Comment le géant Airbus accompagne le développement de l’industrie aéronautique au Maroc

Comment le géant Airbus accompagne le développement de l’industrie aéronautique au Maroc
Comment le géant Airbus accompagne le développement de l’industrie aéronautique au Maroc

En cette matinée ensoleillée, l’usine Airbus Atlantic Maroc Composite, située dans la zone industrielle Midparc à Nouaceur, s’anime dès les premières heures de la journée. Une activité permanente règne dans cette usine, véritable centre névralgique de la production de pièces composites de haute technologie pour l’industrie aérospatiale mondiale. Housni Faek, à la tête de cet écosystème, nous accueille avec une fierté palpable, prêt à nous faire découvrir les coulisses de cette usine de pointe.

Bienvenue dans notre usine. C’est ici que nous fabriquons en monosource des pièces cruciales pour plusieurs modèles d’Airbus, dont le cockpit de l’A320, et diverses pièces d’ATR, comme les panneaux de hublots, sans oublier la trappe de train. l’atterrissage de l’A320, ainsi que les coques des sièges de classe affaires, entre autres», souligne Housni Faek.

En parcourant les vastes ateliers, vous découvrez les différentes étapes de production. Les pièces du cockpit de l’A320, par exemple, passent par plusieurs phases de fabrication et d’assemblage avant d’être prêtes à être livrées. “La réalisation de chaque pièce composite est un processus complexe et minutieux qui passe par plusieurs étapes clés», explique notre interlocuteur. Tout d’abord, les fibres sont coupées à la taille et à la forme requises. Ensuite, les couches de fibres sont disposées dans un moule suivant un ordre précis et une orientation précise pour atteindre les propriétés mécaniques souhaitées. Chaque pièce est ensuite placée sous vide pour éliminer les bulles d’air et assurer une bonne imprégnation de la résine avant d’être chauffée.

Après durcissement, chaque pièce est soigneusement démoulée pour éviter tout dommage. S’ensuivent les étapes de finition et d’usinage, où l’excédent de matière est coupé et les bords sont finis pour atteindre les dimensions finales. Des opérations d’usinage supplémentaires sont également nécessaires pour effectuer des réglages précis.

Tout au long de ce processus délicat, la pièce passe par des contrôles de qualité rigoureux, assure Housni Faek, qui est également administrateur du Groupement marocain des industries aéronautiques et spatiales (GIMAS). Une première inspection visuelle est effectuée pour détecter les défauts visibles, suivie de tests. Les dimensions sont également vérifiées pour s’assurer qu’elles correspondent aux spécifications.

Enfin, chaque pièce est soigneusement emballée pour éviter tout dommage lors du transport avant d’être expédiée vers l’usine d’assemblage final ou directement chez le client, à raison de deux navettes par semaine. “Chaque étape de ce processus est essentielle pour garantir que les pièces composites aérospatiales répondent aux normes strictes de qualité et de sécurité de l’industrie.», souligne notre interlocuteur.

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L’engagement d’Airbus au Maroc continue de se renforcer. En 2014, la création de la nouvelle usine Midparc a permis de doubler les capacités de production et d’élargir les compétences locales. Aujourd’hui, les deux usines Airbus au Maroc (Airbus Atlantic Maroc et Airbus Atlantic Maroc Composites, NDLR) emploient 1 000 salariés. “Nous prévoyons de recruter 200 personnes l’année prochaine pour répondre à cette demande croissante», annonce fièrement Housni Faek.

Ce dynamisme est soutenu par un écosystème industriel local en pleine expansion. Plus de 100 sous-traitants et partenaires marocains participent directement ou indirectement à la chaîne de production d’Airbus, représentant plus de 10 000 emplois. Par ailleurs, le partenariat entre Airbus et le Maroc repose sur de solides avantages stratégiques : proximité géographique avec l’Europe, main d’œuvre qualifiée et compétitive et stabilité politique et économique. C’est pourquoi l’avionneur européen considère la plateforme industrielle marocaine comme un levier concurrentiel essentiel.

Par Hajar Kharroubi Et Abderrahim Et-Tahiry

04/06/2024 à 20h28

 
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