Le premier trimestre a été synonyme d’un arrêt de la croissance des ventes pour Porsche, dont les ventes mondiales ont chuté de 4 %. Ceci est particulièrement marqué en Chine où Porsche souffre face à une concurrence nationale accrue. Mais la faute n’en incombe pas entièrement à la marque et à ses distributeurs : la Chine est en pleine crise immobilière et cela pèse sur les ménages chinois et leur pouvoir d’achat. Un séisme qui touche donc le secteur automobile et particulièrement les marques étrangères, allemandes en tête.
La baisse des ventes en Chine a débuté l’an dernier pour Porsche (-15%), sur un marché crucial qui représentait jusqu’il y a peu un quart des ventes mondiales du constructeur. Pire : le premier trimestre 2024 s’est soldé par une baisse des ventes de 24 %, toujours en Chine. Même constat aux Etats-Unis où les ventes sont en berne. Seules l’Allemagne et l’Europe sauvent les meubles pour Porsche en ce début d’année.
La colère commence alors à monter parmi les distributeurs chinois désemparés, au point que Porsche doit envoyer sur place le directeur commercial, Detlev von Platen, pour rassurer les concessionnaires et trouver des solutions.
Le problème Macan
Le fait est que le développement de logiciels coûte cher pour Porsche. Le département recherche et développement, toujours très important pour l’allemand, engloutit des sommes de plus en plus importantes. 13,4 % du budget de Porsche est désormais alloué à la R&D contre 8,1 % l’année dernière. Conséquence directe, puisque les investissements en recherche augmentent, la rentabilité diminue, passant même en dessous de 15 %. Une valeur plutôt inhabituelle pour Porsche.
La sortie du Macan pourrait donner un peu de répit à Porsche mais elle devrait avoir du mal à suivre les volumes du modèle thermique qui tirera sa révérence durant l’été. Et pendant ce temps, les ventes de Taycan chutent fortement : les clients attendent que le restylage soit disponible. Dernier élément de contrariété pour le constructeur : si l’introduction en bourse s’était bien déroulée avec un pic à plus de 120 € par action en 2023, depuis, c’est une accalmie avec une valeur oscillant autour de 75 €. Porsche espère cependant connaître une année 2025 plus ensoleillée avec l’arrivée et les livraisons de nouveaux produits.
