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des citoyens livrés à eux-mêmes, les maires tonnent

Le gouvernement Legault brille par son absence sur le terrain pour expliquer les conséquences de sa nouvelle réglementation en matière de gestion des inondations. Les maires déplorent une incertitude persistante pour de nombreux citoyens, causée notamment par une stratégie de communication déficiente et les longs délais avant le dévoilement des nouvelles zones inondables.

La question n’est plus vraiment nouvelle.

Après les inondations historiques de 2017 et 2019, Québec s’est donné le mandat de revoir ses façons de faire pour mieux protéger le territoire et les communautés avoisinantes des inondations.

Il y a plus de trois ans, le gouvernement Legault annonçait un changement majeur de philosophie et une modification réglementaire encadrant les zones inondables. Avec cette réforme, la province s’engage à produire de nouvelles cartes permettant d’évaluer plus clairement les risques d’inondations, précisant non seulement la fréquence, mais aussi l’ampleur et la gravité dans un contexte de changements climatiques.

Les Québécois devront se familiariser avec un nouveau régime de gestion des zones inondables. (Photo d’archives)

Photo: Radio-Canada / Jérôme Labbé

Cette modernisation aura forcément des conséquences, alors que Québec souhaite autant que possible éloigner les populations des zones inondables, en plus d’interdire la construction ou la reconstruction dans les secteurs vulnérables.

Le cadre réglementaire a finalement été présenté en juin dernier, mais pas les cartes qui y seront soumises. Les propriétaires fonciers locaux s’inquiètent depuis de la valeur de leur propriété, de leur capacité à s’assurer, à recevoir une indemnisation ou à contracter un prêt hypothécaire.

Une pierre dans l’étang

Sous pression, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) en avait assez d’attendre.

Il y a un mois, l’organisme représentant 82 municipalités et 48 % de la population du Québec a décidé de mettre des bâtons dans les roues en dévoilant une carte préliminaire des zones inondables. Après les inondations de 2017, 2019 et 2023, elle savait que de nombreuses personnes seraient touchées et exigeaient des réponses.

Légalement, la production des cartes a été centralisée au ministère de l’Environnement, une décision prise par le gouvernement Legault en 2022.

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Pour la seule grande région de Montréal, plus de 15 000 immeubles seraient en zone inondable selon la nouvelle réglementation et les nouvelles cartes, soit 19 000 logements représentant une valeur foncière de 9 milliards de dollars. (Photo d’archives)

Photo : La Presse Canadienne / Paul Chiasson

Mais le MMTen pleine consultation avec la population sur les nouvelles réglementations proposées par la province, a décidé de jouer franc jeu et de dévoiler ses données.

Pour notre équipe, c’est une question presque démocratique. Quand on consulte sur un projet de règlement, il faut savoir qui sont les gens concernés, il faut leur dire qu’ils apparaissent dans la zone inondabledéclare Nicolas Milot, directeur de la transition écologique et de l’innovation à MMT. Nous savions qu’il y aurait une augmentation significative.

Dès la rentrée scolaire, nos élus nous ont dit qu’il fallait que l’information soit rendue publique pour que les personnes concernées puissent la connaître et être informées.

Une citation de Nicolas Milot, directeur de la transition écologique et de l’innovation, CMM
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Le Québec a été frappé par des inondations majeures en 2017, 2019 et 2023. (Photo d’archive)

Photo: Pierre Lahoud

Ne connaissant pas encore leur sort, de nombreux citoyens frappent aux portes des villes et des villages. MRC pour obtenir des réponses. Il y a des citoyens très inquietsil atteste.

Cependant, les villes et les MRC elles-mêmes ont des inquiétudes et des questions. L’ajout de nouvelles zones inondables et l’impossibilité de développer certains secteurs résidentiels, l’obligation de déplacer des quartiers entiers ou encore de construire des ouvrages de protection sont autant de facteurs à considérer pour l’avenir.

