L’« ère de l’électricité » renouvelable s’étend sur un monde toujours amoureux des énergies fossiles

L’« ère de l’électricité » renouvelable s’étend sur un monde toujours amoureux des énergies fossiles
L’« ère de l’électricité » renouvelable s’étend sur un monde toujours amoureux des énergies fossiles

Paris (AFP) – Plus de la moitié de l’électricité de la planète sera d’origine bas carbone d’ici la fin de la décennie, mais le monde, toujours dépendant des énergies fossiles, « loin d’une trajectoire alignée » sur les objectifs de neutralité carbone, selon l’Agence internationale de l’énergie.

« Nous avons connu l’ère du charbon et l’ère du pétrole, et nous entrons maintenant à grande vitesse dans l’ère de l’électricité, qui définira le système énergétique mondial de l’avenir et sera de plus en plus basée sur des sources d’électricité propres »estime le directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol cité dans le communiqué du rapport annuel de l’organisation, World Energy Outlook 2024.

Dans ce rapport, basé sur les politiques actuelles, l’AIE confirme sa prévision d’un pic de demande pour tous les combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon) “d’ici la fin de la décennie”contrairement aux estimations de l’industrie pétrolière et gazière et de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

“Avec l’énergie nucléaire, qui fait l’objet d’un regain d’intérêt dans de nombreux pays” et l’essor du solaire et des batteries, “les sources (d’énergie) à faibles émissions devraient produire plus de la moitié de l’électricité mondiale avant 2030”, dit l’AIE.

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L’Agence de l’énergie de l’OCDE décrit une soif d’électricité portée par l’industrie, la mobilité électrique, les besoins de l’IA et des 11 000 centres de données recensés dans le monde, ou encore la climatisation.

Et « la dynamique croissante des transitions énergétiques propres » y a-t-il, « le monde est encore loin d’une trajectoire alignée sur ses objectifs de neutralité carbone » à 2050, souligne toutefois l’AIE qui appelle à une accélération.

Ce rapport intervient un mois avant la conférence de l’ONU sur le climat, la COP29, organisée à Bakou du 11 au 22 novembre. Si celle-ci portera sur la finance climatique, celle de Dubaï en 2023 a débouché sur un accord ouvrant la voie à l’abandon progressif des énergies fossiles dont les émissions réchauffent la planète.

Lors de cette COP28, les États se sont engagés à agir pour tripler les capacités renouvelables d’ici 2030, un objectif jugé essentiel pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. .

Selon le rapport de l’AIE, la capacité de production d’électricité renouvelable passera de 4 250 GW aujourd’hui à près de 10 000 GW en 2030, ce qui est certainement ” inférieur “ à l’objectif de triplement, mais « Au total, c’est plus que suffisant pour couvrir la croissance de la demande mondiale d’électricité et entraîner le déclin de la production d’électricité au charbon ».

Réduire les émissions

Grâce à la montée de « technologies propres »L’AIE s’attend à un pic des émissions mondiales de CO2 « avant 2030 ». Plus ” en l’absence d’une forte baisse par la suite, le monde est en passe d’atteindre une augmentation de 2,4°C des températures moyennes mondiales d’ici la fin du siècle. »bien au-delà de l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris, fixé à + 1,5°C.

« 2024 a montré que la demande d’électricité est insatiable, et l’AIE estime qu’elle le restera (…) Cela signifie que le monde n’est pas encore en train d’abandonner les énergies fossiles et de réduire les émissions de carbone. CO2 dans le secteur de l’énergie », a commenté Dave Jones, directeur du programme perspectives au think tank Ember.

Selon l’AIE, « Un niveau record d’énergie propre a été installé dans le monde en 2023, mais les deux tiers de l’augmentation de la demande énergétique étaient encore satisfaits par les combustibles fossiles ».

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Ils couvraient ainsi un peu moins de 80 % de la demande énergétique mondiale en 2023, une part qui diminue très progressivement depuis 2011, où elle s’élevait à 83 %.

Dans les pays du Sud notamment, la hausse des besoins énergétiques a continué de pousser à la hausse les énergies fossiles, dont le charbon, qui a atteint un record de consommation en 2023, année la plus chaude jamais enregistrée.

L’AIE s’attend également à une augmentation de près de 50 % des capacités d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) dans un avenir proche. UN ” vague ” selon l’AIE qui suggère néanmoins « surcapacité » pour ce gaz transporté par bateau, très convoité depuis la réduction drastique des approvisionnements terrestres russes.

©AFP

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