Le succès de l’opération d’amnistie fiscale a été officiellement confirmé. Selon Mustapha Baïtas, porte-parole du gouvernement, qui s’exprimait jeudi 9 janvier lors d’un point presse, les avoirs déclarés dans le cadre de cette opération introduite dans la loi de finances 2024 sont de l’ordre de 125 milliards de dirhams.
Outre sa contribution en termes de recettes fiscales pour le budget de l’Etat, estimée à quelque 6 milliards de dirhams (MMDH), cette manne constitue également une aubaine pour les banques, qui renforcent substantiellement leur liquidité, marquée par un déficit. chronique.
Cette dernière s’est ainsi établie à 135,3 milliards de dirhams en moyenne au cours de la semaine du 2 au 9 janvier 2025 (réduction toutefois de 4,15%), indique BMCE Capital Global Research dans la dernière édition de sa publication «Fixed Income Weekly».
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Ce déficit est comblé par Bank Al-Maghrib (BAM), qui affirme satisfaire toutes les demandes de liquidités exprimées par les banques et poursuivre la mise en œuvre de ses programmes de refinancement à plus long terme. A la fin de la semaine écoulée (du 2 au 9 janvier 2025), les avances à 7 jours de la Banque Centrale au profit des banques se sont établies à 60,2 MMDH, soit une contraction de 12,4 MMDH par rapport à la semaine précédente.
A noter que ce déficit est structurel. En 2023, les besoins de liquidité des banques se sont élevés à 83,2 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire, contre 80,9 milliards de dirhams en 2022 et 70,8 milliards de dirhams une année auparavant. Cette évolution est essentiellement le résultat de la forte croissance de la monnaie fiduciaire et de l’amélioration des avoirs extérieurs, explique BAM.
Les banques doivent accompagner les porteurs de projets
-Selon les projections de la Banque centrale, le besoin de liquidité bancaire, tiré principalement par l’expansion de la monnaie fiduciaire, continuerait de croître pour atteindre 192,3 milliards de dirhams en 2026. Autant dire que les dépôts issus de la taxe d’amnistie constituent une grande bouffée d’air frais. de l’air pour les banques. Et la question est de savoir comment ils vont les utiliser.
Interrogé par Le360Taib Aisse, expert financier et économique, indique que les banques devront utiliser ces dépôts exceptionnels pour financer davantage l’économie, notamment en prêtant aux entreprises, contribuant ainsi à la redynamisation de l’économie et à la création d’emplois. D’autant qu’un coefficient multiplicateur permet aux banques de prêter jusqu’à 8 fois cette manne, constate-t-il.
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Notre interlocuteur affirme à cet effet que de nombreux projets viables ne trouvent pas de financement, appelant les banques à prendre des risques, mais aussi à accompagner les porteurs de projets pour rendre leurs dossiers bancables. A défaut, ils doivent, au minimum, orienter ces clients vers des comptables qui les assisteront dans la constitution de dossiers bien construits et étudiés et donc bancables, ajoute-t-il.
De plus, note-t-il, un comptable peut continuer à accompagner un porteur de projet au-delà de la phase de financement pour augmenter ses chances de succès et lui permettre de générer suffisamment de trésorerie pour commencer à rembourser son crédit.
Cet apport de liquidités pourrait également servir à attirer une partie du secteur informel vers le secteur organisé de l’économie, à condition toutefois que des mesures de soutien soient prises à cet effet, poursuit l’expert. Ce qui n’est malheureusement pas encore le cas, déplore-t-il.