La coqueluche est une infection bactérienne très contagieuse qui se transmet par voie aérienne par contact avec une personne malade par des gouttelettes provenant du nez lors des éternuements ou de la bouche lors de la toux. Sachant que la contagiosité est maximale durant la première semaine, une personne malade peut contaminer jusqu’à dix-sept personnes.
mouetteUne maladie endémique difficile à éradiquer malgré la vaccination”
Même si le nombre de cas de coqueluche a considérablement diminué depuis l’introduction du vaccin, la bactérie continue de circuler. En Belgique, nous constatons une augmentation des cas. “Nous en avons tous les jours, nous sommes confrontés à une forte augmentation au point qu’il y a des ruptures de stock d’antibiotiques”, indique le Dr Sophie Blumental, infectiologue pédiatrique au Chirec (Delta) et présidente du groupe de travail dédié au VRS au sein du Conseil supérieur de la santé (CSS). La précédente épidémie remonte à 2016, notamment du fait que le vaccin contre la maladie est efficace à 85 % mais diminue au bout de 5 ans pour atteindre 65 %. On a alors une épidémie déclarée tous les 4-5 ans qui touche des personnes partiellement protégées. Actuellement, ce sont les enfants entre 7 et 13 ans qui sont les plus touchés. ».
Risques de formes graves
Habituellement, les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés ainsi que les adolescents et les adultes qui ont perdu leur protection vaccinale sont les populations les plus touchées. Hors Belgique, l’Europe connaît actuellement une augmentation des cas de coqueluche avec des épidémies importantes en Croatie, au Danemark et au Royaume-Uni.
Face à l’évolution inquiétante de cette « épidémie silencieuse », le temps presse : « Si nous ne faisons rien aujourd’hui, nous aurons plus de 30 000 morts par an »
Et ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que la coqueluche est vraiment identifiable lorsque ce rhume se transforme en accès assez soudains et répétés. « Il faut y penser lorsqu’on a une toux chronique ou atypique qui dure plus de 3 semaines et ce n’est pas parce qu’on est vacciné qu’on ne peut pas contracter la maladie. Il faut alors se faire dépister, on donne des antibiotiques et il est tout à fait possible d’éviter la propagation, continue-t-elle. Vous pouvez vous faire tester chez votre médecin avec un frottis et le résultat arrive assez rapidement. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est qu’avant 6 mois, c’est très dangereux, la mortalité est en effet élevée chez les tout-petits. Si le premier vaccin est administré à l’âge de 2 mois, l’efficacité ne se produit qu’après le quatrième. ».
A côté des nourrissons, qui peuvent souffrir d’apnées parfois accompagnées de bradycardies (fréquence cardiaque inférieure à la normale), voire de crises de cyanose (coloration bleutée de la peau) lors des crises, des formes graves peuvent également se développer chez le nourrisson. les personnes âgées, les femmes enceintes, les asthmatiques ou encore les personnes immunodéprimées.
« C’est une maladie endémique qu’on ne peut pas éradiquer malgré la vaccinationnotamment parce qu’il y a une perte d’immunité avec le temps, souligne le Dr Blumental. Même si nous n’avons plus une mortalité très élevée, comme à l’époque pré-vaccinale, la maladie continue de faire des dégâts sous des formes plus atténuées mais qui peuvent s’avérer graves.”. En décembre, un nourrisson est décédé en Wallonie, sachant que le dernier décès connu d’enfant dû à la coqueluche en Belgique remonte à 2015.
