Les incontournables
- 40 % des terres de la planète sont dégradées, dont ¼ de terres arables
- Un groupe d’experts, sorte de GIEC pour la désertification, a été créé lors de cette COP16.
- Contrairement aux idées reçues, le pastoralisme joue un rôle clé dans la restauration des terres et le renouvellement des ressources naturelles.
« Lors de cette COP16, les questions agricoles, alimentaires et pastorales ont occupé le devant de la scèneexplique Jean-Daniel Cesaro, géographe spécialiste des flux liés à l’élevage dans les territoires au Cirad. Notamment à travers deux négociations sur des thèmes émergents pour la convention : l’une relative aux systèmes agricoles durables et l’autre sur les parcours et les pasteurs. ».
Ce sommet mondial dédié à la gestion durable des terres et à la lutte contre la désertification a été l’occasion pour le Cirad de faire passer un message clé : si l’élevage est souvent considéré comme un facteur de dégradation des terres dans les débats internationaux, le pastoralisme constitue au contraire un levier essentiel. pour la restauration des écosystèmes et la gestion durable des ressources naturelles. L’élevage extensif dans les régions sèches doit donc être soutenu en raison de son caractère agroécologique et parce qu’il concerne près de 70 % des zones arides et semi-arides de la planète.
La science attendue et reconnue
«Dans ces domaines, notre rôle est de fournir des résultats scientifiques solidesaux partenaires institutionnels, aux acteurs privés et aux organisations de la société civile », assure Jean-Daniel Cesaro. A travers la délégation française et le Comité scientifique français de lutte contre la désertification (CSFD), le chercheur a pu constater une reconnaissance croissante de la science par tous les acteurs. Ceci est démontré notamment par la pérennité de l’interface science-politique et du Comité science et technologie de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CCD), dont la mission est de fournir un aperçu scientifique de l’évolution de la désertification.
Grâce à plusieurs interventions lors d’événements parallèles, notamment lors de la journée thématique sur les systèmes alimentaires, le Cirad a pu présenterdes solutions innovantes pour restaurer les terres dégradées et soutenir les communautés locales. « L’agroécologie et le pastoralisme sont des leviers essentiels pour lutter contre la désertification exacerbée par les impacts du changement climatique. Notre objectif est de promouvoir ces pratiques de gestion durable des terres pour atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres. »précise Jean-Daniel Cesaro.
Le 17e La COP sur la désertification se tiendra en 2026 à Oulan-Bator, en Mongolie. Une rencontre à laquelle le Cirad sera présent, d’autant plus qu’elle s’inscrira dans le cadre de l’Année internationale des éleveurs et des éleveurs (IYRP).
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