la réalité derrière ce film passionnant avec Emma Thompson – Cinema News

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la réalité derrière ce film passionnant avec Emma Thompson – Cinema News

Film fascinant réalisé par une Emma Thompson impériale, « My Lady », inspiré d’une histoire authentique, met en lumière le terrible dilemme moral et juridique auquel est confrontée une loi britannique qui a révolutionné les droits de l’enfant. Décryptage.

Faut-il obliger un adolescent atteint de leucémie à recevoir la transfusion qui pourrait le sauver d’une mort certaine, même contre son gré, et alors que la religion de ses parents, les Témoins de Jéhovah, l’interdit ? Fiona Maye, juge à la Haute Cour britannique pour les affaires familiales, décide de lui rendre visite avant de prendre une décision.

Avec un principe clé à garder à l’esprit, une considération essentielle : “Lorsque la Cour de justice doit prendre une décision concernant l’éducation d’un enfant, l’intérêt de l’enfant doit être sa première considération.”

C’est le sens des tout premiers mots de Loi sur les enfants; une loi votée sous la gouvernance de Margaret Thatcher, qui a révolutionné les droits des enfants en Grande-Bretagne en 1989, en plaçant l’intérêt de l’enfant au-dessus de toutes considérations, en cas de conflit familial.

C’est aussi tout le sens du titre du film en version originale, La loi sur les enfantsoù le titre français Ma Dame fait avant tout référence à cette marque de respect due au président du tribunal.

Dans le très beau et poignant film de Richard Eyre, c’est une Emma Thompson impériale et retenue qui incarne la voix (et le chemin) de la Justice, seule aussi face à sa conscience et ses doutes, face à la terrible complexité de la cas qui lui est présenté, dont l’issue sera désastreuse.

« Quand l’esprit des lois se confronte à une foi profonde et sincère »

“Il y a quelques années, je me suis retrouvé à un dîner avec des juges” a déclaré Ian McEwan, scénariste du film et auteur de L’intérêt de l’enfant, le roman publié en 2014 qui fait l’objet de l’adaptation. « Ils discutaient de différents sujets et à un moment donné, pour régler un point de litige, notre hôte, Sir Alan Ward, un célèbre juge de la Cour d’appel, a sorti d’une étagère un livre de ses propres décisions.

Plus tard, à l’heure du café, j’ai pu me plonger dans ce livre. Ces jugements se lisent comme des nouvelles, avec des arguments en arrière-plan, des dilemmes parfaitement résumés, des personnages très bien représentés, des histoires présentées sous différents angles et, en conclusion, de la sympathie envers ceux que le jugement n’avait pas. favorisé.

Il ne s’agissait pas d’affaires pénales dans lesquelles il fallait décider si un homme est le coupable ou la victime. Il s’agissait simplement d’affaires familiales, d’accidents du quotidien : histoires d’amour, de mariage, problèmes d’héritages mal répartis, d’enfants mal-aimés, dont l’avenir faisait l’objet d’âpres négociations. .

Trois ans plus tard, Ian McEwan retrouve Sir Alan Ward, qui lui évoque alors le cas d’un Témoin de Jéhovah. « En l’écoutant, je me suis dit encore une fois que ces histoires de famille portées devant la Haute Cour étaient de la matière à partir de laquelle se fabrique la fiction. Sauf que la fiction n’a pas besoin de décider. Elle peut réinventer les circonstances, les personnages et étudier ce qui se passe lorsque l’amour et la croyance s’entremêlent, lorsque l’esprit des lois se confronte à une foi profonde et sincère.

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Le particularisme du droit anglais et l’intérêt supérieur de l’enfant

Le droit anglais considère la notion d’intérêt de l’enfant sous les termes Principe de bien-être, critère de l’intérêt supérieur ou, Principe de primauté. Il résulte de cette terminologie que l’intérêt de l’enfant, dans les domaines où il doit être pris en compte, doit, sauf exceptions, être la considération souveraine ou supérieure ; entendu ici comme étant ce qui détermine l’issue du procès.

Le droit anglais n’étant pas codifié, les textes juridiques faisant référence à cette notion sont des lois parlementaires (Loi du Parlement en VO) est intervenu dans divers domaines du droit de la famille, et complété par des décisions de justice.

Parmi ces lois, la Loi sur les enfants 1989 occupe une place privilégiée, fonctionnant comme un mini-code des droits de l’enfant en Angleterre, qui accorde une place centrale à la notion d’intérêt supérieur de l’enfant chaque fois que le juge se prononce sur une question relative à l’éducation de l’enfant ou à l’administration. de ses biens.