Québec absent

Le MMT a déjà mené plusieurs rencontres avec les citoyens pour les informer des impacts potentiels dans le cadre de la consultation sur la nouvelle réglementation provinciale. Sans cartes, la discussion n’aurait pas eu la même valeur, selon Nicolas Milot.

Ce dernier salue également la présence de représentants des secteurs des assurances et du crédit hypothécaire au sein de la population. Il déplore toutefois l’absence du Québec. Nous aurions aimé que le gouvernement du Québec soit avec nous devant les citoyens. Ce n’est pas encore le cas.

Selon M. Milot, les citoyens aurait dû être mis dans le mix beaucoup plus tôt.

En n’ayant pas profité de la consultation publique pour venir expliquer les objectifs du règlement, les choix qui ont été faits, nous pensons avoir raté une occasion de faire un travail utile.

Une citation de Nicolas Milot, directeur de la transition écologique et de l’innovation, CMM
>>Nicolas Milot en interview.>>

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Nicolas Milot, directeur de la transition écologique et de l’innovation à la Communauté métropolitaine de Montréal

Photo : Radio-Canada

L’incertitude entourant ces enjeux a poussé 26 maires de la grande région de Montréal à interpeller le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.

Dans une lettre ouverte publiée lundi, ils exhortent le Québec définir les principaux paramètres en termes de relocalisation, d’indemnisation, de rachat de propriétés, d’accompagnement à la rénovation résiliente et de mise en œuvre d’ouvrages de résilience et de protection.

S’ils accueillent favorablement une réforme nécessaireles élus municipaux réclament de la clarté, des programmes d’aide financière et de la prévisibilité.

Chaînes sans réponse

Du côté de la Capitale-Nationale, la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) a fait un choix différent et n’a pas dévoilé de cartes préliminaires des zones inondables.

Rien n’empêche [la CMM] pour l’avoir fait. Ils ont utilisé le modèle dont ils disposaient, ils ont inclus les critères que le gouvernement a rendus publics et ont montré aux citoyens à quoi cela ressemblerait sur leur territoire.explique Antoine Verville, directeur de l’aménagement du territoire à la CMQ. Nous ne sommes pas prêts et nous n’avons pas la même volonté.

>>La rivière Montmorency.>>

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La rivière Montmorency fait partie des rivières sous surveillance au Québec pour crue. (Photo d’archives)

Photo: Radio-Canada / Guylaine Bussiere

Le CMQ je ne ressentais pas non plus la même urgence.

M. Verville laisse entendre que les impacts au Québec ne seront pas aussi importants qu’à Montréal. Le nombre de nouveaux bâtiments dans les zones inondables je ne vais pas doublerdit-il. Nous connaissons assez bien notre territoire.

Il y aura des ajouts et des modifications aux cartes actuelles, mais dans une moindre mesure. Nous ne prévoyons pas que des zones de 4 000 maisons deviendront des zones inondables.

Il n’en reste pas moins que chaque cas est unique et requiert une certaine sensibilité, selon M. Verville. A ce sujet, il partage le constat du MMT et les élus montréalais : le gouvernement provincial n’offre pas un soutien adéquat aux citoyens. Il manque une stratégie de communication sur cette transition sociale que nous allons vivrea-t-il déclaré, faisant écho à un mémoire présenté par le CMQ au début du mois d’octobre.

Il faut un dialogue avec la population car les questions sont majeures.

Une citation de Antoine Verville, directeur de l’aménagement du territoire, CMQ

La majorité des questions posées par les citoyens ne trouvent actuellement pas de réponse, déplore M. Verville. Nous souhaitons que des services par région soient déployéssuggère-t-il, afin de soutenir le niveau municipal.

Sévère, il dénonce l’absence de moyens mis à la disposition des communes tentant de répondre aux préoccupations de la population. Les réponses ne sont pas données par le gouvernement pour l’instant. […] Pour les prochaines étapes, comment répondre aux citoyens ?

Pour l’instant, nous tombons dans des canaux sans réponse.

 
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