Une ancienne secrétaire d’une clinique médicale de Montréal accusée d’avoir fraudé ses patrons âgés devra leur rembourser 400 000 $ pour avoir perçu le loyer qui leur était dû, pris sur leurs comptes bancaires et obtenu un prêt en les menaçant.
Dès son embauche à la clinique médicale Pie-IX en février 2019, Thi Phuong Mai Tran a cherché à se rendre indispensable en multipliant les tâches, dont certaines n’étaient pas obligatoires.
Elle est rapidement perçue comme « une future gestionnaire » de la clinique médicale par le Dr Ngoc Lang Nguyen et sa compagne Thi Mai Trinh Phan, qui occupait jusqu’alors ce poste.
L’affiche annonçant la Clinique médicale Pie-IX apparaît toujours sur l’immeuble situé sur le boulevard du même nom, à Montréal.
Photo Martin Chevalier
Le couple de personnes âgées n’était pas très doué en technologie, Mmoi Phan n’a même pas d’adresse e-mail.
Deux mois après son arrivée, Tran a mentionné au Dr Nguyen que sa compagne « effectuait mal ses tâches et qu’elle pouvait les accomplir beaucoup mieux qu’elle », mentionne-t-on dans le jugement récemment rendu au palais de justice de Montréal.
Le propriétaire de la clinique depuis 1983 demande alors à M.moi Phan doit abandonner ses fonctions et les transférer au nouvel employé.
Divers transferts
A ce moment, Dr Nguyen ne savait pas que Thi Phuong Mai Tran avait déjà commencé à se verser des salaires plus élevés que ceux convenus lors de son embauche.
Elle a ensuite obtenu un accès électronique à tous les comptes bancaires de la clinique située dans le quartier Saint-Michel, ainsi qu’aux comptes personnels du couple et de leurs enfants. Pour ce faire, elle s’est présentée comme leur fille à la succursale de l’institution financière.
En seulement un an, Tran s’était également approprié 50 000 $ de loyer perçu auprès d’un dépanneur et d’une bijouterie qui occupaient des locaux appartenant au D.r Nguyen.
Thi Phuong Mai Tran s’est approprié 50 000 $ de loyer perçu auprès d’un dépanneur et d’une bijouterie qui occupaient des locaux appartenant au Dr Nguyen.
Photo déposée au tribunal
Elle a également obtenu un prêt de 200 000 $ « en exerçant des pressions indues » alors qu’elle entretenait une relation intime avec son patron. L’argent provenait du compte joint du D.r Nguyen et de M.moi Phan.
Cette dernière avait accordé le prêt après que Tran ait « menacé de provoquer le départ de tous les employés pour provoquer ainsi la faillite de la Clinique », indique-t-on dans le jugement.
Thi Phuong Mai Tran avait reçu un virement bancaire de 200 000 dollars de la part de ses patrons d’alors.
Photo déposée comme preuve au tribunal
Tran, qui affirmait avoir reçu un don, en a cependant rapidement remboursé le quart.
«Cette somme de 50 000 $ provient probablement d’argent liquide versé par certains locataires commerciaux et empoché par Tran», a souligné le juge Andres C. Garin.
Tran avait même transféré directement 27 400 $ de différents comptes bancaires vers le sien.
Fraude découverte
Deux enfants du couple ont finalement découvert le pot aux roses lorsqu’ils ont constaté que des sommes avaient disparu des comptes destinés à payer leurs études à l’étranger.
La police de Montréal a été alertée et a arrêté Tran le lendemain.
Dans son sac à main, les agents ont trouvé 10 000 dollars en espèces et des photocopies des pièces d’identité de Ngoc Lang Nguyen, est-il mentionné dans le jugement civil.
Thi Phuong Mai Tran, 46 ans, a été accusée de fraude en 2021 et attend toujours son procès pénal, prévu au printemps prochain.
Mais entre-temps, elle devra rembourser à son ancien patron et à sa famille plus de 273 000 $ de dommages et intérêts, en plus de payer des frais extrajudiciaires qui s’élèvent à près de 150 000 $. La clinique a depuis fermé ses portes.
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