inertie préjudiciable à la prise en charge des patients

inertie préjudiciable à la prise en charge des patients
inertie préjudiciable à la prise en charge des patients

Au cours des dernières années, les médecins spécialistes, à l’instar d’autres professionnels de santé, ont exprimé à plusieurs reprises leurs inquiétudes quant à l’efficacité du réseau de laboratoires Optilab.

Face à ces sorties répétées, le ministère de la Santé et des Services sociaux a organisé une journée de consultation le 28 avril 2023. Les inquiétudes se sont malheureusement révélées fondées puisqu’un an plus tard, malgré l’envoi de plus de 50 recommandations, aucun changement tangible n’a eu lieu. a été observée sur le terrain.

Les retards atteignent des niveaux alarmants, le manque de main d’œuvre affecte nos laboratoires, les risques de perte d’échantillons sont plus élevés que jamais et le personnel soignant continue de subir les déboires du système informatique Optilab. Ce sont les patients qui en paient le prix. Face à ce constat, nous souhaitons une nouvelle fois appeler immédiatement à des actions concrètes susceptibles d’améliorer les choses.

Les laboratoires au cœur du continuum de soins

Il existe un lien évident entre l’efficacité des laboratoires et la performance du réseau de santé. Nous sommes donc sérieusement préoccupés par les lacunes d’Optilab puisqu’elles ont un impact direct sur la qualité des soins offerts à la population. Par exemple, un retard dans l’analyse d’un échantillon peut entraîner un retard, voire un report, d’une opération chez un patient. Cette situation est intenable et a des répercussions, par exemple, sur des listes d’attente chirurgicales déjà surchargées.

Un autre facteur qui affecte grandement la performance de nos laboratoires est la pénurie actuelle de technologues médicaux. Leur contribution est essentielle pour diagnostiquer et traiter nos patients. Sans une stratégie concrète pour résoudre le problème, la grave pénurie de main-d’œuvre et ses conséquences sur le réseau ne feront que s’aggraver.

La situation est grave et des changements urgents sont nécessaires, sinon les patients continueront à en subir les conséquences. Lorsqu’un échantillon n’est pas analysé à temps, doit être restitué en raison d’un quota ou est tout simplement perdu ou jeté, le diagnostic est reporté, le traitement est reporté et, finalement, c’est une guérison qui peut être retardée.

Collaborer avec les soignants pour le bénéfice des patients

Les recommandations soumises il y a plus d’un an, fruits d’observations et de préoccupations partagées par l’ensemble des acteurs de terrain, visaient à améliorer la situation. Mais cette dernière est restée inexplicablement sans réponse, ce qui est symptomatique de l’approche générale choisie par le ministère depuis la création d’Optilab.

Trop souvent, les directives sont prises sans consultation, laissant les soignants faire face à leurs conséquences. La façon dont l’appel au moratoire sur la construction du laboratoire serveur de la Montérégie, largement accepté, a été complètement ignoré par le ministère constitue un autre exemple. Sur le terrain, ce projet suscite de nombreuses inquiétudes quant à la capacité future des médecins à remplir pleinement leur mission.

Nous voici donc, une fois de plus, obligés de tirer la sonnette d’alarme et d’exiger des réponses. Depuis la mise en place officielle du projet Optilab en 2017, il y a maintenant 7 ans, les Québécois ont-ils eu un meilleur accès aux services de laboratoire ? Les laboratoires sont-ils plus efficaces ? Sans démonstration objective d’impacts concrets et mesurables, il est impossible de répondre par l’affirmative. Où sont les recommandations partagées il y a un an maintenant ? Quelle analyse le ministère fait-il et quels moyens propose-t-il pour régler la situation ? Sans changement rapide, la situation continuera de se détériorer.

C’est pourquoi nous appelons le ministère à prévoir les moyens nécessaires au bon fonctionnement des laboratoires publics et à revoir sa façon de faire. La collaboration n’est pas une voie à sens unique. Nous sommes convaincus que les solutions nécessitent inévitablement l’expertise, l’engagement et la connaissance fine de la réalité terrain des professionnels des laboratoires. En travaillant ensemble, nous serons en mesure d’identifier et de mettre en œuvre les solutions urgentes qu’exige la situation actuelle.

DD Badia Issa-Chergui, présidente de l’Association des pathologistes du Québec

Dr François Corbin, président de l’Association des biochimistes médicaux du Québec

Dr Karl Weiss, président de l’Association des microbiologistes et médecins infectiologues du Québec

Dr Normand Blais, président de l’Association des hématologues et oncologues du Québec

DD Valérie Désilets, présidente de l’Association des médecins généticiens du Québec

Dr Vincent Oliva, président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec

 
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