Il n’aurait pas dû proposer de relations sexuelles orales dans un avion suisse

Il n’aurait pas dû proposer de relations sexuelles orales dans un avion suisse
Il n’aurait pas dû proposer de relations sexuelles orales dans un avion suisse

En 2023, un passager a trouvé un jeune homme séduisant dans un avion suisse et lui a proposé de lui faire une fellation. Il a refusé et la situation a dégénéré. Le Tribunal pénal fédéral s’est penché sur l’affaire.

11.11.2024, 14:5211.11.2024, 16:37

Kari Kälin / ch médias

Il y a beaucoup de monde dans l’avion et on ne peut pas toujours choisir ses compagnons de siège. La plupart du temps, ce n’est pas un problème. Mais il en était autrement dans un avion suisse qui a atterri à Zurich le 25 avril 2023. À tel point que la police cantonale zurichoise a dû intervenir.

Tout cela est dû à un homme plus âgé qui trouvait son jeune voisin attirant. Ils parlent de drogue, de vie nocturne et enfin de sexe. L’homme plus âgé révèle qu’il est gay. Là, il recherche le contact physique, d’abord avec les jambes, puis il caresse le bras de son voisin et lui demande s’il peut le « sucer » et lui lécher les pieds. Le plus jeune est hétérosexuel et se défend : “Stop !” Mais le harceleur n’est pas impressionné :

“Allez, gamin, tu ne l’as jamais essayé auparavant.”

Le jeune homme en a assez. Il parle au personnel de cabine et obtient un nouveau siège. Le vieil homme le suit et lui attrape le bras. Après une altercation, il tombe au sol. Il s’est alors saisi d’une bouteille d’eau en PET, s’est levé et s’en est servi pour frapper le jeune homme au visage. Les membres de l’équipage rédigent un rapport pour le « Passager indiscipliné ». C’est ainsi qu’on appelle les passagers indisciplinés dans le jargon de l’aviation.

Comme dans cette affaire récente ????

Le Ministère public fédéral est compétent pour les comportements punissables à bord des avions. Par ordonnance pénale, il a condamné l’homme le 24 octobre à 900 francs d’amende pour harcèlement sexuel à répétition et à des agressions qu’il n’a pas acceptées. Six mois plus tard, la chambre criminelle du Tribunal pénal fédéral a confirmé la sanction. Elle considère que les déclarations du jeune homme sont concordantes et que celles du condamné sont contradictoires.

Un exemple : immédiatement après l’atterrissage, l’accusé a nié avoir dit à son voisin de siège qu’il était homosexuel. Lors de son interrogatoire devant le Ministère public fédéral, il a reconnu avoir partagé cette information.

Après l’ordonnance pénale, l’agresseur a également contesté le jugement du Tribunal pénal fédéral. Il est intéressant de noter que son appel contient ses premiers aveux. Mais en même temps, il relativise son acte : il n’aurait fait de mal à personne, fait preuve d’un peu de lucidité, mais n’a aucun remords. Il estime que l’amende est trop élevée et que les faits n’ont pas été présentés correctement.

L’alcool est souvent la cause

Dans son arrêt du 16 octobre, la Chambre d’appel du Tribunal pénal fédéral a confirmé la décision du tribunal inférieur ; elle a établi de manière non arbitraire la culpabilité de l’agresseur. Outre l’amende, l’homme doit payer des frais de procédure de 3’177 francs. Ce n’est pas une mince affaire pour lui ; il a une dette de près de 29 000 francs. Il a expliqué son comportement inapproprié par un « black-out » ; il était ivre pendant le vol.

L’alcool est souvent en cause lorsque le personnel de cabine doit signaler des incidents comme celui-ci. D’autres raisons de signaler sont, par exemple, le fait de fumer dans les toilettes ou le non-port de la ceinture de sécurité, comme l’explique un porte-parole de l’Office fédéral de l’aviation civile. En tête de liste figurent les cas de « non-respect des instructions du personnel de cabine » et de violences verbales. Autre fait notable : les agents de bord doivent de plus en plus appeler la police en raison de passagers agressifsen Suisse et à l’étranger.

Les compagnies aériennes doivent signaler à la Confédération les incidents impliquant des passagers ne respectant pas les règles de comportement à bord. Cela s’est produit 1 347 fois en 2023 – dont quinze cas de harcèlement sexuel. Jusqu’au 6 novembre de cette année, les compagnies aériennes suisses ont déjà enregistré plus d’incidents (1458) impliquant des passagers récalcitrants que sur l’ensemble de l’année dernière. Huit fois, il s’agissait de harcèlement sexuel. Un comportement indécent à bord entraîne généralement des poursuites pénales et de lourdes amendes.

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Traduit et adapté de l’allemand par Léa Krejci

 
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