L’heure est au bilan de l’année 2024 pour le marché français de la voiture électrique. Le moment n’est pas forcément très agréable, mais il fallait bien le parcourir pour cet éditorial de Watt Else du 2 janvier 2025.
L’année 2024 s’est terminée de manière assez chaotique pour le secteur automobile. L’année 2025 s’annonce comme un véritable crash test pour les constructeurs. Les défis à relever sont nombreux pour cette industrie plus que centenaire. La voiture électrique sera forcément une fois de plus au cœur des intrigues, que ce soit en France, en Europe ou dans le monde.
Les statistiques des immatriculations françaises de l’année écoulée sont tombées au 1er janvier : l’heure est au bilan dans ce premier éditorial de Watt Else de 2025.
2024 : les montagnes russes des voitures électriques en France
Lorsque le gouvernement français joue à l’apprenti sorcier, ce n’est jamais sans créer au passage quelques désastres. Le marché des voitures électriques a failli s’effondrer mi-2024 en raison des changements apportés. 2025 pourrait en souffrir encore plus.
Le leasing social actif a suscité l’enthousiasme durant les premières semaines de l’année, avec près de 50 000 dossiers déposés pour des véhicules électriques entre 50 et 150 € par mois. Les quatre premiers mois de 2024 ont donc dépassé les statistiques de l’année précédente. Le dispositif semble être une réussite. Mais, derrière l’effet d’aubaine ponctuel pour quelques modèles d’entrée de gamme, d’autres immatriculations ralentissent, notamment chez Tesla. Le début de seconde période enregistre ainsi une chute monumentale, de quoi faire trembler plus d’un constructeur automobile.
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Le durcissement des règles d’éligibilité au bonus écologique, hors véhicules non fabriqués en Europe, n’y est pas étranger. Plusieurs modèles populaires en 2024 ont déserté le haut du classement. La fin de l’année a été sauvée par l’arrivée de nouveautés françaises (notamment ë-C3 et R5) et les remises proposées par les constructeurs en surplus de stock.
Renault vs Peugeot : un renversement de tendance
Peugeot a brillé en début d’année grâce au leasing social, plaçant la e-208 en tête des ventes jusqu’en novembre. La citadine termine finalement l’année à la deuxième place avec 23 602 immatriculations, derrière les 28 577 exemplaires de la Tesla Model Y.
Ce total annuel cache cependant une réalité de fin d’année bien moins glamour pour Peugeot : les immatriculations de la e-208 sont au plus bas en décembre, un niveau jamais atteint depuis plus de deux ans. Ce n’est pas le seul modèle du constructeur français à sortir en décembre. Il faut chercher les Peugeot e-3008 et e-2008 respectivement à la 23ème et 24ème place et c’est encore pire pour les e-5008 et e-308. Le reste du groupe Stellantis n’est pas en fête non plus, à l’exception peut-être de la Citroën ë-C3.
A l’inverse, Renault a démarré l’année plus modestement, mais la marque s’est montrée plus cohérente. Mégane e-tech termine à la 3ème place du podium 2024. Scénic, Twingo et R5 figurent également dans le top 10 des voitures électriques de l’année. Enfin, Renault 5 a de quoi faire sourire le groupe, car les immatriculations de ce nouveau produit ont déjà dépassé celles de la Citroën ë-C3, plus abordable, mais moins désirable.
Quand les Asiatiques abandonnent, les Allemands en profitent
Tesla s’impose toujours comme le leader de la voiture électrique en France, malgré des résultats bien inférieurs à l’an dernier. Remises et offres de financement ont permis au Model Y de terminer l’année en beauté : l’honneur est sauf.
C’est le groupe allemand BMW qui constitue finalement la plus grosse surprise des données d’immatriculation 2024. Avec l’iX1, BMW entre cette année dans le top 10 (à la dixième place). Le groupe Volkswagen semble également terminer l’année sur une meilleure dynamique, mais le chemin à parcourir est encore long.
Conséquence visible de l’absence du bonus, MG ne menace plus les constructeurs européens en tête du classement. Toutefois, les constructeurs chinois ont redoublé d’efforts pour conserver une présence notable sur le marché français. Difficile d’en dire autant des constructeurs japonais ou coréens, qui ne semblent pas avoir été particulièrement combatifs sur les véhicules électriques en 2024. Reste à savoir ce que nous réserveront ces marques pour 2025.
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