Quand cesse-t-on d’être un bon ou un mauvais élève ? Peut-être jamais. Les établissements d’enseignement supérieur, ceux-là mêmes qui distribuent notes à des millions d’élèves, se déroulent également après les félicitations. Dans leur cas, les bons points ne sont pas attribués par des professeurs, mais par des organismes de classement – le plus souvent les médias.
Les écoles de commerce semblent particulièrement accrochées aux verdicts de ce capitalisme académique. Ainsi, dans les jours précédant la publication de son classement des grandes écoles de commerce, L’étudiant devient un bureau de plaintes. Insatisfaits de leur résultat, obtenu sous embargo, plusieurs réalisateurs ont exprimé leur désarroi : certains étaient au bord des larmes, d’autres menaçaient d’abandonner le classement. « Nous recevons beaucoup d’appels à ce sujet. Les écoles veulent glaner des informations. Ils n’aiment pas perdre leur place, ça fait des vagues. »confirme Kira Mitrofanoff, responsable des classements du magazine Défis.
A l’inverse, quand les nouvelles sont bonnes, ” LE écoles de commerce sortez le champagne »assure Leo Cremonezi, éditeur de classements (« gestionnaire de classement ») pour le Temps Financier (FT), le quotidien le plus prescriptif sur le sujet et le plus influent dans ce petit écosystème. ” LE classementsc’est du marketing libre, et le marché est très compétitif en France »précise le statisticien.
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Chaque année, le journal britannique publie son classement des meilleurs masters en management au monde. En 2024, six écoles françaises – HEC, Insead, Edhec, ESCP, EM Lyon, Essec – figurent dans le top 10. Andrew Jack, rédacteur en chef éducation de FTs’en amuser : « La France, tout un paradoxe ! C’est un pays à la réputation de gauche et anticapitaliste, mais pourtant l’une des meilleures écoles de commerce au monde. » Ils renvoient le compliment. ” Le FT est aux écoles de commerce ce que Shanghai est aux universités : une référence mondiale et une vitrine exceptionnelle »résume Léon Laulusa, directeur général de l’ESCP.
« Un outil marketing exceptionnel »
A l’ESCP, trois statisticiens sont chargés de collecter les données et de répondre aux questions des différents classements, explique Léon Laulusa : « Chaque école dispose d’une équipe dédiée à classements. » D’autant que les classements, nés dans les années 1980 avec une approche nationale, ont pris de l’ampleur avec le processus de Bologne, qui prône l’harmonisation des différents systèmes d’enseignement supérieur européens.
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