François Villeroy de Galhau ajoute que « l’optionnalité doit rester ouverte quant à l’ampleur de la réduction ».
Une baisse de taux approche. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, estime que “toutes les raisons sont là” pour un « réduction des taux » lors d’une réunion des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) le 12 décembre, a-t-il déclaré dans un discours ce jeudi. « À ce jour, toutes les raisons sont réunies en faveur d’une baisse des taux le 12 décembre. L’optionnalité devrait rester ouverte quant à l’ampleur de la réduction, sur la base des données disponibles, des projections économiques et de notre évaluation des risques.a-t-il déclaré dans un discours prononcé à la Banque de France à l’occasion du 25e anniversaire du groupe de réflexion Euro 50 Group. Cette décision de baisse des taux sera prise par le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui doit se réunir le 12 décembre, après trois baisses de taux déjà décidées depuis juin.
La BCE avait fortement relevé ses taux dans le sillage de la reprise post-Covid-19 puis de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui a fait flamber les prix de l’énergie, avant de desserrer l’étau à partir de juin dernier. La plupart des économistes prévoient que la BCE décidera de nouvelles réductions lors de ses prochaines réunions, réduisant même le taux de facilité de dépôt à 2 %. Une fois revenue à ce niveau, la politique monétaire de la zone euro serait considérée comme neutre, c’est-à-dire qu’elle ne ralentirait ni ne stimulerait l’économie. « Il n’y aura, à mon avis, aucune raison de maintenir notre politique monétaire en territoire restrictif »a estimé François Villeroy de Galhau, rappelant le contexte qui devrait « se positionner durablement à 2% d’inflation »et des perspectives de croissance limitées en Europe.
Selon les estimations de la BCE et de la Banque de France, le taux neutre se situe entre 2% et 2,5%, a rappelé le gouverneur. « Autrement dit, à 3,25%, nous disposons encore d’une marge de manœuvre importante pour mettre fin à l’orientation restrictive de notre politique monétaire »il a souligné. « Faut-il aller plus loin »en dessous de ce taux neutre ? “Je ne l’exclurais pas à l’avenir, si la croissance restait atone et si l’inflation risquait de rater l’objectif par le bas”. Mi-octobre, François Villeroy de Galhau alertait sur l’existence d’un “risqué” tomber en dessous de cette barre des 2%, une inflation inférieure à 2% étant considérée comme préjudiciable à la croissance économique.
France