L’épicerie JA Moisan, le plus ancien magasin du genre en Amérique du Nord, est en train de liquider ses stocks en vue de sa fermeture, a-t-on appris La Revue. Le lieu historique changerait de vocation, mais le bâtiment ne serait pas à vendre, ont confirmé les propriétaires.
Donna Willett et son compagnon ont dû se rendre à l’évidence : le concept d’épicerie fine, si cher à leurs yeux pour perpétuer la tradition vieille de 154 ans, n’est « plus viable ».
«C’est une décision mûrement réfléchie», a déclaré la femme d’affaires gaspésienne qui a acheté le bâtiment historique en 2019. Toute l’équipe a travaillé fort pour tenter de maintenir l’épicerie, mais cela n’a pas été possible. n’est plus possible. Nous ne pouvons pas continuer à perdre de l’argent comme ça. »
Tous les produits restant en stock feront donc l’objet d’une réduction de 25%, jusqu’à épuisement des stocks. Les gestionnaires prévoient une fermeture « d’ici fin janvier ».
Des affiches faisant la promotion de la braderie ont été affichées dans les vitrines du magasin pendant la période des fêtes.
Photo Le Journal de Québec Vincent Desbiens
Concurrence et coûts exorbitants
La concurrence féroce des grandes surfaces qui acquièrent de plus en plus de produits fins et la concurrence alimentaire sur la rue Saint-Jean ont eu raison de la petite épicerie qui a fait sa place dans le quartier Saint-Jean-Baptiste depuis 1871.
« Nous dépendons beaucoup du tourisme, car la clientèle locale est très rare. Il n’y a plus le même attachement qu’avant pour JA Moisan dans le quartier. Même avec un autre propriétaire, je ne vois pas que cela soit rentable avec la même vocation”, a déploré M.moi Willett.
Donna Willett ne connaissait pas l’histoire de JA Moisan avant d’acheter l’immeuble en 2019. Elle soutient désormais qu’elle fera tout en son pouvoir pour que la marque perdure dans le temps malgré le possible changement de vocation de l’épicerie.
Photo d’archives
Les rénovations majeures qu’elle et sa famille ont réalisées en 2020 et les augmentations annuelles ont également fait doubler la facture fiscale de l’immeuble en cinq ans. Selon le rôle d’évaluation foncière de la Ville de Québec, cela coûterait 76 194,87 $ en obligations municipales par année.
Vendre ou louer
Les propriétaires ont fait appel au Centre de transfert d’entreprises du Québec pour trouver un éventuel repreneur pour la petite entreprise centenaire. Ils ont cependant bien l’intention de conserver le bâtiment ainsi que le magasin de vêtements et les auberges, tous deux « rentables ».
« Il y a un intérêt pour les courses alimentaires. Nous sommes ouverts à la vente de cette partie du bâtiment, mais cela nécessite le bon projet […] Si j’avais plus d’énergie et de temps, je me tournerais vers les produits prêts-à-manger», a déclaré Donna Willett, mentionnant que l’identité des personnes intéressées est protégée par une entente de confidentialité.
En plus de mener ces négociations, la Gaspésienne et son mari ont mandaté la firme Royal LePage pour déterminer la valeur d’un éventuel loyer commercial s’ils optaient plutôt pour la location de l’espace.
« Nous sommes disposés à laisser tout l’équipement à la disposition du prochain occupant. Nous envisageons une location clé en main. Ce serait idéal en fait », a-t-elle conclu, précisant qu’elle fera « tout ce qui est en son pouvoir » pour préserver la marque JA Moisan et sa riche histoire.
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