Passer votre dimanche dans un centre commercial ? Certains en rêvent et cela pourrait devenir réalité grâce à Guy Parmelin.Image : Watson
Dans les grandes villes, les magasins devraient pouvoir employer du personnel le dimanche dans certaines zones. Le conseiller fédéral Guy Parmelin pourrait décider d’une libéralisation en ce sens dès janvier. Une forte résistance est prévue.
Stefan Ehrbar / ch médias
En Suisse, les magasins sont en principe fermés le dimanche. Le droit fédéral du travail interdit actuellement l’emploi de personnel. Diverses exceptions, par exemple pour les magasins dans les gares et les aéroports, pour les boulangeries, les kiosques ou les magasins de stations-service, ont conduit à un assouplissement de l’interdiction ces dernières années. Une nouvelle exception pourrait bientôt être ajoutée.
Le Conseil fédéral pourrait autoriser les grandes villes à définir des zones touristiques dans lesquelles certaines entreprises seraient autorisées à employer du personnel en permanence le dimanche. En 2023, le ministère de l’Économie Guy Parmelin (UDC) a mis en consultation une modification de l’arrêté allant dans ce sens.
Ni les partisans ni les opposants n’étaient satisfaits. Pour les cantons, les réglementations proposées sont trop restrictives, d’abord parce qu’elles créent des facilités essentiellement pour les entreprises du luxe. Et deuxièmement, parce que seules les villes de plus de 60 000 habitants et dont la part de clientèle étrangère dans les nuitées dépasse 50 % pourraient en bénéficier. Il s’agit de Zurich, Genève, Lucerne, Bâle, Lausanne, Berne et Lugano. De leur côté, la gauche et les syndicats s’opposent en principe à une augmentation des soldes dominicales.
Parmelin a une stratégie
Depuis la fin de la procédure de consultation, le projet est resté muet. Mais les choses commencent à changer. Parmelin a en effet lié la poursuite de son action à ce que pensent les commissions économiques compétentes du Parlement d’une initiative cantonale du canton de Zurich sur le même sujet. Cela nécessite que le nombre maximum de ventes dominicales autorisées passe de 4 à 12 par an. La commission compétente du Conseil des Etats a approuvé l’initiative en octobre. On sait désormais quand sa commission sœur du Conseil national se prononcera sur ce sujet : le 20 ou le 21 janvier.
L’approbation est probable. L’UDC et le PLR, qui soutiennent probablement l’initiative dans son ensemble, représentent 12 des 25 membres de la commission économie du Conseil national. Avec les partisans du Centre et du PVL, cela devrait suffire pour obtenir une majorité.
La décision de Parmelin sur les zones touristiques ne devrait pas tarder et nous attendons de lui qu’il aille jusqu’au bout de son projet. Il reste à voir dans quelle mesure il tiendra compte des critiques et, par exemple, supprimera les restrictions d’assortiment ou permettra l’expansion dans davantage de villes. Étant donné que la résistance contre des horaires d’ouverture plus libéraux est forte lors des votes, une mise en œuvre restrictive devrait être privilégiée.
Votes possibles dans les cantons
Le projet vise à remédier à une inégalité. Dans les sites touristiques de montagne, les magasins peuvent désormais embaucher du personnel le dimanche pendant la saison. En revanche, ce n’est pas le cas dans les villes, où le nombre de touristes est nettement plus élevé.
Parmelin peut changer cela de sa propre initiative. Aucun référendum ne serait possible contre la modification de l’ordonnance. Des opposants peuvent toutefois opposer une résistance au niveau cantonal. Le droit fédéral du travail réglemente uniquement si et quand le personnel peut être employé. Les lois cantonales sur la fermeture des magasins déterminent si les magasins peuvent également ouvrir le dimanche. Seuls quelques cantons, comme Argovie, les ont complètement supprimés.
La loi sur l’ouverture des magasins devrait être modifiée dans le canton de Zurich, qui s’est montré le plus intéressé par la libéralisation. Une initiative en ce sens a été provisoirement soutenue par le Grand Conseil il y a plus de trois ans. Cela permettrait la création de zones touristiques. Depuis, il ne s’est rien passé. L’initiatrice et conseillère cantonale Cristina Cortellini (Parti Vert Libéral) a déclaré que le Parlement cantonal attendait le résultat du Berne fédéral et qu’il verrait ensuite.
Si le Grand Conseil soutenait la libéralisation, les opposants pourraient lancer un référendum. Cela semble probable. Une procédure similaire devrait également être adoptée à Berne ou à Bâle. Le gouvernement cantonal de Bâle-Ville a cependant déjà clairement fait savoir qu’il n’était pas intéressé par une libéralisation. La municipalité de Berne ne veut pas non plus entendre parler de cette idée, comme l’a rapporté CH Media. Il y a un an, le canton de Lucerne ne voulait pas encore prendre position.
Il est donc fort possible que l’étape de libéralisation tant attendue par certains ne se traduise finalement en Suisse alémanique que par l’ouverture de magasins le dimanche dans quelques rues de Zurich. Là, cela pourrait être rentable, au moins en termes de chiffres : lors de la vente du dimanche 8 décembre, 50 000 personnes ont visité la Bahnhofstrasse rien que.
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Adaptation française : Valentine Zenker