L’intérêt de cet enfant se mesure – ou plutôt s’apprécie – à la lumière de plusieurs éléments. Les souhaits et sentiments exprimés par l’enfant sont ainsi pris en compte par le juge (en tenant compte de son âge et de sa capacité de discernement) ; leurs propres besoins, qu’ils soient physiques, émotionnels ou académiques ; les conséquences possibles d’un changement dans les conditions de vie de l’enfant ; l’âge, le sexe, l’environnement et les antécédents de l’enfant, ainsi que toute autre information pertinente relative à l’enfant ; tout dommage subi ou susceptible d’être subi par l’enfant ; la capacité de ses parents ou de toute autre personne chargée de subvenir aux propres besoins de l’enfant ; et enfin l’étendue des pouvoirs spécifiques attribués au juge par la loi dans les procédures en cours.


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De manière générale, il semble que ce ne soit que dans des circonstances exceptionnelles qu’un juge refuse de prendre en compte les sentiments exprimés par un adolescent. Cela peut se produire si la question en litige est particulièrement grave.

C’est toute la question au cœur du film. Ma damequi s’appuie sur un cas concret survenu en 1993. Dans de telles circonstances, les autorités médicales peuvent saisir le juge qui peut alors ordonner une intervention médicale si cela est dans l’intérêt supérieur de l’enfant.

Concernant les conséquences possibles d’une modification des conditions de vie de l’enfant, la jurisprudence relative à l’intérêt de l’enfant souligne la nécessité, lorsque cela est possible, de maintenir l’enfant dans son environnement naturel.

Dans la jurisprudence anglaise, la notion française de « maintien dans son milieu naturel » est connue sous l’expression statu quo. Le principe de statu quo doit être appliquée, à moins qu’il existe des raisons sérieuses justifiant un changement. Par exemple, lorsque l’un des parents consomme de la drogue ou que l’enfant est victime de maltraitance.

Les graves abus de la loi sur l’enfance

En novembre 2016, la chaîne France 5 diffusait un documentaire terrible et édifiant réalisé par les journalistes Pierre Chassagnieux et Stéphanie Thomas : Les enfants volés en Angleterre. Il a expliqué que, sous prétexte de protection de l’enfance, l’État britannique retire les nouveau-nés à leurs parents, sur la seule base de « soupçons d’abus futurs », avant de les proposer à l’adoption. Une pratique évidemment choquante, scandaleuse, voire traumatisante ; mais malheureusement complètement légal.

Ci-dessous un extrait du documentaire…

Chaque année, des milliers d’enfants sont enlevés à leurs parents sur la base d’un simple soupçon. Comment est-ce qu’on est arrivés ici ? Un net durcissement du Loi sur les enfants a vécu cela sous la pression du Premier ministre Tony Blair, tandis que la presse se déchaînait à l’époque contre les travailleurs sociaux à la suite d’une série de faits divers tragiques. Des histoires de maltraitance d’enfants aux conséquences fatales, malgré le suivi des services sociaux.

“C’est sur cette base que les soupçons d’abus ont été légalisés” a expliqué Pierre Chassagnieux. Au fond, ces mesures visaient les familles pauvres. « Les pauvres sont considérés comme coupables de leur propre pauvreté et, de ce fait, leur capacité à bien s’occuper de leurs enfants est remise en question. » lâche le réalisateur.

Facteur aggravant et traumatisant supplémentaire : en Grande-Bretagne, l’adoption est irrévocable, irréparable et plénière. En effet, les parents injustement privés de leurs enfants ne les reverront plus jamais…

Une atroce logique de rentabilité

Un système d’autant plus terrible qu’il est perverti par un système de quotas. Chaque County (l’équivalent britannique de nos départements) reçoit des quotas d’adoption, c’est-à-dire un nombre d’enfants à retirer à leurs parents afin de les proposer à l’adoption.

Le système de quotas attribue des primes, qui gonflent le budget des services locaux de protection de l’enfance, ou au contraire, le réduisent si les chiffres ne sont pas atteints… Un système qui pousse les travailleurs sociaux aux excès de zèle. « Il faut aller vite, les services sociaux doivent répondre à une logique de rentabilité » analyse Pierre Chassagnieux.

Et d’ajouter : « Cela incite les travailleurs sociaux à retirer les enfants à leur famille et à les faire adopter le plus rapidement possible, car ces enfants placés coûtent cher à l’État, environ 2,8 milliards d’euros par an. Il faut donc agir vite ». Terrible et effrayant.

 
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