Condamnée à 8 ans de prison pour violences en réunion ayant entraîné la mort, sans intention de la provoquer, Agathe connaît une double peine : celle de la séparation d’avec son enfant de trois ans. Elle témoigne dans le reportage Zone Interdite diffusé ce dimanche sur M6.
En France, les femmes ne représentent que 3 % des détenus et rares sont celles qui purgent de longues peines. Dans le rapport intitulé «Amour, confusion et vie d’après : le quotidien extraordinaire des femmes en prison”diffusé sur M6 ce dimanche 26 novembre à 21h10, Zone Interdite donne la parole à cinq d’entre eux qui partagent leur quotidien derrière les barreaux. Condamnés pour vol, meurtre ou torture à des peines d’au moins cinq ans, ils sont incarcérés au centre pénitentiaire de Roanne (Loire) loin de leur famille et de leurs enfants.
C’est le cas d’Agathe, 23 ans, condamnée à huit ans de prison pour violences en réunion ayant entraîné la mort, sans intention de la provoquer. Mère d’une petite fille de trois ans, cette jeune femme vit un double drame, car elle n’a plus aucun contact avec son enfant, ni aucune nouvelle en raison d’un conflit avec son ancien compagnon, ce qui rend sa détention d’autant plus insupportable. Pour « tenir le coup », elle observe les photos de sa fille accrochées à son mur, et celles de ses proches. “La séparation d’un enfant et d’une mère est la pire chose au monde», témoigne la jeune femme qui estime que la prison n’est rien comparée à ce manque.
Pleine d’espoir, elle aimerait obtenir une réduction de peine afin de pouvoir retrouver au plus vite sa petite fille. Mais son comportement au sein de l’établissement pénitentiaire doit être exemplaire, ce qui n’est pas vraiment gagné puisqu’elle est prête à enfreindre certaines règles dans l’espoir d’avoir des nouvelles de son enfant. Malgré tout, la jeune femme a déjà des projets : elle rêve de devenir esthéticienne à son départ. En attendant, Agathe maquille et coiffe ses codétenus pour exercer ce futur métier. Côté cœur, elle semble avoir retrouvé l’amour puisqu’elle s’est récemment pacsée avec un détenu qu’elle a rencontré lors d’une activité mixte organisée par la prison. “Quand je sors, je vais préparer la petite maison, la chambre de ma fille… Et il faut se dire que la vie continue en mettant le passé derrière soi« .
Cependant, la peine est appliquée : des réductions de peine sont possibles 7 jours par mois à condition de faire preuve d’un comportement exemplaire et en fonction de la participation des détenus à certaines activités. Agathe ne travaille pas et participe très peu aux événements, ce qui ne lui laisse finalement que peu d’espoir. Elle craint de rester enfermée encore des années, mais surtout de ne pas voir grandir sa fille.