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Le destin nous a privé d’un duel sensationnel entre Michael Schumacher et Ayrton Senna. Mais au lieu d’un chemin facile vers son premier titre, l’Allemand subira les assauts d’une puissance sportive ulcérée par les provocations de Flavio Briatore et de ses techniciens. Et devra repousser, jusqu’au dernier Grand Prix, ceux d’un Damon Hill transcendé par l’enjeu. Cette saison 1994 au sombre souvenir s’annonçait pourtant bien, avec le signe d’un retour au ravitaillement et au vrai pilotage. Fini l’assistance technique qui avait trop dénaturé la F1. Williams, qui en a le plus profité, sera la principale victime de ce changement de règle.
Désormais liée à Peugeot, McLaren doit aussi survivre après Senna, qui a rejoint l’équipe de Sir Frank (Williams). Quant à Ferrari, elle n’a plus gagné depuis trois ans. Cette redistribution des cartes fait le jeu de Benetton, qui arrivera à maturité en 1994. Techniquement, son B194 est un descendant du B191 de John Barnard. Même si ce dernier a quitté Enstone depuis longtemps, l’équipe italo-anglaise ne manque pas de talents. Sous la direction générale de Flavio Briatore et Tom Walkinshaw, Ross Brawn conserve le poste de directeur technique. Il a sous ses ordres Rory Byrne, Pat Symonds et Frank Dernie (qui rejoindra Ligier dans le courant de la saison) sans oublier le team manager Joan Villadelprat. C’est au sein de cette dream team que Schumacher s’épanouit, sans laisser le moindre espace à ses coéquipiers. Lors de cette saison 1994, JJ Lehto, Jos Verstappen et Johnny Herbert s’essoufflent dans son sillage.
Un début en fanfare
Seul champion du monde restant en lice, Senna apparaît comme le grand favori, à tel point que l’objectif affiché de Schumacher et Benetton ne vise que la 2e place.
