La « Cléopâtre » de Kijno s’appelait en effet Agathe, elle vous attend à Labanque, à Béthune

La « Cléopâtre » de Kijno s’appelait en effet Agathe, elle vous attend à Labanque, à Béthune
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LE TRAVAIL

Cléopâtre1956, de Ladislas Kijno (1921-2012), huiles, encres, gouaches et traces de vinyle sur papier kraft froissé, 128 cm x 100. Collection particulière.

KIJNO À CE MOMENT

« Cléopâtre, en tout cas ce que Kijno surnommait Cléopâtre, est une œuvre très importante dans la carrière de Kijno. Elle date de 1956. Kijno épousa Malou, d’origine bretonne. Ils quittent la Bretagne et s’installent en 1954 à Antibes. Le jeune artiste arrive à Antibes sur les traces de Picasso. »

OBSERVEZ LA TOILE

« Nous sommes confrontés à une crise majeure. Kijno aimait dire que l’enfant naît meurtri, le vieil homme meurt meurtri. Sa technique est aussi liée à son expérience de patient (de tuberculose) : lorsqu’il va voir son médecin et qu’il doit lui donner la fiche de température, il l’a dans sa poche et sait que les relevés ne sont pas bons. Il l’enroula et le déplia, il trouva que c’était très beau, que la vie était dans les plis. Kijno dit qu’en fin de compte, peindre, d’une manière ou d’une autre, il faut laisser sa peau derrière soi… Peindre pour Kijno, c’est une nouvelle peau. Ce grand papier froissé est du papier kraft, un support que Kijno utilisera très tôt. Chez lui, il y avait toujours beaucoup de papier kraft. Et dans le papier kraft on voit comme les veines du bois, quelque chose de très végétal qui l’intéresse. Dans les cheveux, on voit aussi une grosse masse, on a l’impression de voir ce qu’elle prendra à nouveau après avoir enlevé le côté figuratif, et quelles sont les grosses stèles. Il a trouvé son écriture. Le premier travail que fera Kijno concerne les échecs. Il part de quelque chose qui existe et l’abstrait pour lui faire dire autre chose : cette forme première peut être un chevalier sur un échiquier… ou le violoncelle de son père. Et puis, on est entre le noir et le blanc ce qui donne une vraie force, l’œuvre prend vie. »

CLÉOPÂTRE… OU PAS

« Kijno s’est froissé après avoir dessiné, donc d’abord une forme apparaît. Là, chez Cléopâtre, on a l’impression de voir une sorte de profil, on est dans une sorte de courbe de niveau, on se rapproche de l’origine de l’art. On pourrait rappeler que pour Pline, la naissance de l’art est Corinthie, une jeune Grecque dont le fiancé part pour la guerre de Troie. Avant qu’il parte, elle prend une bougie, l’allume et dessine son ombre sur le mur. Ici, cette silhouette représente quelqu’un qu’on aime surnommer Cléopâtre car elle a ce nez, cette coiffure… Elle pourrait même rappeler Néfertiti, elle a un look égyptien un peu hiératique. Ou la Parisienne du temple de Knossos, en Crète. Mais en fait… c’était quelqu’un qui existait. C’est le portrait d’Agathe Vaïto. C’était une peintre hongroise, amie de Kijno. Elle fut la seconde épouse de Pierre Loeb, de la très grande galerie parisienne, qui découvrit Picasse et Braque. La sœur de Pierre Loeb était Denise Collomb, la grande photographe avec laquelle Kijno travaillait à la même époque, sur les traces de Nicolas de Staël. »

Parties précédentes ici.

Du mercredi au dimanche. Exposition à Labanque (6 €, 3 € habitants de l’agglomération, gratuit sous conditions) et « Chemin de croix » de Combas et Kijno à la chapelle Saint-Pry (gratuit), de 14h à 18h30

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