Amateurs de boissons sucrées, attention à votre portefeuille. La taxe sur les sodas, déjà en vigueur depuis 2012, pourrait bien augmenter sensiblement, ce qui devrait avoir un impact non négligeable sur le prix des produits.
Les sénateurs ont voté jeudi 21 novembre une augmentation de cette taxe, rapporte Public Sénat, qui va jusqu’à tripler sa valeur pour certains produits contenant le plus de sucres ajoutés : colas, boissons aux fruits, à base de cacao, café, thé ou sirop. , limonades, tonics, mais aussi certaines boissons à base de lait animal ou végétal.
Une forte hausse pour les produits les plus sucrés
Alors que l’Assemblée nationale avait déjà enregistré une augmentation, les sénateurs sont allés plus loin avec une augmentation du barème de la première tranche, et surtout une très forte augmentation pour la tranche des produits les plus sucrés ajoutés.
Concrètement, pour la première tranche, c’est-à-dire en dessous de 5 kg de sucre ajouté par hectolitre, soit 5g pour 100g, les industriels devront s’acquitter d’une taxe de 4 euros par hectolitre, contre 3,79 euros en moyenne avec le prix actuel, soit 4 cents contre 3,79 cents le litre auparavant.
Coca-Cola, Lipton, Schweppes… ces produits concernés
Le Lipton au thé glacé à la pêche contient 3g de sucres pour 100g, il se situe donc dans la première tranche. Si la proposition des sénateurs est adoptée, la taxe passera de 3,79 centimes à 4 centimes le litre, pour un produit qui coûte environ 1,20 euro le litre dans les grandes surfaces.
Pour la deuxième tranche, intermédiaire, la taxe triple presque. Il passe à 21 euros pour les boissons contenant entre 5 et 8 kg de sucre ajouté par hectolitre, contre 7,30 euros en moyenne actuellement, soit 21 centimes contre 7,3 centimes le litre actuellement.
Le schweppesGoût tonique ou agrumes, contient 5,8g de sucre pour 100g. De 7,3 centimes, la taxe passera à 21 centimes le litre pour un produit qui coûte actuellement environ 1,20 euro le litre dans les grandes surfaces.
Le sirop Tesseire à la grenadine Contient 6 g de sucres pour 100 g, il fait également partie de la deuxième tranche, avec une taxe qui passerait de 7,3 centimes à 21 centimes le litre pour un produit coûtant près de 5 euros le litre.
Le Oasis tropicale contient 6,6 g de sucres pour 100 g, et fait également partie de la tranche qui verrait, si la proposition des sénateurs est adoptée, une augmentation de la taxe qui passerait de 7,3 centimes à 21 centimes le litre. Le produit coûte environ 1,40 euros le litre.
Pour la dernière tranche, c’est-à-dire au-delà de 8 kg de sucres ajoutés par hectolitre, soit 8g pour 100g, la taxe passe à 35 euros par hectolitre, contre 17,70 euros en moyenne aujourd’hui, soit 35 centimes le litre contre 17,7 centimes auparavant. .
Le Coca Colala boisson phare qui contient 10,6 grammes de sucre pour 100 mg fait donc partie de cette dernière tranche et devrait voir sa taxe soda par litre passer de 17,7 centimes d’euros le litre à 35 centimes d’euro le litre. En moyenne le prix du litre tourne autour de 1,30 euros selon les grandes surfaces.
Le jus d’orange sans pulpe de la marque Jokerqui contient 8,2 g de sucres, la hausse serait la même : de 17,7 centimes d’euro le litre à 35 centimes d’euro le litre, pour un produit qui coûte environ 1,80 euro le litre.
Concurrent du Joker, jus d’orange sans pulpe Tropicana contient 8,9 g pour 100 g et connaîtra la même augmentation, alors que le produit coûte en moyenne 2,20 euros le litre.
Même sanction pour l’une des marques préférées des enfants, Caprisundont la boisson Tropicale contient 8g de sucres pour 100g. La taxe passerait de 17,7 centimes d’euro le litre à 35 centimes d’euro le litre, pour un produit qui coûte environ 1,80 euro le litre.
La taxe sur les édulcorants a également augmenté
Reste à savoir dans quelle mesure les marques décideront de répercuter la hausse des taxes sur le prix payé par le consommateur, ou si elles préféreront tenter de réduire le taux de sucre dans leurs boissons.
Ils ne pourront pas compter sur une augmentation des édulcorants puisque dans le même temps, le Sénat a adopté une augmentation de la taxe sur les édulcorants de synthèse, avec un nouveau barème progressif : 4,50 euros par hectolitre pour les boissons contenant jusqu’à 120 milligrammes d’édulcorants par litre, et 6 euros par hectolitre au-delà de cette concentration.
Un enjeu budgétaire et de santé publique
Plusieurs sénateurs ont proposé d’inclure également les produits agroalimentaires contenant du sucre ajouté, comme les aliments pour bébés ou les plats préparés, dans le cadre de cette taxe sur les sodas. Si la ministre s’est dite favorable à l’ouverture d’une discussion sur l’utilisation du sucre dans l’industrie agroalimentaire, elle a estimé en revanche qu’il était techniquement impossible d’étendre la taxation des boissons sucrées à l’ensemble des produits transformés, au risque de provoquer de nombreux effets secondaires, rapporte Public Sénat.
Une idée qui avait divisé l’Assemblée dans le camp du soutien à Michel Barnier. Au-delà de l’intérêt budgétaire pour le gouvernement, la taxe sur les sodas a rapporté 443 millions d’euros en 2023, le ministre de la Santé a défendu une mesure de santé publique avec l’augmentation de la taxe sur les sodas : « Je pense que « nous avons une épidémie très inquiétante de type 2 diabète et obésité, avec un coût pour l’Assurance maladie (…) Il faut vraiment réguler ça», a défendu Geneviève Darrieussecq, rapporte Public Sénat.