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Sunrise devient publique : les abonnements devraient augmenter

Sunrise devient publique : les abonnements devraient augmenter
Sunrise devient publique : les abonnements devraient augmenter

Le groupe de télécommunications Sunrise est entré en bourse vendredi.Image : CLÉ DE CLÉ

Le géant des télécommunications Sunrise a réalisé vendredi l’une des plus grandes introductions en bourse mondiales de l’année. Mais les grands investisseurs se sont montrés critiques, ce qui pourrait être une mauvaise nouvelle pour les clients privés en Suisse.

18.11.2024, 11:5218.11.2024, 13:59

Stefan Ehrbar / ch médias

En Suisse, lorsqu’une entreprise entre en bourse, ses dirigeants ont le privilège de sonner la cloche. Vendredi 15 novembre à 9h01, André Krause, PDG de Sunrise, a reçu cet honneur. Il connaissait déjà cet événement : il avait participé à la première introduction en bourse de Sunrise en 2015, à l’époque en tant que directeur financier. En 2020, le groupe technologique londonien Liberty Global a racheté Sunrise et radié l’entreprise de la bourse :

« Cette fois, nous comptons rester cotés plus longtemps »

André Krause

Avec un prix d’entrée de 44,75 francs suisses dans un environnement boursier plutôt morose, André Krause peut être satisfait. Cela représente une capitalisation boursière de près de 3,2 milliards de francs, faisant de Sunrise l’une des plus grandes introductions en bourse de l’année au monde.

Des critiques ont toutefois été émises quant aux modalités de l’opération. Tous les actionnaires n’ont pas été traités de la même manière. Les actionnaires de Liberty Global, l’ancien propriétaire de Sunrise, reçoivent pendant environ neuf mois des actions actuellement négociées à la bourse technologique américaine Nasdaq avant de pouvoir être converties en actions Sunrise cotées à la SIX (bourse suisse).

Pas de hausse des prix attendue

Pour les principaux actionnaires de Liberty, John Malone et Mike Fries, une catégorie spéciale d’actions avec des droits de vote dix fois plus élevés a été créée. Ces actions ne sont pas cotées en bourse, ce qui permet à Malone and Fries de conserver environ 30 % des droits de vote de Sunrise.

Même si cette pratique n’est pas illégale, elle n’est pas non plus exemplaire. De nombreux investisseurs considèrent le principe « une action, une voix » comme essentiel car il garantit l’égalité entre les actionnaires. Dans une interview avec le Journal professionnelles représentants des investisseurs institutionnels ont critiqué ce projet, affirmant quecela pourrait rendre l’action Sunrise moins attrayante. Sunrise défend cette structure en affirmant qu’elle garantit “la continuité grâce à des actionnaires principaux bien positionnés”.

Les investisseurs ne doivent pas s’attendre à une hausse des prix. L’évolution de l’action Swisscom, numéro un des télécommunications en Suisse, est un bon indicateur : son cours stagne depuis des années. Le marché suisse des télécommunications est saturé et aucune innovation majeure n’est en vue. Toutefois, les revenus sont prévisibles et les barrières à l’entrée sont élevées, ce qui rend les actions de télécommunications attrayantes pour les investisseurs conservateurs.

La fin de la guerre des prix ?

Pour attirer ses actionnaires, Sunrise mise, comme Swisscom, sur des dividendes élevés. Sunrise s’attend à un rendement en dividendes d’au moins 4%bien au-dessus de la moyenne historique de la bourse suisse, qui se situe autour de 3%. L’entreprise prévoit d’allouer cette année 240 millions de francs à ces dividendes, soit une grande partie de son cash-flow libre, estimé à environ 360 millions de francs.

Pour les clients suisses, cette introduction en bourse ne promet rien d’excitant. Sunrise devra d’abord se concentrer sur le remboursement des dettes imposées par Liberty Global lors du rachat. L’objectif de la direction sera probablement d’améliorer la rentabilité, notamment via des prix plus élevés pour les produits personnalisés. La conquête de parts de marché auprès des clients privés deviendra sans doute moins une priorité. Sunrise a déjà commencé à se retirer de la guerre des prix.

Il en va de même pour Swisscom. L’opérateur de télécommunications semi-public s’est concentré ces derniers mois sur l’amélioration de sa rentabilité, acceptant la perte de parts de marché sur sa marque principale alors que les clients sensibles aux prix se tournent vers d’autres options. “C’est acceptable”, a déclaré en février son PDG Christoph Aeschlimann. Médias CHéditeur Watson. Par ailleurs, Swisscom pourrait bientôt devoir mobiliser des ressources pour l’acquisition de Vodafone Italia.

Cela laisse Salt, numéro trois sur le marché. Cette société, détenue par l’investisseur français Xavier Niel, joue le rôle de casseur de prix et a récemment gagné des parts de marché. Cependant, dans un oligopole comme le marché suisse des télécommunications, même Salt n’a aucun intérêt à proposer des prix plus bas que nécessaire.

La période des abonnements mobiles et Internet de plus en plus abordables pourrait donc toucher à sa fin.

 
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