En quelques mois, ce taux a été réduit de 0,75 point de base, passant d’un niveau record de 4% à 3,25%. La BCE vise ainsi à stimuler la reprise de la croissance économique dans la zone euro où elle montre de sérieux signes d’essoufflement depuis plusieurs mois, notamment en Allemagne, entrée en récession en 2023 et qui connaîtra une deuxième année de déclin économique. en 2024. .
mouette« Avons-nous tordu le cou de l’inflation ? Non! Est-ce qu’on le fait ? Oui!”
La décision de la BCE d’abaisser une nouvelle fois ses taux directeurs a été facilitée par les dernières données relatives à l’inflation dans la zone euro: l’inflation a continué de ralentir en septembre, tombant à 1,7% sur un an, selon un chiffre révisé jeudi par Eurostat, pour la première fois depuis plus de trois ans en dessous de l’objectif de 2% de la BCE. « Avons-nous tordu le cou de l’inflation ? Non! Est-ce qu’on le fait ? Oui!”a affirmé la présidente de la BCE, Christine Lagarde, à l’issue de sa réunion de politique monétaire.
Aucun engagement pour l’avenir
Et pour l’avenir ? La BCE n’a pris absolument aucun engagement sur la poursuite éventuelle de l’assouplissement monétaire, et notamment sur ce qui sera décidé lors de sa prochaine réunion de décembre. «Sur ce plan, les ‘faucons’ de la BCE, qui acceptaient maintenant une baisse des taux alors qu’ils espéraient peut-être attendre décembre, ont sans doute obtenu satisfactioncommente Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management de Lille. La BCE ne s’engage pas sur l’avenir car le processus de désinflation en cours doit beaucoup à la baisse des prix de l’énergie – de -6% sur un an. Mais cette désinflation est encore fragile et limitée : la croissance annuelle des prix des services reste élevée (4 %), tirée par les salaires de ce secteur, dont la hausse atteint 4,7 % sur un an. Et il suffirait que de nouveaux troubles géopolitiques d’ampleur surviennent pour provoquer un nouveau choc sur les prix de l’énergie et ceux des biens industriels..
La baisse des taux immobiliers est en marche : “On s’oriente vers des prêts à 2,5% par an”
La prudence reste donc de mise pour l’avenir, selon l’économiste belge. Qui considère donc que le mouvement actuel de baisse des taux des crédits immobiliers va sans doute s’arrêter, pour le moment – aujourd’hui, les taux hypothécaires se situent entre 2,5% et 3% selon la solidité du dossier, contre près de 4% il n’y a pas si longtemps. «La nouvelle baisse des taux de la BCE était presque écrite dans les étoiles, on la ressentait aussi sur le front des obligations d’État à 10 ans (Olo, en Belgique) aux alentours de 2,8%. On a donc sans doute déjà atteint un premier plancher pour les taux hypothécaires. Bien entendu, ce mouvement baissier pourrait reprendre et s’intensifier si la BCE lançait une nouvelle vague de baisse de ses taux directeurs, pour aller vers 2,5%, voire 2, %. Mais nous n’en sommes pas encore là.»souligne Eric Dor.
