INTERVIEW au Festival de Cannes avec Golshifteh Farahani, l’actrice iranienne aux côtés de Mohammad Rasoulof

INTERVIEW au Festival de Cannes avec Golshifteh Farahani, l’actrice iranienne aux côtés de Mohammad Rasoulof
INTERVIEW au Festival de Cannes avec Golshifteh Farahani, l’actrice iranienne aux côtés de Mohammad Rasoulof

L’actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani est à Cannes, elle a reçu le prix Humann de la fondation No more plastic pour son engagement en faveur des droits des femmes iraniennes. Elle a également gravi les marches aux côtés du réalisateur Mohammad Rasoulof, aujourd’hui en exil.

L’actrice et chanteuse iranienne a franchi les étapes ce vendredi 24 mai pour la projection du film du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof. La graine de la figue sacrée. Ce dernier n’était pas venu à Cannes depuis 2017, condamné et privé de son passeport par le régime iranien, il a réussi à fuir sa terre natale pour l’Europe.

Le film a reçu une standing ovation.En l’accueillant en personne, le 77e Festival envoie un signal « à tous les artistes qui, dans le monde, subissent violences et représailles dans l’expression de leur art »a souligné le délégué général du festival, Thierry Frémaux, auprès de l’AFP.

Golshifteh Farahani vit en exil en France depuis 15 ans. Dans le cadre de la 9ème semaine de cinéma positif, quelques heures avant de monter les escaliers, elle dédicaçait un livre à la Fnac, »Nous n’avons pas peur, courage des femmes iraniennes » (éd. Du Faubourg). Nous l’avons rencontré à cette occasion.

A Cannes, elle a également reçu le prix Humann de la fondation No more plastic pour son engagement en faveur des droits des femmes.

Golshifteh Farahani : « Je suis émue, je n’ai pas l’impression que c’est moi qui ai reçu ce prix. Je ne suis qu’un porteur. Je porte la voix des femmes et des hommes qui luttent pour la liberté. Je suis honoré d’être ce passeur.

Golshifteh Farahani : « Peut-être que c’était imposé dans mon ADN, que je sois fait comme ça. Mais, en fin de compte, je crois que nous choisissons, les êtres humains ont fait des choix pour nous, pensons-nous. Nous choisissons d’être victime de la conviction et d’être victime de la vie. Sauf, par exemple, dans les régimes dictatoriaux où l’on peut mourir ou être mis en prison.

Alors oui, c’est un choix, ne pas me taire, je dois parler. C’est dans mon éducation, disait mon père, nous sommes les soldats du cinéma. Acteurs, artistes en général, nous avons une énorme responsabilité, car l’âme de la société, c’est l’art et la culture.

Golshifteh Farahani : « C’est dur, parce que « se battre », pour moi, c’était la vie, je ne sais pas si j’ai choisi de me battre. Ensuite, nous avons donné un nom, mais je ne pouvais pas ne pas me taire. Tout a commencé avec les problèmes écologiques en Iran, quand j’ai quitté l’Iran, c’est devenu autre chose. J’étais juste une actrice qui a quitté son pays, je n’ai fait que ça. devenu politique malgré moi. Je n’étais qu’une actrice qui jouait sans voile, sans voile c’était déjà un acte de rébellion. Il m’a fallu beaucoup de courage, je peux au moins me donner ça.

Je ne peux pas rester inactif aujourd’hui.

Golshifteh Farahani « Quand on parle des femmes iraniennes, on parle de toutes les femmes du monde. Quand on parle de femmes, on parle aussi d’hommes. Si on parle des femmes en Iran, on parle aussi des femmes en France. Judith Godrèche, elle parle aussi des femmes aux Etats-Unis, qu’en Thaïlande, aux Philippines, le combat n’est pas national, il est mondial, il est universel. Nous nous battons pour deux choses, la liberté et la liberté. égalité. Les femmes iraniennes vivent dans un environnement très brutal, mais ce qu’une femme peut vivre en France peut aussi être terrible.

Golshifteh Farahani : « Son exil vient de commencer, c’est comme un enfant qui vient de naître. Il vient d’atterrir dans le monde de l’exil, dans cette blessure, ce déracinement qui ne guérira jamais. Je suis là pour lui, en exil, nous sommes là les uns pour les autres. C’est comme un pont, et chacun traverse le pont grâce aux autres. On est de l’autre côté en lui disant : « ça va être difficile. mais ça va aller, regarde-nous, nous sommes toujours en vie, pleins de cicatrices, mais tu vas y arriver !

Golshifteh Farahani : « Pas du tout ! Par rapport à la catastrophe mondiale que nous vivons en ce moment, ce qui se passe en Ukraine, à Gaza… Je pense que le Festival peut faire la lumière sur les causes et pourrait aider beaucoup de gens, mais je pense que cette année, c’était c’est une stratégie très conventionnelle qui a été choisie, ce que je comprends…

En tant qu’artiste, vous devez parler, prendre le parti de la justice, de l’égalité, de la liberté. Je dois dire que cette année, ils ont choisi de ne pas se lancer dans le côté politique, ce qui n’est pas du tout le « Festival de Cannes » qui a été créé pour contrer le festival de Venise (qui était sous régime fasciste). Là, je ne sais pas si l’essence du Festival de Cannes est encore là.»

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Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulouf espérait vendredi que “l’oppression et la dictature” finiraient par disparaître en Iran, d’où il a dû quitter pour éviter plusieurs années de prison.

© SAMEER AL-DOUMY / AFP

Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof espérait que « oppression et dictature » a fini par disparaître en Iran, d’où il a dû quitter pour éviter plusieurs années de prison.
En envoyant une pensée « à tous ceux qui ont permis de faire ce film, ceux qui sont ici et ceux qui sont empêchés de venir aussi ».

 
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