Impossible d’embaucher un seul diplômé d’une formation en construction financée par le gouvernement Legault

Impossible d’embaucher un seul diplômé d’une formation en construction financée par le gouvernement Legault
Impossible d’embaucher un seul diplômé d’une formation en construction financée par le gouvernement Legault

Un entrepreneur du Bas-Saint-Laurent n’a pu embaucher aucun des 30 diplômés régionaux de la première cohorte de formation en menuiserie-menuiserie, qui fait partie du programme de formation rémunérée en construction créé en grande pompe en 2023.

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Ces formations accélérées et rémunérées débouchent sur un certificat d’études professionnelles (AEP).

« C’est un programme à perfectionner. Il doit y avoir une meilleure sélection de candidats», affirme Marc Pigeon, propriétaire de Constructions TechniPro BSL, une entreprise basée à Rimouski.

L’homme d’affaires estime que les critères d’admission au programme, établi au coût de 111 millions de dollars par le gouvernement Legault en 2023, devraient être resserrés.

« Il y a toutes sortes de gens dans ce programme », explique-t-il. Si vous avez été serveur dans un restaurant dans la chaleur toute votre vie, vous devez être prêt à vous geler les mains et les pieds si vous partez en chantier.

« Il y avait aussi des gens qui voulaient juste savoir comment construire une maison tout en étant payés. En prenant une place, ils ont peut-être enlevé la place à de meilleurs candidats.

Il déplore également que plusieurs personnes inscrites au programme se soient jointes sans avoir réellement l’intention de travailler dans le domaine de la construction à la fin de leur formation.

En juillet dernier, La Revue ont indiqué que seuls 703 des 4 000 inscrits dans des programmes de formation accélérée en construction ont obtenu leur diplôme. Plus de 600 personnes n’avaient pas terminé leur formation après l’avoir commencée.

Pour la deuxième cohorte, il a été annoncé que les candidats intéressés devront rédiger une lettre de motivation lors de leur inscription.

Il y a plusieurs dizaines de menuisiers au sein de l’entreprise Constructions TechniPro BSL.

Photo fournie par Constructions TechniPro BSL

Un remboursement ?

Comme le rapportait en juillet sa collègue Geneviève Lajoie, plusieurs candidats se sont inscrits principalement pour empocher 750 $ par semaine tout en affichant une assiduité variable à leurs cours.

Marc Pigeon pense qu’il faut aussi serrer la vis aux étudiants financièrement. Il suggère de fixer un délai de deux ans pour que les diplômés trouvent un emploi dans le domaine de la construction.

S’ils n’y parviennent pas, ils devront rembourser tout l’argent qu’ils ont empoché durant leur formation.

«Ils pourraient rembourser la somme, comme un prêt étudiant», affirme celui qui compte une centaine d’employés pour mener à bien ses nombreux projets commerciaux, industriels et institutionnels.

Un inconvénient

Autre point : les étudiants du DEP sont quelque peu désavantagés par rapport à ceux d’un AEP quant à la durée de la formation, selon M. Pigeon.

Un étudiant du DEP, qui est au premier niveau d’apprenti, a besoin de 2000 heures de formation pour accéder au deuxième. Ce n’est pas le cas des inscrits à l’AEP, qui n’en ont besoin que de 1000.

«C’est un peu étrange de voir ça», souligne Marc Pigeon. Ils devraient prolonger la période d’apprentissage des étudiants de l’AEP au même niveau que celle du DEP. Cela pourrait uniformiser les règles du jeu. »

Pour le moment, un étudiant AEP qui entre sur les chantiers a encore largement à manger, quel que soit son métier. Ses tâches sont souvent limitées.

Toutefois, s’il est travailleur et déterminé, une entreprise peut le former et l’encadrer afin de le garder sur le long terme.

Un programme qui a connu des échecs

novembre 2023

Le gouvernement décide d’inclure la profession d’ingénieur frigoriste en formation accélérée malgré l’avis contraire de la Commission de la construction du Québec (CCQ).

janvier 2024

Les candidats à la formation accélérée ne sont pas obligés de se rendre sur les chantiers à la fin de leur formation.

juillet 2024

Les étudiants des cours accélérés de construction ont continué à être payés malgré leurs nombreuses absences de l’école.

octobre 2024

De nombreux diplômés de formation accélérée déplorent le fait de ne pas pouvoir se faire embaucher par un employeur.

octobre 2024

On apprend que seulement un quart des étudiants en filière accélérée de construction travaillent sur des chantiers.

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