« Le vrai problème, c’est qu’il n’y a plus de banquiers qui ouvrent la bouche »

« Le vrai problème, c’est qu’il n’y a plus de banquiers qui ouvrent la bouche »
« Le vrai problème, c’est qu’il n’y a plus de banquiers qui ouvrent la bouche »

« Les Flamands monopolisent tous les postes un peu techniques du type logistique. Et c’est vrai qu’ils apportent de la professionnalisation »nous explique un ancien cadre supérieur.

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Un ancien employé de CBC a vécu de près ce changement du régime de gestion flamand lorsque les activités bruxelloises de CBC sont entrées dans le giron de KBC. « On nous a imposé des objectifs en matière de suivi et de reporting. Les Flamands sont beaucoup plus pointilleux sur les procédures, sur les horaires, notamment pour la pause déjeuner. Ils privilégient la consultation plutôt que la confrontation. Lorsqu’ils doivent prendre des vacances, ils réfléchissent d’abord à la manière dont cela peut perturber les opérations internes. C’est une autre façon de travailler. Le résultat n’est pas négatif. Au contraire, nous avons gagné plus d’argent. nous étions du côté de KBC”témoigne ce banquier.

Mesures néfastes

Le recueil de témoignages montre donc clairement que la flamandisation n’est pas le sujet qui préoccupe les francophones.

Le silence des banquiers est aussi lié aux centres de décision qui partent à l’étranger. A Paris pour BNP Paribas Fortis et à Amsterdam pour ING.

Pour un ancien directeur de banque, « le vrai problème c’est qu’il n’y a plus de dirigeants qui ouvrent la bouche » face aux nombreuses mesures néfastes prises par les gouvernements successifs. Et de citer les règles drastiques de lutte contre le blanchiment qui obligent les banquiers à jouer le rôle de « flics du fisc » et les taxes bancaires qui “fondre” bénéfices bancaires. “Personne ne bronche, alors que dans les années 80 et 90, il y avait de grandes personnalités du monde bancaire qui participaient aux débats de société.” Et de citer l’exemple de Marc Raisière, le CEO de Belfius, qui aurait reçu plusieurs appels téléphoniques de membres du gouvernement lorsqu’il a osé critiquer à mots voilés les conditions de l’obligation d’État, à ses yeux, trop avantageuses par rapport à comptes à terme. On lui aurait fait comprendre qu’il avait intérêt à garder le silence s’il voulait remporter la présidence de Belfius. Depuis, nous n’avons plus de ses nouvelles…

Centres de décision

Le silence des banquiers est aussi lié au déplacement des centres de décision à l’étranger. A Paris pour BNP Paribas Fortis et à Amsterdam pour ING. « Les comités de direction doivent appliquer la stratégie souhaitée par la maison mère »explique une autre Source. Avec un actionnaire étranger, “il est de plus en plus compliqué de maintenir la liberté d’expression et d’action”» confirme une personne qui a vécu cette situation de près.

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Un autre banquier pointe du doigt « un monde d’un seul type», qui souffre de son manque de femmes aux postes élevés. « Pour avoir une conversation équilibrée dans un comité de direction, il faut des profils complémentaires »insiste-t-il.

Contrairement au secteur des assurances où deux grandes institutions sont dirigées par des femmes (Heidi Delobelle pour AG et Hilde Vernaillen pour P&V), le secteur bancaire reste très dominé par les hommes. « J’ai cherché une femme pour intégrer le comité exécutif, sans succès. Il est plus facile d’en recruter un dans le secteur des assurances que dans les banques.”note un dirigeant. Mais sans pouvoir donner d’explication…

 
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