Virginie Friedmann et Delphine Versace décorent l’époque

Virginie Friedmann et Delphine Versace décorent l’époque
Virginie Friedmann et Delphine Versace décorent l’époque

VIrginie Friedmann et Delphine Versace ont peut-être décoré certains des lieux les plus en vogue du moment, du Bar de la Mer à Deauville à la boutique Cartier à Bruxelles, mais elles n’en gardent pas moins leur simplicité, comme celle de parcourir Paris à vélo. , récemment équipée d’une batterie et surtout d’un panier, dans lequel la première emmène partout Billie, son cocker.

Autant dire que nous ne sommes pas ici dans le cliché du designer un peu complexe et déconnecté du monde. Si ces deux-là surprennent d’abord par le duo de femmes, tout juste quadragénaires, qu’ils forment – ​​un phénomène assez rare dans le monde de la décoration –, ils se démarquent surtout par leur fraîcheur et leur affabilité non feinte.

Personne d’ailleurs dans la profession pour dire le contraire, tant ils bénéficient d’un capital sympathie et sont animés d’une ouverture d’esprit qui leur permet de travailler aussi bien pour des projets confidentiels que pour des groupes comme Paris Society.

Le duo vit constamment en écoute

Friedmann & Versace, c’est avant tout l’histoire d’une complicité instinctive et joyeuse. Si le premier est aussi expansif que le second est réservé, ni l’un ni l’autre ne cherchent la lumière ni ne prennent le pas sur l’autre. Au contraire, le duo vit constamment dans l’écoute, l’échange et la complémentarité, aussi bien dans le travail qu’en privé, puisqu’ils partagent tout : les déjeuners, les week-ends, les activités sportives et les rencontres.

« Nous n’avons pas toujours la même vision d’un projet, mais nous avons la même esthétique. Nous l’enrichissons donc ensemble, expliquent-ils. Le fait d’être deux est une opportunité. Il y en a toujours un pour rattraper l’autre, pour le pousser. C’est tellement important de pouvoir s’entraider. »

La première rencontre de Virginie et Delphine, c’est chez Michael Malapert (boutique Cédric Grolet à Paris, Hôtel Pam à Nice, Club Med La Caravelle, en Guadeloupe, etc.). Le premier vient du monde du luxe et de l’événementiel ; le second étudie les Beaux- et effectue des missions dans différents ateliers d’architecture.

Leur rencontre paraît évidente et les pousse à unir leurs talents, acquis au fil des années et des mondes traversés, et qui les ont peu à peu conduits, sans se connaître, vers un destin commun : l’architecture d’intérieur. « Seule, je n’aurais jamais commencé, confie Delphine. C’est Virginie qui, à l’aube d’un projet qui me paraissait alors trop grand, m’a murmuré : “Il faut y aller maintenant, on peut le faire !” »

« Dépisteurs de talents »

Dès la création de leur studio début 2019, les projets – pour la plupart des restaurants – se succèdent et les budgets, parfois serrés, les amènent à être les plus créatifs et audacieux possibles. Ils sourcent alors tous leurs matériaux et tous leurs fournisseurs et s’efforcent de promouvoir l’artisanat, quel qu’il soit.

A LIRE AUSSI Restaurants, hôtels, produits… 7 adresses préférées au Pays BasqueUne inclination qu’ils entretiennent encore aujourd’hui, même sur les plus grandes créations, animés à chaque fois par « une curiosité et une envie de faire des choses différentes et de trouver de nouveaux moyens d’expression ». Comme la peinture sur verre, développée au restaurant Ferona à Paris, ou les bas-reliefs en céramique imaginés à l’hôtel La Pérouse à Nice, en étroite collaboration avec des artisans scrupuleusement choisis.

« Ce sont de véritables dénicheurs de talents », affirme Antoine Ménard, responsable de la création de marque pour Paris Society, qui leur a confié la conception du très joli restaurant Bambini, au cœur du Palais de Tokyo, également à Paris. Le concept a depuis été déployé à Megève et bientôt à Riyad en Arabie Saoudite.

Des inspirations multiples et variées

Le lancement, en septembre 2023, de Constellation, leur première collection d’objets et de mobilier, a confirmé cet appétit pour les métiers d’art. En témoigne, parmi les dix pièces proposées, le miroir soleil en cuir moulé, marqueterie de nacre et broderie de perles de verre signé Baqué Molinié.

« Virginie et Delphine ont été immédiatement sensibles à la matière de la broderie en tant que telle », racontent Laëtitia Baqué et Victor Molinié. Habituellement, c’est à nous d’entrer dans le monde des autres. Mais, avec eux, nous étions constamment dans un échange créatif. Ils restent complices, accessibles et généreux. Ce fut une véritable rencontre humaine. »

A LIRE AUSSI Pourquoi devriez-vous aller à l’Hôtel Dunas à Formentera dans les Îles BaléaresDe leurs inspirations multiples et variées, avec un goût prononcé pour l’Italie et Gabriella Crespi, se dessine dans chaque projet un univers singulier, chaleureux, dans l’air du temps et « absolument pas surjoué », ajoute Antoine Ménard. « Nous nous adaptons toujours au lieu, mais nous raconterons son histoire de manière plus subtile et inattendue, voire magique », expliquent-ils. Nous ne sommes ni dans la représentation littérale ni dans la représentation esthétique. »

A chaque création, leur touche se révèle, à travers d’étonnants marbres, couleurs et tissus bien sûr, mais aussi du bois, du sisal, du plâtre, de la céramique, de la terre cuite, une technique oubliée, comme le sgraffite, ou encore des matériaux respectueux de l’environnement, comme le papier. mâché ou pavé reconstitué. « C’est pour cela que les gens viennent nous trouver, pour le sens que nous donnons à ce que nous faisons. » Pas de doute, ces deux-là n’ont pas fini de faire couple.

 
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