Le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) a tiré les leçons d’un événement tragique qui a coûté la vie à l’un des siens et a lancé une formation avec la Société de sauvetage du Québec afin que les pompiers puissent intervenir de manière sécuritaire et plus efficace sur les plans d’eau de l’île. .
«Les seuls qui avaient une formation véritablement aquatique étaient les policiers de la Sûreté du Québec transportés par hélicoptère», explique le directeur général de la Société de sauvetage du Québec (SVQ), Raynald Hawkins.
Avant aujourd’hui, les pompiers du SIM ne disposaient pas d’une formation optimale et uniforme en intervention nautique. Chaque caserne de pompiers a formé ses propres intervenants. La Société de secours du Québec et SIM ont lancé ce qu’on appelle une formation d’auto-sauvetage.
« Si nous voulons que notre personnel soit en mesure d’améliorer la sécurité des citoyens de l’île de Montréal qui profitent des plans d’eau, il faut d’abord assurer leur sécurité, puis leur permettre de se sentir en sécurité. Dans le pire des cas, c’est un pompier qui tombe à l’eau », explique Steve Rillart, chef de division des opérations spécialisées au Service de sécurité incendie de Montréal.
En réponse au décès de Pierre Lacroix
Le programme a été élaboré en réponse aux recommandations de la coroner Géhane Kamel après le décès de Pierre Lacroix. Le 17 octobre 2021, le pompier de 58 ans décède lors d’une opération de sauvetage sur le fleuve Saint-Laurent.
Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY
Les pompiers de Montréal suivent une nouvelle formation en sauvetage aquatique. Nous voyons ici des collègues simulant des mouvements de vagues avec des planches d’entraînement autour d’un pompier qui tente de tirer vers le bord. 26 juin 2024.
L’Agence QMI a participé à une journée de formation qui s’est déroulée en deux temps, en intérieur et en extérieur. Lors de notre visite, près d’une dizaine de pompiers effectuaient des exercices dans une piscine pour tester leur confort dans l’eau et affiner leurs techniques de nage. Par exemple, des collègues ont simulé des mouvements de vagues avec des planches d’entraînement autour d’un pompier qui tentait de tirer vers le bord avec une corde. D’autres se sont entraînés à sauver un mannequin sous l’eau tout en portant leur gilet de sauvetage.
Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY
Les pompiers de Montréal suivent une nouvelle formation en sauvetage aquatique. Ici, on les voit s’entraîner à sauver un mannequin sous l’eau tout en portant leur gilet de sauvetage. 26 juin 2024.
«[La formation] représente les différents niveaux de risques qui existent sur les plans d’eau autour de Montréal. Une piscine, c’est un milieu contrôlé… Après, on va dans les Grands Lacs, où on ne touche pas le fond, on va sur des plages où il y a du courant, les rivières sont des milieux qui ne sont pas contrôlés », ajoute M. Rillart.
Photo Agence QMI, MARIE-LAURENCE DELAINEY
Les pompiers de Montréal suivent une nouvelle formation en sauvetage aquatique. On les voit ici s’entraîner à maintenir leur bateau en place malgré le courant. 26 juin 2024.
Les pompiers doivent donc également exercer en eaux vives sur les plans d’eau. Nous avons assisté à une partie de la formation sur le fleuve Saint-Laurent visant à maintenir les nouveaux bateaux SIM en place près d’une bouée. « On voit le conducteur faire un protocole pour garder le contrôle de son bateau comme s’il s’approchait d’une victime. Une des compétences requises est d’approcher un obstacle, de garder le contrôle du bateau en tout temps, de la vitesse du bateau dans le courant », décrit M. Rillart.
Marie-Laurence Delainey Agence QMI
Les deux pompiers Alexandre Roy et Claude Montpetit suivent une formation de techniciens en sauvetage nautique du SIM. 26 juin 2024. Marie-Laurence Delainey Agence QMI
Des affiches de prévention seront également installées dans les 28 endroits où les Montréalais ont accès à l’eau. Chacun indiquera les risques présents ainsi que les consignes de sécurité.
Image fournie par SIM
« Au début des vacances, on va vouloir être près de l’eau, sur l’eau et dans l’eau. Avec le SIM, nous allons pouvoir réagir rapidement et intervenir si jamais cela est nécessaire », conclut M. Hawkins.
À terme, près de 300 pompiers montréalais seront formés. La formation dure 24 heures, mais comprend également une version abrégée de 12 heures pour les autres intervenants, comme les policiers, les sauveteurs ou autres premiers intervenants. La Société de sauvetage du Québec souhaite l’offrir partout au pays.
