rencontre avec l’équipe d’Une Affaire de Principe – Actus Ciné – .

Récompensé d’un César pour son rôle dans La Nuit du 12, Bouli Lanners est à nouveau à l’affiche d’un thriller adapté de faits réels. Pour la sortie en salles le 1er mai d’Une affaire de principes, AlloCiné a rencontré l’équipe du film.

L’un des plus grands scandales politiques du siècle adapté au cinéma

Bruxelles, 2012. Alors que le commissaire à la santé publique est démis du jour au lendemain dans la plus grande opacité, le député européen José Bové (Bouli Lanners) et ses assistants parlementaires (Thomas VDB et Céleste Brunnquell) décident de mener l’enquête.

Copyright Pascal Chantier

Ils découvriront alors un véritable complot menaçant de déstabiliser les autorités européennes, jusqu’à leur sommet. Tiré d’événements réels.

Adapté de Hold-up à Bruxelles, des lobbys au cœur de l’Europe de José Bové, Gilles Luneau (© éditions La Découverte, 2015), Une affaire de principe est à découvrir dès maintenant en salles. A cette occasion, AlloCiné a pu rencontrer Bouli Lanners, Thomas VDB et le réalisateur Antoine Raimbault. Retour sur la création d’un thriller prenant, adapté d’un scandale bien réel.


Sorties, actualités, interviews… Retrouvez toute l’actualité des films indépendants

Pourquoi avez-vous choisi ce cas particulier comme point de départ pour A Case of Principe ?

Antoine Raimbault : Au départ, c’était une envie de cinéma. J’avais envie de faire un thriller contemporain, sur ce thème des lobbys. Je suis tombé sur cette affaire et il m’a semblé qu’elle concentrait beaucoup d’ingrédients propices à un thriller, avec une dimension européenne qui n’était pas prévue initialement. Le fait que José Bové, véritable personnage du cinéma, soit allé au secours d’un opposant politique sur une question de droits et de principes m’a ému et touché. Institutions, personnages, thèmes… Tout s’alignait devant moi.

Quelles ont été vos inspirations cinématographiques ?

Antoine Raimbault : Il existe peu de précédents dans un cadre européen. Il y en a une sur la dette grecque, Adults in the Room de Costa-Gavras, mais qui se déroule plutôt du côté de la Commission européenne et que je n’ai pas regardée. Au-delà des références, j’ai voulu me rapprocher de ce type de film où l’on ne comprend pas tout, mais où l’on accepte de se laisser emporter par l’intrigue.

De nombreuses langues et nationalités se croisent au Parlement européen, et donc dans le film. Comment travailler ensemble pour se comprendre, sur le plateau comme en politique ?

Antoine Raimbault : Au Parlement, on ne parle pas vraiment anglais, mais « globish », un anglais approximatif que tout le monde comprend. Donc mon slogan c’était « Viens comme tu es », c’était très bien que les acteurs aient chacun leur accent. Je voulais juste Clémence, le personnage joué par Céleste Brunnquell, est meilleur que les autres en anglais. Mais ce n’était pas le cas, alors elle a dû travailler !

Bouli Lanners : Thomas et moi avons dû travailler sur un mauvais anglais, ce qui était très difficile car nous avons quand même un bon niveau ! (rire) Il fallait faire attention à ne pas trop bien parler.

Thomas VDB : Je pense que José Bové parle mieux anglais que nous ! Il a grandi aux États-Unis.

Bouli Lanners : Oui, il a un vocabulaire parfait… mais un gros accent !

Comment travailler avec une personnalité toujours vivante et d’actualité pour l’incarner à l’écran ?

Bouli Lanners : J’ai rencontré José et regardé beaucoup de reportages pour voir sa façon de parler, notamment avec ses collègues. Je voulais le voir en action. José Bové, c’est aussi une silhouette : sa moustache, son nez, ses cheveux… Ce qui me faisait peur, c’est que j’étais plus grand à l’époque. J’avais une fixation là-dessus. Mais dans l’inconscient des gens, son caractère est forcément associé à un type fort, donc ça m’a rassuré. Mais ce n’est pas un biopic et je ne suis pas Daniel Day-Lewis, donc la performance ne doit pas venir uniquement de la ressemblance avec José Bové.


