Le biométhane change la donne dans la production d’ammoniac, selon de nouvelles recherches. Il offre un moyen de transformer ce qui est généralement un grand émetteur de carbone en un processus neutre en carbone.
Dans une étude publiée dans One Earth, l’ingénieur environnemental Aurélian Istrate montre comment l’ajout de biométhane à la production d’ammoniac pourrait réduire considérablement l’impact environnemental. Ceci est d’autant plus important que l’ammoniac est un ingrédient clé des engrais synthétiques, essentiel à l’alimentation de milliards de personnes dans le monde.
Traditionnellement, l’ammoniac est fabriqué en extrayant l’hydrogène du gaz naturel, un processus qui libère beaucoup de carbone dans l’atmosphère. L’électrolyse utilisant des énergies renouvelables est une option, mais elle est coûteuse et peu utilisée.
L’idée d’Istrate est d’utiliser le biométhane produit à partir de déchets alimentaires et de résidus agricoles. Ce gaz renouvelable est chimiquement similaire au gaz naturel (CH4), mais la grande différence est qu’il fonctionne dans un cycle fermé du carbone. Le CO2 libéré lors de la production a d’abord été capté par la photosynthèse lors de la croissance des plantes, ce qui la rend beaucoup plus durable.
L’étude examine trois méthodes de production d’ammoniac : conventionnelle, électrolyse et biométhane. Les résultats suggèrent que la combinaison de la technologie du biométhane et de la capture et du stockage du carbone (CSC) pourrait produire de l’ammoniac neutre en carbone. Même avec un mélange de 44 % de biométhane et 56 % de gaz naturel combiné au CSC, le procédé pourrait atteindre la neutralité carbone.
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que cette méthode peut être utilisée sans nouvelle technologie. La séparation du CO2 fait déjà partie de la production de biométhane et d’ammoniac, l’infrastructure est donc déjà en place. Le biométhane constitue donc une option pratique pour réduire les émissions agricoles sans perturber l’approvisionnement en engrais.
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