Le grand écrivain américain Paul Auster, auteur de « Moon Palace » et de « Leviathan », est décédé à 77 ans

Le grand écrivain américain Paul Auster, auteur de « Moon Palace » et de « Leviathan », est décédé à 77 ans
Le grand écrivain américain Paul Auster, auteur de « Moon Palace » et de « Leviathan », est décédé à 77 ans
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Paul Auster, à Paris, en 1998. LUDOVIC CARÈME / AGENCE VU

Comment naît un écrivain ? Pour Paul Auster, l’affaire s’est produite à 8 ans. Passionné de baseball, il est alors en dévotion devant le“incandescent” Willie Mays, l’un des Giants de New York. Un jour, à la sortie d’un match, il rencontre son idole et lui demande un autographe. “Bien sûr, mon fils, Mays répond. As-tu un crayon? » Le garçon n’a rien pour écrire. Ni son père. Ni personne. “Désolé, mon fils.” : pas de crayon, pas d’autographe. Auster fondit en larmes, dit-il dans Pourquoi écrire ? (Actes Sud, comme l’ensemble de son œuvre traduit en France). « Depuis ce soir, j’ai toujours un crayon avec moi, partout où je vais. Et je dis avec plaisir à mes enfants que c’est comme ça que je suis devenu écrivain. »

Près de sept décennies plus tard, l’enfant au crayon est décédé, dans sa maison de Brooklyn, New York, mardi 30 avril au soir, a annoncé le New York Times. Il avait 77 ans et avait derrière lui une quarantaine de livres traduits dans plus de 40 langues. Romancier, mais aussi poète, traducteur, critique, essayiste et scénariste, l’auteur de Palais de la Lune (1990), Léviathan (1993), Seul dans le noir (2009) ou encore Baumgartner (2024) avait écrit des milliers de pages, devenant un immense écrivain américain. L’un des plus brillants de sa génération, le plus francophile aussi. Un orfèvre dans l’art de conter, plongeant dans son enfance, son histoire, ce qu’il appelait son “zone intérieure”, nourrir des textes romantiques, autobiographiques ou encore politiques d’une extrême intelligence et sensibilité. Il a su retracer comme nul autre la vie de ses personnages ou la sienne dans toute leur ampleur, leurs contradictions, leurs détours, leurs bifurcations parfois liées à d’apparentes coïncidences.

Son épouse, Siri Hustvedt, également écrivain, avait annoncé en mars 2023 qu’il souffrait d’un cancer, diagnostiqué en décembre après plusieurs mois de maladie. Paul Auster était soigné au Memorial Sloan Kettering Cancer Center à New York. “Je vis dans un endroit que j’ai fini par appeler Cancerland” a écrit Siri Hustvedt : « Vivre avec une personne atteinte d’un cancer et bombardée de chimiothérapie et d’immunothérapie est une aventure de proximité et de séparation. »

« La frontière invisible entre la vie et la mort »

En 1982, c’est par le récit d’une autre séparation, la mort subite de son père, trois ans plus tôt, que Paul Auster entre sur la scène littéraire. La mort, “on peut l’accepter avec résignation au sortir d’une longue maladie”, il a écrit dans le premier paragraphe de son premier livre, L’invention de la solitude, où il a essayé de découvrir qui était son père. « Mais si un homme meurt sans cause apparente, si un homme meurt simplement parce qu’il est un homme, nous sommes si près de la frontière invisible entre la vie et la mort que nous ne savons plus de quel côté nous nous trouvons. allons trouver. La vie devient la mort et semble en faire partie depuis toujours. »

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