Copyright Pascal Chantier

Thomas, votre personnage est très vaguement basé sur une personne réelle. Jusqu’où vous êtes-vous éloigné de la réalité ?

Thomas VDB : Dans le film, mon personnage ne fait pas attention à la façon dont il s’habille… ce n’était donc pas un rôle de composition pour moi ! (rire) C’était la première fois que je rencontrais la personne que j’allais jouer. Nous avons choisi de lui inventer une histoire personnelle pour lui donner une évolution : au début du film, Fabrice veut complètement arrêter la politique. Mais le personnage de Lisa Loven Kongsli, une vieille amie qu’il retrouvera, va le motiver à se replonger dans cette enquête. Mais cela n’est pas vraiment arrivé à Jean-Marc, le véritable assistant parlementaire de José Bové, qui travaille toujours au Parlement européen.

Vous êtes plutôt connu dans un registre comique. Qu’est-ce qui vous a convaincu de faire un changement radical pour ce film en particulier ?

Thomas VDB : Antoine m’a vu dans Claire Andrieux, d’Olivier Jahan, le premier film non-comédie dans lequel j’ai joué, et m’a contacté. Quand on me propose un film avec autant de qualités queUne question de principeJe suis la première à me rendre disponible, comédie ou pas !

Il y a cependant de nombreux éléments de comédie dans le film. Était-ce pour désamorcer la tension ?

Antoine Raimbault : Au départ, j’imaginais un film à l’américaine, plus sérieux. Cette légèreté est en fait venue de notre rencontre avec José Bové et son assistant, Jean-Marc, qui sont très drôles et qui aiment se battre. Bouli et Thomas ont su capter ça. Il y a du plaisir, et c’était très important.

Thomas VDB : Cette note de légèreté était très importante dans le trio. Antoine voulait que nous ayons ce côté ludique, dans un contexte bureaucratique et sérieux. On entend le public rire pendant la projection, c’est fou de penser que l’objectif est atteint.

L’intrigue, très politique, peut paraître opaque. Comment vous êtes-vous préparé à jouer des experts dans un domaine aussi pointu ?

Antoine Raimbault : De l’écriture à la post-production, notre objectif était d’assumer la densité du sujet sans faire de « l’Europe pour les nuls ». On a eu beaucoup de discussions sur le fond du sujet, sur le dossier, pour le comprendre. Mais il a fallu planifier chaque séquence pour aller à l’essentiel. Cela ne doit pas devenir inconfortable pour les spectateurs, et la frontière entre « accepter de ne pas comprendre certains éléments mais se laisser emporter par l’intrigue » et « ne rien comprendre » est très mince. Ma référence sur le sujet est la série Emergency. Je ne suis pas médecin, je ne comprends pas 95% des termes, mais cela ne m’empêche pas de comprendre et d’accrocher.

Bouli Lanners : On me demande plein de choses sur les institutions européennes maintenant, j’essaie de détourner la conversion ! (rire)


Copyright Pascal Chantier

Quelle a été votre expérience de travail dans ces institutions politiques ? Est-ce que cela vous a donné envie de vous impliquer ?

Bouli Lanners : Voter, déjà ! Mais à condition de ne plus jamais remettre les pieds à la Commission européenne à Bruxelles, qui est un véritable purgatoire.

Thomas VDB : Prendre trois ascenseurs et marcher un kilomètre pour aller du bureau à la cantine… Nous étions complètement perdus !

Bouli Lanners : Par contre, ces lieux qui ne sont pas vraiment sexy ont quand même fière allure dans le film !

Antoine Raimbault : Oui, mais les institutions nous ont donné du temps et des ressources humaines pour nous soutenir et nous guider. Ils ont joué le jeu et ont été totalement transparents. Ils ont compris l’enjeu de laisser entrer la fiction, et c’est une très bonne nouvelle !

Commentaires recueillis pour AlloCiné par Isaac Barbat.

Une affaire de principe, adapté de faits réels d’Arthur Raimbault avec Bouli Lanners, Thomas VDB et Céleste Brunnquell, est à voir en salles à partir du 1er mai.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le président turc Erdogan critique l’Eurovision, soutenant la communauté LGBTQ+
NEXT de grands avantages pour le dépistage des cas non diagnostiqués et l’éducation des patients