Investir à des sommets sans précédent

Dans cette chronique publiée toutes les deux semaines, nous vous donnons des idées concrètes pour investir votre argent.

Avec ses records successifs, l’année 2024 n’est pas de tout repos pour les chineurs en Bourse. Mais faut-il pour autant rester à l’écart ?

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L’indice phare des Etats-Unis, le S&P 500, a atteint un nouveau plus haut historique le 19 janvier, plus de deux ans après son précédent record. Depuis, il a établi plusieurs records, le dernier remontant à la semaine dernière.

Au Canada, l’indice S&P/TSX a également atteint un nouveau sommet la semaine dernière. En mars, il a pulvérisé son précédent record qui remontait à mars 2022.

Pour certains investisseurs, le réflexe est de se demander : le marché est-il trop cher ? Vaudrait-il mieux attendre une correction pour placer vos boules ?

Monter pour mieux descendre ?

« Il arrive très souvent que lorsque les marchés atteignent des sommets, on se dise ‘c’est sûr que ça va baisser’ », relate Luc Girard, gestionnaire de portefeuille affilié à Desjardins.

Le problème, c’est que les marchés boursiers peuvent aussi continuer à monter…

“Si vous sortez du marché et manquez les dix meilleurs jours d’une année, cela suffit parfois pour manquer le rendement total d’une année”, explique l’expert.

Même s’ils sont parfois espacés de quelques années, les sommets historiques ne sont pas des événements rares. Depuis 2020, il y en a déjà eu une centaine, selon une récente analyse de RBC.

Encore plus intéressant, même si quelqu’un a investi seulement à des sommets historiques, sa performance ne serait pas affectée de manière significative, a constaté RBC.

Longues sécheresses

Bien entendu, les marchés connaissent régulièrement des baisses marquées, comme nous l’avons connu en 2022. La morosité peut même durer très un long moment.

On l’oublie, mais après l’effondrement du secteur technologique américain en 2000, le S&P 500 a mis plus de sept ans pour atteindre un nouveau record. Et après la crise financière de 2007-2008, il a fallu plus de cinq ans pour que l’indice renoue avec une croissance durable. Des pays comme la France et le Japon ont connu des pénuries alimentaires encore plus longues (20 ans) !

Mais objectivement, le S&P 500 est-il à un niveau élevé par rapport aux autres périodes ? Pour le savoir, on peut utiliser le ratio cours/bénéfice, qui relie le cours de l’indice aux bénéfices des 500 entreprises qui le composent.

La valeur du S&P 500 représente actuellement environ 25 fois les bénéfices. C’est supérieur au ratio de 19 fois enregistré en septembre 2022, mais cela reste assez loin du ratio de 40 fois enregistré en janvier 2021. Comment va évoluer ce ratio ? Cela dépendra des bénéfices des entreprises et de la confiance des investisseurs. Personne ne le sait exactement.

Le Canada devant les États-Unis ?

Pour ce que ça vaut, Brian Belski, stratège de BMO, prédit que le S&P/TSX surpassera le S&P 500 d’ici la fin de l’année avec un rendement projeté de 9,5 % entre juin et décembre pour l’indice canadien, comparativement à 5,5 % pour l’indice américain. .

« Il est impossible de toucher le Horaire parfait, alors la meilleure façon d’investir est de le faire régulièrement, souligne M. Girard. Et si psychologiquement nous pensons que les marchés sont trop élevés, eh bien, nous pouvons investir par étapes.»

En faisant cela, nous nous assurons que le coût de nos investissements diminue avec la chute possible des marchés boursiers. En attendant, vous pouvez investir votre argent dans des placements sûrs qui offrent actuellement un rendement annuel supérieur à 4 %.

Face à l’incertitude, certains investisseurs apprécient les billets structurés offerts par Desjardins et les banques, qui plafonnent les rendements potentiels mais garantissent le capital investi.

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