les questions qui agacent à la veille de l’assemblée générale

les questions qui agacent à la veille de l’assemblée générale
les questions qui agacent à la veille de l’assemblée générale

L’assemblée générale du groupe Casino qui se tiendra ce mardi 11 juin à la Maison de la mutualité au 5ème quartier de Paris. Sera-t-elle aussi mouvementée que celle de Carrefour qui s’est déroulée sous les huées des syndicats le 24 mai ? Didier Marion, porte-parole de l’intersyndicale constituée il y a plusieurs mois alors que le distributeur stéphanois était dans la tourmente, sera là, tout comme les actionnaires, qui ont de quoi être mécontents compte tenu des sommes qu’ils ont perdues.

Autour du stand, pas de gardes du corps comme à l’époque du précédent PDG, Jean-Charles Naouri. Philippe Palazzi, officiellement aux commandes depuis le 28 mars, sera accompagné de Angélique Cristofari, le nouveau directeur financier débauché chez Louis Delhaize, pour présenter les résultats de l’année 2023. » La nouvelle stratégie sera connue en septembre », explique l’entourage de Philippe Palazzi. Evidemment, autant d’interrogations et d’inconnues demeurent autour de l’avenir du nouveau Casino, réduit à 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 8 600 magasins (Monoprix, Franprix et proximité).

Le PSE doit démarrer à partir du 7 septembre

D’ici septembre, les discussions autour du plan social doivent être finalisées. Démarrées le 6 mai, elles durent quatre mois et concernent huit entreprises : DCF (Distribution Casino France), Easydis (logistique), Casino Services, AMC (la centrale d’achat où résident environ 300 salariés), IGC (Immobilière Groupe Casino), Campus Casino. pour la formation et enfin les sièges de Monoprix, à Clichy-la-Garenne, et Franprix, à Vitry-sur-Seine. Au total, 10 % des effectifs doivent être supprimés, ce qui se répartit entre 1 293 réductions nettes obtenues grâce à la mutualisation entre siège et 1 974 dans les 26 magasins sans repreneur et les quatre entrepôts qui ferment. C’est ce qui a été annoncé le 24 avril.

Pour sauver 1 010 emplois au siège historique du groupe à Saint-Etienne, enjeu politique majeur, les nouveaux dirigeants de Casino entendent mutualiser les activités comme la paie, l’informatique et la comptabilité, gérées jusqu’ici par chacune des entités. ” Pour Saint-Etienne, c’est très bien, reconnaître Didier Marion, également délégué syndical CFE-CGC. Mais moins pour les salariés de Monoprix et Franprix concernés. Et pourquoi les services mutualisés de Cdiscount à Bordeaux ne sont-ils pas visés ? » Les discussions portent actuellement sur les positions, les critères, les mesures de soutien et les compensations supra-légales, jugées insuffisantes par certains. ” La direction offre un maximum de trois mois d’indemnisation supra-légale », s’offusque Estelle Silbermann, déléguée CFDT. De son côté, la direction souligne que « les discussions avancent positivement dans plusieurs des huit entités « .

Loyers élevés pour entrepôts sous-optimisés et magasins vides

A Clichy-la-Garenne, siège de Monoprix, 103 salariés sur un total de 1 100 sont concernés, ce qui équivaut à 9 % de la masse salariale. La paie sera internalisée à Saint-Etienne. ” Pour le siège, c’est une première »commentaires Patricia Virfolet, déléguée syndicale CFDT, qui précise que l’ancienneté des salariés est élevée. A Vitry-sur-Seine, siège de Franprix, les suppressions de postes concernent 80 salariés sur un total de 1.000.

Enfin, les quatre entrepôts qui ferment (Gaël, près de Rennes, Limoges, Besançon et Toulon) employaient 760 salariés selon Didier Marion. Ce dernier s’interroge sur les huit autres entrepôts dont certains lui semblent sous-optimisés. “ Prenez celui de Montbartier, dans le Tarn-et-Garonne : ses 35 000 m² ne seront pas exploités en totalité, mais Casino continuera de payer d’énormes loyers « . Au total, selon lui, les loyers s’élèvent à 7,5 millions d’euros. Le 5 juin, la cour d’appel de Paris a demandé la réouverture des débats sur les propositions sur le volet social. Elle a répondu à l’appel lancé début mars par le CSCE (Comité central social et économique) sur la procédure de sauvegarde accélérée. Une nouvelle audience est prévue le 27 juin.

26 magasins sans repreneur, 53 supermarchés franchisés et 75 magasins vendus à fin juin

Au-delà des négociations en cours sur le plan social, il reste à ce jour 26 magasins sans repreneur, dont LSA a publié la liste en avril dernier, pour lesquels la nouvelle direction cherche une solution d’ici septembre, faute de quoi les 1 200 à 1 500 salariés qui travaillent S’y ajouteront les PSE actuels, mais aussi une cinquantaine de franchisés. 53 précisément, dont 37 en franchise et 16 en gestion locative. Tous ont été mis à la poubelle en janvier chez les trois repreneurs, Intermarché, Auchan et Carrefour.

Casino nous a fait découvrir Intermarché en mars, explique un locataire-gérant situé en Bretagne. Nous attendons le montant du fonds de commerce et le montant du loyer pour conclure avec une autre enseigne. A savoir Intermarché. De son côté, Casino avance que « plus de la moitié sont déjà en discussions avancées avec les acheteurs « . Le couperet tombera le 26 septembre, date de fin de livraison des marchandises aux locataires-gérants et franchisés, date également de la mise en place d’une nouvelle organisation logistique axée sur la proximité.

Enfin, 75 hypermarchés et supermarchés n’ont pas encore été officiellement repris par Intermarché et Auchan (ceux de la troisième vague de transferts). Ce dernier aura les clés fin juin pour un basculement prévu mi-juillet. Ces 75 derniers pèsent encore sur les comptes, tout comme les 26 magasins sans repreneurs, avec des rayons vides et des loyers élevés. Ceux qui ont consulté les dossiers pointent un niveau de loyer quasi prohibitif. Philippe Palazzi avait prévenu dès sa prise de fonction : sa première préoccupation est de sauver à court terme l’entreprise, plombée par une dette nette de 1,5 milliard d’euros, à laquelle s’ajoutent les pertes subies par chacun. ces magasins toujours au sein du groupe, sans compter les 300 millions d’euros de charges fiscales et sociales dus à Bercy. Bref, le moment de vérité sera en septembre.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Apple, Berkshire Hathaway, KKR… les valeurs à suivre aujourd’hui à Wall Street
NEXT Le salon automobile de Genève sabordé face à la baisse d’intérêt des constructeurs