Dans la chronique entrevue d’aujourd’hui, un survol du phare de la Roche aux Oiseaux, à une trentaine de kilomètres au nord-est des Îles-de-la-Madeleine. Il est photographié ici en 2015, cinq ans avant son démantèlement fin 2020. Cette photo est la première d’une série de trois photos sur les phares du Saint-Laurent.
« De nombreuses légendes circulaient à propos de ce Bird Rock. Il paraît que des gardiens de phare sont morts étrangement sur place, que d’autres s’y sont suicidés, que des fantômes y régnaient. C’est incroyable!” » dit l’historien, auteur et photographe Pierre Lahoud.
« À l’époque, ce Bird Rock était la première structure que les pilotes de navires voyaient à leur arrivée au Canada. C’est un immense rocher au milieu du golfe du Saint-Laurent, juste en face des Îles-de-la-Madeleine.
« J’ai appris récemment que ce phare avait été détruit par [Pêches et Océans Canada]”, il continue.
«C’est terrible, car cela fait vraiment partie de notre patrimoine, de l’histoire du Québec et du Canada. C’est comme si nous ne nous souciions pas de sauver ce qui a marqué notre histoire.»
— Pierre Lahoud
« Nous préservons des traces intangibles de notre histoire dans la mesure où les légendes sont encore vivantes, mais les structures disparaissent. C’est triste!”
“Parfois, quand je vois l’argent qu’on a dépensé follement dans les Espaces Bleus [un projet de centres patrimoniaux et culturels lancé et abandonné par le gouvernement québécois], je me dis qu’on aurait pu dépenser un peu 500 000 $ pour préserver ces structures, déplore l’historien. Certains choix de nos gouvernements sont surprenants et inexplicables… »
« Maintenant, Bird Rock est le domaine des fous de Bassan ! »
A noter que certains vestiges et artefacts du Rocher aux Oiseaux ont pu être sauvés et conservés au Musée de la Mer de Havre-Aubert, avant la démolition des bâtiments.
Commentaires recueillis par Francis Higgins
Infos : pierrelahoud.com