La Réserve fédérale américaine a abaissé jeudi ses taux d’un quart de point de pourcentage comme prévu, se félicitant de la baisse de l’inflation et de l’apaisement du marché du travail.
Cette nouvelle baisse, qui place les taux dans une fourchette de 4,50 à 4,75%, intervient après une autre baisse d’un demi-point en septembre, la première depuis mars 2020.
La décision a été prise à l’unanimité par les 12 membres votants du comité de politique monétaire de la Fed, le FOMC.
Leur réunion a débuté mercredi – et non mardi comme c’est habituellement le cas – en raison de l’élection présidentielle remportée par le républicain Donald Trump.
Les conditions du marché du travail s’améliorent globalement depuis plusieurs mois, après une période de pénurie de main d’œuvre qui a contribué à faire monter les prix.
Quant à l’inflation, que la Fed a fait baisser en augmentant les taux pour ralentir la demande, elle a progressé vers le retour à l’objectif de 2 %, […] mais reste élevé
.
Il est tombé en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, à 2,1% sur un an, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed.
Pour la ralentir, la Réserve fédérale américaine a relevé ses taux à leur plus haut niveau depuis le début des années 2000, et les a maintenus à ce niveau pendant plus d’un an, jusqu’en septembre.
Le bâtiment de la Réserve fédérale américaine à Washington. (Photo d’archives)
Photo: Reuters / Kevin Lamarque
Vers l’inconnu avec le retour de Donald Trump
Donald Trump a promis d’imposer des hausses généralisées des droits de douane, ce qui risque de provoquer un rebond de l’inflation.
Le résultat des élections a réduit la possibilité d’une nouvelle baisse lors des prochaines réunions
estiment Samuel Tombs et Oliver Allen, économistes pour Panthéon Macroéconomie.
Le résultat de l’élection présidentielle américaine, qui a vu la victoire de l’ancien président Donald Trump, n’aura pas d’impact. pas d’effet à court terme
sur les décisions prises par la banque centrale américaine en matière de politique monétaire, a assuré jeudi le président de l’institution, Jerome Powell, lors d’une conférence de presse.
Nous ne savons pas quel sera le calendrier ni le type de réformes et donc non, nous ne savons pas quels pourraient être leurs effets sur l’économie. Nous ne devinons pas, nous ne spéculons pas, nous ne présumons pas.
Des relations tumultueuses
Jerome Powell, choisi en 2012 par l’ancien président démocrate Barack Obama pour rejoindre le Conseil des gouverneurs de la Fed, a été promu président en 2018 par Donald Trump.
Il a cependant ensuite critiqué avec véhémence les actions de la Fed et de son président, indépendant du pouvoir politique, car ils n’ont pas baissé les taux suffisamment à son goût.
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Le président Donald Trump et Jerome Powell lors de sa nomination à la présidence de la Réserve fédérale américaine en novembre 2017. (Photo d’archives)
Photo : Reuters/Carlos Barria
Malgré cette relation tumultueuse et sa volonté d’influencer les décisions de la Fed, Donald Trump a signalé en juillet qu’il pourrait laisser Jerome Powell effectuer la fin de son mandat à la tête de la Fed, en 2026.
Jerome Powell a également assuré jeudi qu’il ne démissionnerait pas si le président Donald Trump le lui demandait. Non
M. Powell a simplement répondu lorsque les journalistes lui ont demandé s’il pensait qu’il serait légalement obligé de partir si le président le lui demandait.
Il pourrait même rester gouverneur de la Fed jusqu’en 2028, ces deux mandats ayant des durées distinctes.
Une activité économique solide depuis plusieurs mois
Washington a récemment publié une série d’indicateurs qui démontrent une activité économique solide, mais qui s’éloigne de l’euphorie post-Covid.
D’une manière générale, l’économie américaine semble assez résiliente et le marché du travail reste très bon
a déclaré Jim Bullard, ancien président de la Fed de Saint-Louis.
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La croissance du PIB au troisième trimestre a déçu, mais reste presque deux fois plus forte que celle de la zone euro, à 2,8% en rythme annualisé.
Photo : iStock / bienvenue
Toutefois, la création d’emplois en octobre a été au plus bas depuis décembre 2020, en raison des ouragans qui ont frappé le pays et de plusieurs grèves, notamment chez Boeing.
Pour Jim Bullard, aujourd’hui doyen de la Daniels School of Business de l’Université Purdue, la Fed a atteint un atterrissage en douceur
: une baisse de l’inflation sans provoquer de récession.
La Réserve fédérale n’a pas mis à jour ses prévisions économiques cette fois-ci. Ils seront mis à jour en décembre.
Outre-Atlantique, la Banque d’Angleterre (BoE), qui s’est également réunie jeudi, a abaissé son taux directeur d’un quart de point, pour la deuxième fois cette année, à 4,75 %.