Le principal défi de la en 2025

Le principal défi de la en 2025
Le principal défi de la France en 2025

Le principal défi de la en 2025

Pour relever les défis auxquels la France est confrontée, Macron devra faire preuve d’une plus grande flexibilité. (AFP)


L’année qui vient de s’écouler restera comme l’une des pires de l’histoire de la Ve République française, tant sur le plan national qu’international.

Les événements politiques majeurs de ces derniers mois soulignent l’énormité des défis auxquels la France sera confrontée en 2025. L’année à venir verra-t-elle une aggravation de la crise institutionnelle du pays ou plutôt révélera-t-elle une capacité d’adaptation pour éviter une situation désastreuse ?

L’année écoulée s’est terminée par une avancée politique majeure : l’annonce de la formation du gouvernement du Premier ministre François Bayrou le 14 décembre. Cependant, quelques jours auparavant, une catastrophe avait frappé l’archipel de Mayotte, un département français d’outre-mer, dans l’océan Indien, lorsque le cyclone Chido avait provoqué des dizaines de victimes. de morts, au moins 4 000 blessés et des dégâts considérables. Cette catastrophe naturelle a mis en évidence les défis auxquels la France a été confrontée durant cette période.

Au total, 2024 a oscillé entre une succession de crises et deux grandes cérémonies : les Jeux Olympiques et la réouverture de Notre-Dame de Paris. Ces événements se sont imposés comme des événements mondiaux qui ont mis en lumière le soft power durable de la France en termes de culture et de tourisme, ainsi que le triomphe de la volonté politique. Pourtant, derrière ces deux réalisations, le tableau d’ensemble est loin d’être brillant.

Sur le plan politique, les élections au Parlement européen de juin dernier ont entraîné une montée des populistes conservateurs et de l’extrême droite aux dépens des partis au pouvoir en France et en Allemagne, les deux États les plus puissants de l’UE. Cette poussée des extrêmes s’est également vue dans la gauche radicale, incarnée par la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Dans ce contexte, le Rassemblement National a remporté le premier tour des élections législatives françaises organisées le même mois, mais les alliances et le vote tactique des centristes et de la gauche l’ont relégué à la troisième place au second tour en juillet, ce qui a donné lieu à une législature divisée et un gouvernement fragile qui s’est effondré après une motion de censure le 4 décembre.

Au cours de l’année écoulée, quatre premiers ministres différents se sont succédé à Matignon, la résidence officielle, une première depuis 1934. De plus, leurs gouvernements ont surtout passé des semaines à gérer les « affaires courantes », tout en laissant s’envenimer les problèmes non résolus et le pays sans budget. . Cependant, la décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale a eu l’effet inverse de l’effet escompté. Au lieu de rétablir l’équilibre et de clarifier le paysage politique, cela a créé davantage de divisions et de fragmentation.

La tâche qui attend le gouvernement Bayrou semble donc loin d’être facile. Il doit prouver sa capacité à résister, au moins jusqu’en juin, à la première occasion pour le président de dissoudre à nouveau le Parlement.

L’année a également été marquée par des revers continus en matière de politique étrangère.


Le 31 décembre, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé que les troupes françaises se retireraient du pays en janvier. Ce retrait fait suite au départ du Tchad plus tôt dans l’année. Après ce redéploiement et le départ forcé du Sahel, la France ne maintient plus qu’une présence symbolique en Afrique, limitée au Gabon et à un contingent à Djibouti.

Cette éclipse de la présence militaire française sur le continent confirme la poursuite des revers de politique étrangère au cours des trois dernières années et le déclin global de l’influence française.


La France, malgré sa crise politique, est restée pratiquement le centre du monde avec deux événements mondiaux au cours de l’année écoulée : les Jeux olympiques d’été et la réouverture de la cathédrale Notre-Dame à l’automne.

