empoisonne la vie ! » » « On ne sait plus quoi faire. » Trois résidents du Manoir-sur-Seine (Eure) nous font part de leur désarroi. Ils sont contre un habitant du Villageimmeuble situé impasse du Dauphiné et appartenant au bailleur social MonLogement27, dans lequel un jeune homme « d’une vingtaine d’années »selon la gendarmerie, est à l’origine de de nombreuses nuisances.
« Il est ici depuis trois ans et il n’y a eu aucun problème. Il faisait la fête avec des amis de temps en temps, mais pas sérieusement. Et depuis juillet dernier, c’est n’importe quoi », s’exclame Céline*, une habitante gênée par « le des soirées interminables presque tous les soirs avec le bruit et les gens qui criaient. Selon elle, « c’est parfois deux jours non-stop ! »
* Afin de garantir l’anonymat des témoins, leurs prénoms ont été modifiés.
Le jeune homme accueillerait également deux autres amisce qui, selon les témoignages, serait « agressif et menaçant » . Céline affirme : « Tous les locataires en ont marre, mais ils ne disent rien parce qu’ils ont peur. » Une voisine, Alice, précise : « Samedi 8 novembre, on ne pouvait pas se coucher avant 7h30 ou 8h du matin tellement il y avait du bruit. Mes enfants ont peur et ont beaucoup de mal à dormir. »
« Gunshots » ou juste un jeu vidéo ?
Dans la nuit du 9 au 10 novembre 2024, le des gendarmes sont intervenus pour des bruits nocturnes et une amende à l’individu (amende de 68 €). Mais les riverains que nous avons interrogés estiment que « cela ne suffit pas ». Ils pointent aussi du doigt l’utilisation de roquettes et de pétardsenvoyé par la fenêtre (ce que nous avons pu voir sur une vidéo d’un habitant habitant à proximité) ainsi que « coups de feu ».
Sur ce dernier point, la commandante de gendarmerie de Louviers, Pascaline Tesio, réfute : « Cette histoire, c’est qu’ils jouaient à la console de jeux avec les fenêtres ouvertes et le son assez fort. » Lors de l’intervention de la gendarmerie, les individus présents à l’intérieur de l’appartement ont déclaré qu’ils jouaient au jeu de guerre récemment sorti, Call of Duty : Black Ops 6 (publié par Activision). Mais les habitants rient, persuadés d’avoir entendu de « vrais coups de feu ».
“Ces individus sont parfois violents”, affirme le maire
Le mayor of Manoir-sur-Seine, Daniel Bayartconfirme que « le problème dure depuis plusieurs mois ». Il valide également la théorie du coup de feu, sans en avoir la preuve. Détails : « Il y a on a même lancé une pétitionmais beaucoup de gens n’ont pas voulu signer par crainte de représailles. Ces individus sont parfois violents. Il n’y a pas si longtemps, ils ont cassé la porte d’entrée de la résidence pour pouvoir entrer sans avoir à attendre que quelqu’un l’ouvre. Les habitants des environs tombent malades. Un jour, une femme s’est même évanouie à la mairie à cause de l’anxiété et du manque de sommeil. »
Le commandant de gendarmerie voit ça « un conflit de voisinage à cause d’un individu indélicat et très bruyant » . Elle affirme que « le les gendarmes ont été appelés 15 foisau cours des trois ou quatre derniers mois » et précise que l’individu n’a été verbalisé que deux fois. « Dans la grande majorité des cas, le bruit avait cessé avant notre arrivée. Si on ne remarque rien, on ne peut pas verbaliser », explique Pascaline Tesio.
Réunion de crise fin novembre
De son côté, MonLogement27 est informé du problème. LE directeur général du bailleur social, Étienne Charrieau rappelle que « malheureusement, nous n’avons pas de pouvoirs de police. Nous n’avons pas la capacité d’agir en dehors de la décision d’un juge.
Et face à l’espoir de certains riverains de voir l’individu être expulsé, le directeur général rappelle que « pendant les périodes de vacances d’hiver [N.D.L.R. : du 1er novembre au 31 mars] nous ne pouvons pas expulser quelqu’un.
Ce type de situation conduit à procédure graduée à MonLogement27. « Premièrement, nous devons examiner si les faits sont avérés et la réalité de la situation. Ensuite, nous rappelons au locataire peu scrupuleux les obligations du bail. Puis, lorsque les choses ne s’arrêtent pas et qu’il y a un trouble manifeste, le locataire est convoqué. Enfin, si cela ne s’arrête toujours pas, nous enquêterons sur le dossier pour demander la résiliation du bail auprès d’un juge. »
Dans le cas de l’individu de la résidence Le Village, il s’agissait convoqué d’ici fin novembre 2024lors d’une réunion en présence de la mairie, de la gendarmerie et de MonLogement27. Étienne Charrieau garde espoir que « cette rencontre sera le choc nécessaire ». Il poursuit : « Nous avons chaque année un certain nombre de troubles de voisinage. [N.D.L.R. : entre 30 et 50 dossiers sur près de 22 000 locataires] mais les incivilités de ce genre restent rares. »
Enfin, le directeur général affirme que « MonLogement27 n’a reçu aucune demande écrite des locataires du Village. Pour que les choses avancent, il faut des plaintes, des rampes, des pétitions lorsqu’elles existent, bref tous les éléments qui dépendent si l’on décide de porter plainte. »
Contacté, le jeune homme qui habite le logement n’a pas répondu à notre demande d’entretien.
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