Dans son rapport annuel, la Fédération française du bâtiment (FFB) alerte sur l’ampleur de la récession que traverse le secteur de la construction alors que les taux immobiliers sont de plus en plus favorables aux emprunteurs. Avec une baisse record des mises en chantier et des prévisions inquiétantes pour 2025, l’organisation professionnelle dresse un tableau inquiétant.
Taux d’emprunt constatés au 18/12/2024
Une baisse d’activité sans précédent en 2024
Selon les données de la FFB, l’activité de construction a chuté de 6,6% en volume en 2024, une contraction qui n’avait plus été observée depuis des décennies. Les logements neufs sont les plus impactés, avec une baisse vertigineuse de 21,9 %.. Les mises en chantier, estimées à seulement 253 000 unités, ont atteint un plancher historique. La FFB souligne que ce niveau est comparable à celui de 1954, mettant en avant une crise structurelle.
En détails, le logement individuel enregistre une baisse de 23,7% en volume, tandis que le collectif a baissé de 6,9%. La construction neuve non résidentielle, qui comprend des bâtiments professionnels et administratifs, a également reculé de 7,4%, pénalisée par des réductions drastiques dans les secteurs des bureaux (-22,8%) et de l’hôtellerie (-29,3%). .
Seul l’activité d’amélioration-maintenance affiche une légère hausse (+1,2%)mais la FFB tempère cet optimisme, invoquant les effets limités de la réforme MaPrimeRénov’ et le ralentissement du marché de l’immobilier ancien.
Des prévisions encore plus alarmantes pour 2025
Les projections de la FFB pour 2025 accentuent encore les inquiétudes : une baisse supplémentaire de 5,6% en volume est attendue. Les logements neufs devraient subir une nouvelle contraction de 14,2%, avec un effondrement des ouvertures de chantiers à 239 000 logements, niveau le plus bas jamais enregistré.
La FFB anticipe une poursuite de la dégradation du logement individuel (-12,6%) et un léger recul du logement collectif (-1,2%). Les nouvelles propriétés non résidentielles ne seraient pas épargnées, avec une baisse prévue de 15%.
Même le segment amélioration-maintenance, habituellement plus stable, connaît un ralentissement, avec prévision de croissance modeste à +0,9%. La FFB attribue cette stagnation à une demande affaiblie et à des aides publiques insuffisantes.
Un lourd impact sur l’emploi
Malgré une baisse de l’activité, l’emploi est resté relativement résilient en 2024, avec une baisse limitée à 2,2% (environ 30 000 postes équivalents - plein supprimés). La FFB anticipe cependant une aggravation de la situation en 2025, avec une perte estimée à 7,5% des effectifs, ce qui représenterait environ 100 000 emplois perdusprincipalement dans l’emploi salarié et temporaire.
La FFB insiste sur la nécessité de mesures d’urgence pour éviter une hémorragie de l’emploi et soutenir un secteur vital pour l’économie française. Parmi les solutions évoquées, l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ), une refonte du dispositif Pinel et une revalorisation de MaPrimeRénov’. Toutefois, l’absence de loi de finances pour 2025 pèse lourdement sur la visibilité et l’anticipation des acteurs.
Un appel à des décisions politiques fortes
Dans ce contexte, la FFB exhorte le gouvernement à réagir rapidement pour limiter les dégâts. « Si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement, nous risquons de voir s’installer une crise durable, avec des conséquences irréversibles sur l’économie et l’emploi », prévient l’organisation.
Avec des chiffres inédits et des perspectives inquiétantes, la FFB appelle à une mobilisation collective pour redresser un secteur en crise et préserver les milliers d’emplois qui y sont directement liés.
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