Khattar Abou Diab


Le « déclassement de la France » ces dernières années est évident sur plusieurs fronts. Cette situation a été exacerbée par la mise à l’écart de la tradition républicaine gaulliste, qui établissait autrefois un certain degré d’autonomie par rapport aux États-Unis et à l’OTAN. En effet, le retour de la France au commandement intégré de l’OTAN en 2009, son intervention militaire en Libye en 2011 et sa position sur la guerre en Ukraine depuis 2022 ont mis en évidence son alignement sur Washington, signalant la fin de la « singularité française » en Europe.

En Afrique, Macron a mené une politique étrangère contradictoire. Après les espoirs suscités par son discours de Ouagadougou en 2017, lorsqu’il annonçait son intention de remodeler l’image de la « France coloniale » et d’établir une coopération avec les Africains comme partenaires égaux, les déceptions ont suivi. Ces problèmes découlent de l’incapacité à rompre avec le passé, du maintien d’une présence militaire autoritaire et de l’absence de succès des opérations antiterroristes menées depuis 2013. En outre, la mauvaise gestion de l’opposition aux coups d’État militaires au Sahel a finalement mis fin à ce qui était autrefois connue comme la sphère d’influence de la France en Afrique.

Certes, des politiques mal adaptées et une prise de décision horizontale monopolisée par l’Elysée comptent parmi les raisons de ces revers. Toutefois, l’impact de la concurrence extérieure intense sur le continent, notamment la présence croissante de la Russie, ne peut être négligé.

Le Moyen-Orient a été une autre étape qui a reflété le rétrécissement du rôle de la France dans le monde. Durant son premier mandat et les deux premières années de son second mandat, Macron n’a pas réussi à faire entendre la voix de la France. Au Liban, pays francophone qui reste une priorité pour Paris, une série d’initiatives menées par Macron depuis 2020 se sont révélées infructueuses. Dans la région, la diplomatie française n’a réussi à réaliser aucune avancée significative contre la domination américaine. Les décisions concernant la crise libanaise ainsi que les incohérences dans la gestion de la guerre à Gaza ont affaibli la position de la France.

Ce déclin de l’influence française est sans aucun doute lié aux changements dans la dynamique du pouvoir mondial. Cependant, la détérioration de l’économie du pays, ainsi que les tensions politiques internes, ont terni son image à l’étranger – une crise qui se répercute à l’échelle mondiale.

En ce début d’année 2025, le paysage politique français apparaît confus, avec de nombreuses questions sans réponse.

L’absence d’orientation claire et les risques de désordre pèsent lourdement sur le fonctionnement des institutions et sur l’état socio-économique du pays.

Cependant, vue sous un autre angle, la France, malgré sa crise politique, est restée pratiquement le centre du monde avec deux événements mondiaux au cours de l’année écoulée : les Jeux olympiques d’été et la réouverture de la cathédrale Notre-Dame à l’automne. L’organisation des deux événements, la gestion réussie de la sécurité, la volonté politique et les contributions artistiques et culturelles distinctes ont mis en valeur les atouts exceptionnels de la France.

Dans un pays qui continue de captiver en tant que destination touristique et culturelle de premier plan, le défi en 2025 consiste à éviter le piège d’une instabilité politique persistante. Sur ce point, patronat et dirigeants syndicaux ont mis en garde contre le risque d’une crise économique aux conséquences sociales graves.

La France se trouve donc confrontée à des obstacles majeurs. Pour y remédier, Macron devra faire preuve d’une plus grande flexibilité et les forces politiques devront donner la priorité aux intérêts de la France et de ses citoyens plutôt qu’à la prochaine élection présidentielle.


  • Khattar Abou Diab est un politologue franco-libanais spécialisé dans l’Islam et le Moyen-Orient et directeur du Conseil Géopolitique – Perspectives. X : @abou_diab

Avertissement : les opinions exprimées par les auteurs dans cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d’Arab News.

 
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