Novembre est un mois riche en campagnes de prévention santé. C’est le « Mois sans tabac » (l’occasion, s’il le faut, de tester son addiction à la cigarette ou mieux, de s’en débarrasser), c’est aussi Movember, une campagne mondiale de sensibilisation à la santé des hommes (qui en soutien se laissent pousser la moustache) plus particulièrement autour cancer de la prostate et cancer des testicules, santé mentale et prévention du suicide.
Enfin, novembre, c’est aussi Perle, qui se concentre sur le cancer du poumon et encore plus cette année sur le dépistage.
Le dépistage du cancer du poumon augmenterait considérablement le nombre de patients traités précocement et réduirait la mortalité d’environ 24 % chez les hommes et de 48 % chez les femmes.
Pour rappel, le cancer du poumon est 50 000 nouveaux cas chaque année en France et des diagnostics souvent tardifs (au stade métastatique) car la maladie évolue initialement sans symptômes.
Seulement 15 % des cancers du poumon sont diagnostiqués à un stade précoce selon les derniers chiffres disponibles.
Si les nouveaux traitements (dont nous vous parlions ici) améliorent nettement la survie et chances de guérisonde nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un dépistage ciblé, c’est-à-dire un dépistage des personnes les plus à risque.
C’est notamment le crédo du Collectif Ensemble Nous Poumons qui lance un appel à l’occasion de ce mois de sensibilisation.
Cancer du poumon : le défi du diagnostic précoce
« Comme tous les membres du Collectif Ensemble Nous Poumons, je reste mobilisé sur la question du dépistage individuel du cancer du poumon avant que le dépistage organisé ne soit déployé en France, comme c’est déjà le cas pour certains des nos voisins européens (Allemagne ou Pologne, NDLR). Le cancer du poumon reste la principale cause de décès par cancer dans notre pays», explique le Professeur Sébastien Couraud, chef du service de pneumologie du CHU de Lyon.
Un dépistage ciblé qui permettrait de détecter les cancers à un stade précoce et donc «réduire la mortalité d’environ 24 % chez les hommes et de 48 % chez les femmes.»
Qui devrait se faire tester ?
Plusieurs projets sont actuellement en cours pour déterminer protocole de dépistage ciblé qui pourrait être mis en œuvre dans les prochains mois, sachant que l’Institut national du cancer (INCa) devrait rendre sa copie très prochainement.
En attendant, les sociétés savantes recommandent de dépister les personnes les plus à risque de développer un cancer du poumon. On s’en doute, fumeurs donc.
Mais pas n’importe lesquels. Pour intégrer le protocole de détection précoce, il faudra :
- Être âgé de 50 à 74 ans
- Avoir fumé 10 cigarettes/jour depuis plus de 30 ans ou plus de 15 cigarettes/jour depuis plus de 25 ans ;
- Que le tabagisme soit actif ou arrêté depuis moins de 10 ans.
Quel test pour détecter précocement le cancer du poumon ?
Un des freins possibles au dépistage était la (potentielle) toxicité des examens de dépistage (produits de contraste par exemple dont nous vous parlions ici). Ce frein est levé depuis que la Haute Autorité de Santé s’est prononcée en faveur de scanner non injecté à faible dose.
L’étude Cascade actuellement en cours dans plusieurs hôpitaux permettra également d’affiner ce traitement afin de mettre à disposition de l’Institut National du Cancer «les informations essentielles sur le mode de lecture des scanners (simple ou double, rôle de l’intelligence artificielle)», apprend-on sur le site des Hôpitaux de Paris.
“Dans le cadre du dépistage du cancer du poumon, un scanner à faible dose doit être réalisé à un an d’intervalle pour les deux premiers examens, puis tous les deux ans après deux examens négatifs et en l’absence d’emphysème ou de bronchopneumopathie chronique obstructive (MPOC).”, specifies the Collectif Ensemble Nous Poumons.